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Raphaël, au Poussin à Lesueur et quel-
ques autres , un des mieux mérités, nous le
pensons , est d’avoir usé sobrement de cette
ressource séduisante. Le seul Rubensy peut-
être , a su, par la magie et la variété des
siennes , faire pardonner le mensonge, en
commandant fadmiration (i).
ne peut plus le comprendre, parce que la fidélité, sous ce
rapport, n’étant qu’un être intellectuel, n’a pas de forme et
ne saurait être exprimée que par la parole et ïécriture ; et
jamais avec le geste ou le trait, qui sont des moyens d’imita-
tion. Voyez aussi les Réflexions critiques sur la peinture , par
l’abbé Dubos, tom. Ier., sect. 24.
(1) L’emblème , le symbole ou l’allégorie sont bien un lan-
gage convenu, en quelque sorte, dans les beaux-arts , mais
toujours difficile à entendre si l’on n’en a pas la clé, et cons-
tamment en contradiction avec les signes usuels qui, seuls ,
sont fondés en raison et en principe. Ce qui ajoute encore à
l’obscurité , c’est que l’artiste est maître de créer ce langage à
son gré (*) suivant son Génie, son besoin, ses affections
morales, ou l’espèce de travail dont il s’occupe. Ne fait-on
pas exprimer au serpent, la prudence, F envie, le soleil, la
médecine et V éternité ? Certainement, il n’y a pas d’idées
plus disparates que celles-là !
(*) On montrait à un peintre la gravure d’un dessin qu’il avait
composé depuis plusieurs mois, et l’amateur le priait d’en donner l’ex-
plication. L’artiste le prend, l’examine, rêve long-tcms d un air très-
soucieux , se passe la main sur le front, et finit par le rendre, en disant
avec beaucoup de sang froid : Je ne m'en souviens plus.
Raphaël, au Poussin à Lesueur et quel-
ques autres , un des mieux mérités, nous le
pensons , est d’avoir usé sobrement de cette
ressource séduisante. Le seul Rubensy peut-
être , a su, par la magie et la variété des
siennes , faire pardonner le mensonge, en
commandant fadmiration (i).
ne peut plus le comprendre, parce que la fidélité, sous ce
rapport, n’étant qu’un être intellectuel, n’a pas de forme et
ne saurait être exprimée que par la parole et ïécriture ; et
jamais avec le geste ou le trait, qui sont des moyens d’imita-
tion. Voyez aussi les Réflexions critiques sur la peinture , par
l’abbé Dubos, tom. Ier., sect. 24.
(1) L’emblème , le symbole ou l’allégorie sont bien un lan-
gage convenu, en quelque sorte, dans les beaux-arts , mais
toujours difficile à entendre si l’on n’en a pas la clé, et cons-
tamment en contradiction avec les signes usuels qui, seuls ,
sont fondés en raison et en principe. Ce qui ajoute encore à
l’obscurité , c’est que l’artiste est maître de créer ce langage à
son gré (*) suivant son Génie, son besoin, ses affections
morales, ou l’espèce de travail dont il s’occupe. Ne fait-on
pas exprimer au serpent, la prudence, F envie, le soleil, la
médecine et V éternité ? Certainement, il n’y a pas d’idées
plus disparates que celles-là !
(*) On montrait à un peintre la gravure d’un dessin qu’il avait
composé depuis plusieurs mois, et l’amateur le priait d’en donner l’ex-
plication. L’artiste le prend, l’examine, rêve long-tcms d un air très-
soucieux , se passe la main sur le front, et finit par le rendre, en disant
avec beaucoup de sang froid : Je ne m'en souviens plus.