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https://doi.org/10.11588/diglit.6093#0003
EXPLICATION DU FRONTISPICE.
Quelle que soit l'opinion du voyageur qui traverse aujourd'hui la Syrie, il y a deux points qui fixeront son
attention, c'est Jérusalem, le grand souvenir religieux; Palmyre, la grande célébrité profane. Il était donc juste
de placer en tête de cet ouvrage l'une ou l'autre. J'ai préféré celle-ci, parce que, plus isolée dans le grand tableau
de la nature, elle répond mieux à l'impression générale de recueillement qu'on rapporte de la terre sainte.
Palmyre apparaît au voyageur après quatre jours d'une marche pénible à travers le désert, après quatre jours
passés dans la solitude, où les yeux cherchent vainement des objets pour se fixer, où tout échappe au souvenir.
Guidée par quelques mouvements de terrain que la vue exercée de l'Arabe peut seule reconnaître, la caravane s'é-
lève sur un plateau qui s'interrompt brusquement, et alors, à la fin de la journée de marche, vers le soir, du
milieu des tombeaux qui dominent la montagne, on aperçoit cette grande ville, dont le nom s'est conservé depuis
Salomon, dont la réputation a grandi depuis ses malheurs. —Mais quel spectacle !—Une plaine sans fin, un ciel sans
nuages, et ces milliers de colonnes qui, perdues dans l'immensité, semblent un jouet d'enfants oublié sur le sable!
Tantos mortalibus esse labores. Virg. iEneid. X, 769.
Quelle que soit l'opinion du voyageur qui traverse aujourd'hui la Syrie, il y a deux points qui fixeront son
attention, c'est Jérusalem, le grand souvenir religieux; Palmyre, la grande célébrité profane. Il était donc juste
de placer en tête de cet ouvrage l'une ou l'autre. J'ai préféré celle-ci, parce que, plus isolée dans le grand tableau
de la nature, elle répond mieux à l'impression générale de recueillement qu'on rapporte de la terre sainte.
Palmyre apparaît au voyageur après quatre jours d'une marche pénible à travers le désert, après quatre jours
passés dans la solitude, où les yeux cherchent vainement des objets pour se fixer, où tout échappe au souvenir.
Guidée par quelques mouvements de terrain que la vue exercée de l'Arabe peut seule reconnaître, la caravane s'é-
lève sur un plateau qui s'interrompt brusquement, et alors, à la fin de la journée de marche, vers le soir, du
milieu des tombeaux qui dominent la montagne, on aperçoit cette grande ville, dont le nom s'est conservé depuis
Salomon, dont la réputation a grandi depuis ses malheurs. —Mais quel spectacle !—Une plaine sans fin, un ciel sans
nuages, et ces milliers de colonnes qui, perdues dans l'immensité, semblent un jouet d'enfants oublié sur le sable!
Tantos mortalibus esse labores. Virg. iEneid. X, 769.