( n5 )
La plupart de ceux qui ont comparé la
Gravure à une traduction , se sont, il nous
semble, dispensés d’étudier son véritable ca-
ractère. Ils ont indistinctement donné ce nom
ou celui de copiesy aux ouvrages d’un art
qui, par d’autres moyens, reproduisait une
pensée précédemment rendue visible ; et cela
par la seule raison qu’ils avaient eu déjà l’œil
frappé de la même image. Ils ont compté pour
rien la différence des procédés , parce que le
résultat était le même à certains égards. Au-
tant vaudrait-il soutenir qu’un joueur de flûte
est le copiste cl’un joueur de violon , lorsqu’il
ne fait entendre que le même air dont ce der-
nier nous avait frappé 1 oreille. Ce sont là des
erreurs dans lesquelles on peut tomber lors-
qu’on ne prend pas la peine de réfléchir , ou
lorsqu’on n’est dirigé que par une logique na-
turelle , mais égarée par la prévention, l’ha-
bitude et l’exemple.
Quand on a fait, comme B arts ch une étude
aussi particulière de l’objet dont on traite j
quand on est en état d’analyser, aussi bien que
lui, la théorie des beaux-arts ; quand on joint
La plupart de ceux qui ont comparé la
Gravure à une traduction , se sont, il nous
semble, dispensés d’étudier son véritable ca-
ractère. Ils ont indistinctement donné ce nom
ou celui de copiesy aux ouvrages d’un art
qui, par d’autres moyens, reproduisait une
pensée précédemment rendue visible ; et cela
par la seule raison qu’ils avaient eu déjà l’œil
frappé de la même image. Ils ont compté pour
rien la différence des procédés , parce que le
résultat était le même à certains égards. Au-
tant vaudrait-il soutenir qu’un joueur de flûte
est le copiste cl’un joueur de violon , lorsqu’il
ne fait entendre que le même air dont ce der-
nier nous avait frappé 1 oreille. Ce sont là des
erreurs dans lesquelles on peut tomber lors-
qu’on ne prend pas la peine de réfléchir , ou
lorsqu’on n’est dirigé que par une logique na-
turelle , mais égarée par la prévention, l’ha-
bitude et l’exemple.
Quand on a fait, comme B arts ch une étude
aussi particulière de l’objet dont on traite j
quand on est en état d’analyser, aussi bien que
lui, la théorie des beaux-arts ; quand on joint