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Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Editor]; Laborde, Alexandre Louis Joseph de [Editor]
Voyage de la Syrie — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.6093#0064
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LIBAN (Pl. XI, 47).
Vue du couvent de Zulmar; dans le fond, Bejrout

Nous déjeunons à El-Arissa et nous allons coucher au couvent de Zulmar ou Bzummar. C'est la
demeure du patriarche arménien catholique; c'est aussi l'école où sont élevés les jeunes prêtres de
cette branche du catholicisme. Les livres dont on se sert pour leur éducation viennent presque tous
de la grande imprimerie arménienne de Venise. C'est le plus beau et le plus vaste couvent du Liban.
11 est situé tout à fait sur le sommet du Kesraouan et domine tout à l'entour jusqu'à la pointe de
Beyrout. 11 est de construction moderne et pour ainsi dire neuf, ayant remplacé de nos jours l'ancien
couvent El-Kren, situé dans le voisinage, et qui eut longtemps la même destination. L'aisance, relevée
par la propreté, règne dans ce bel établissement, seul endroit de tout l'empire ottoman où il y ait un
paratonnerre. Le Franklin oriental qui l'a établi est un évêque arménien, au retour d'un voyage en
France et en Italie.

LIBAN (Planche XXV, 48).
Pont naturel de Ain el Leben vu de loin.

Nous partons de très-bonne heure, pour nous enfoncer dans la montagne et aller, à six heures de
marche plus loin, voir le fameux pont naturel de Nahr el Leben. Nous passons au village de Faraya,
et, remontant jusqu'à l'endroit où le Nahar el Leben se joint au Nahar el Salil, nous nous trouvons
devant une montée à pic que l'amas des neiges rend impraticable aux chevaux. Nos montures sont
laissées à la garde du guide, et, en continuant à pied cette route difficile, nous arrivons au rocher qui
est le but du voyage.

LIBAN (Planche XXV, 49).
Pont naturel de Ain el Leben.

Djesr Neibe el Leben, c'est le nom du rocher, forme en effet un pont naturel dont l'envergure ne
peut être de moins de i5o pieds et la hauteur de moins de 100. Cette grande portée, cette arche
hardie, qui semble être un travail des hommes et qui ne doit rien à leur industrie, impressionne
vivement, et je m'applique dans mes dessins à en conserver la forme, sans rien ajouter à sa régularité.

LIBAN (Planche XXIV, 5o).
Vue de la cascade de JSeben el Leben.

Nous remontons plus haut afin de rechercher le cours du torrent; nous le voyons suivre les mou-
vements du terrain et subitement entrer, par une vaste ouverture, dans une gorge étroite d'où il sort
bouillonnant pour passer sous le pont au milieu des rochers entassés.

Il est midi, et nous voulons coucher au couvent de Marhanna, qu'on dit n'être éloigné que de six
heures de marche. Notre guide nous parle d'un vieux château qu'on peut aller voir à quelque
distance. Contre nos habitudes, nous nous laissons endormir par la paresse, et, renonçant à faire
cette course, nous prenons pour excuse l'ignorance de ce cicérone qui nous donne pour antiquités
quelque vieille forteresse démantelée sans importance. Mal nous en prit, car nous apprenons ensuite
que ce sont les ruines fort intéressantes de monuments antiques très-curieux. M. Planât, heureuse-
ment, a exploré ce site, et il a fait, de ces monuments, deux dessins qu'il veut bien joindre aux miens.

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