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Tous les monuments de l'ancienne ville sont rassemblés sur la plate-forme de la rive droite, et il ne
reste rien du côté opposé, que la trace des murs d'enceinte qui s'étendent à mi-côte et les décombres
de thermes dépourvus de beautés architecturales. Les agréments de ce bain résidaient dans sa position.
Je vais décrire les monuments dans l'ordre où je les rencontre, en traversant la ville, et je ferai remar-
quer que j'ai dessiné la vue générale de l'ancienne Gerasa, d'un point où nous arrivons, après avoir
visité la naumachie, l'arc de triomphe, le grand temple, le grand théâtre et une partie de la co-
lonnade.
DJERASH (Planche LXXIX, 169).
V ue d'un arc de triomphe ruiné, au sud de la vdle.
Avant d'entrer dans l'enceinte de la ville, je dessinai d'abord l'arc de triomphe. 11 a trois portes,
et sa façade était ornée de quatre colonnes engagées, élevées sur des piédestaux. Aujourd'hui leur
partie supérieure est brisée; mais on peut juger de leur hauteur par le diamètre, et de leur élé-
gance par l'ornement sur lequel repose le fût de la colonne, qui paraît sortir du corps entier et des
palmes d'une acanthe. Au-dessus des petites portes, étaient pratiquées des ouvertures. L'entable-
ment n'existe plus en place, ses fragments sont épars sur le sol.
Entre cet arc de triomphe et la porte de la ville, placée à gauche de la route pour réunir ces deux
points, est un immense bassin de i3o pieds de large, sur 36o de long. Il présente à son extrémité, du
côté de la ville, les substructions d'un monument ovale, de même largeur que le bassin, de 240 pieds
de long, et environné d'un fossé. Il est possible que ces ruines aient appartenu à un stade disposé dans
le genre de celui de Gueyra, l'ancien Aphrodisias, en Asie Mineure, et à l'extrémité duquel on avait
pratiqué un amphithéâtre. Cependant les murs du bassin sont ici perpendiculaires, et ne laissent aper-
cevoir aucune trace de gradins, tandis que les fossés qui tournent autour de l'amphithéâtre indiquent
que l'eau arrivait dans le bassin, ce qui convient à une naumachie.
On entre dans la ville en passant sur les décombres de ses murs d'enceinte: la porte n'existe plus. La
première chose qui me frappe, c'est un grand cercle de 272 pieds de diamètre, formé par une rangée de
colonnes d'ordre ionique, qui supportent leur entablement. Quelques-unes sont tombées, mais il en
reste encore cinquante-huit debout, et il y a des inscriptions sur quelques-unes.
DJERASH (Planche LXXV11I, 170.)
Vue du grand temple, prise de la colonnade.
A l'extrémité de cette colonnade circulaire, commence le vaste portique qui formait la principale rue
et remontait parallèlement à la rivière. A notre gauche , et à une certaine hauteur, se dresse un tem-
ple, dont la façade, tournée vers le nord-est, n'est pas en face du portique. 11 était d'ordre corinthien.
Toutes les colonnes de sa façade sont tombées, et leurs tambours, rangés sur le sol dans un ordre par-
fait, prouvent qu'un tremblement de terre, ou le tassement des fondations, ont dû être la cause subite
de sa destruction. Il ne reste que la cella debout. Elle est très-grande. Les murs, à l'extérieur, sont ornés
de pilastres et de niches; à l'intérieur, de pilastres seulement.
Les murailles de la ville passaient contre et derrière ce temple. Le théâtre était aussi adossé à l'en-
ceinte. On l'a creusé et assis dans le terrain même qui descend assez rapidement de l'extrémité
d'un mamelon, et qui domine à la fois le rond-point, l'amphithéâtre et le bassin dont j'ai parlé.
»
DJERASH (Planche LXXX, 171).
Vue du grand théâtre, prise du haut des gradins.
Ce grand théâtre s'est maintenu jusqu'aujourd'hui dans un bon état de conservation. Il est tourné
vers le nord-nord-est, et, comme tous les théâtres que nous avons vus en Asie et en Syrie, il a
deux précinctions : la première de 14 rangs de gradins, la deuxième de 1 6. En ceci, il diffère des autres,
qui ont ordinairement plus de gradins à la première qu'à la seconde division. Il n'y avait pas de galerie
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Tous les monuments de l'ancienne ville sont rassemblés sur la plate-forme de la rive droite, et il ne
reste rien du côté opposé, que la trace des murs d'enceinte qui s'étendent à mi-côte et les décombres
de thermes dépourvus de beautés architecturales. Les agréments de ce bain résidaient dans sa position.
Je vais décrire les monuments dans l'ordre où je les rencontre, en traversant la ville, et je ferai remar-
quer que j'ai dessiné la vue générale de l'ancienne Gerasa, d'un point où nous arrivons, après avoir
visité la naumachie, l'arc de triomphe, le grand temple, le grand théâtre et une partie de la co-
lonnade.
DJERASH (Planche LXXIX, 169).
V ue d'un arc de triomphe ruiné, au sud de la vdle.
Avant d'entrer dans l'enceinte de la ville, je dessinai d'abord l'arc de triomphe. 11 a trois portes,
et sa façade était ornée de quatre colonnes engagées, élevées sur des piédestaux. Aujourd'hui leur
partie supérieure est brisée; mais on peut juger de leur hauteur par le diamètre, et de leur élé-
gance par l'ornement sur lequel repose le fût de la colonne, qui paraît sortir du corps entier et des
palmes d'une acanthe. Au-dessus des petites portes, étaient pratiquées des ouvertures. L'entable-
ment n'existe plus en place, ses fragments sont épars sur le sol.
Entre cet arc de triomphe et la porte de la ville, placée à gauche de la route pour réunir ces deux
points, est un immense bassin de i3o pieds de large, sur 36o de long. Il présente à son extrémité, du
côté de la ville, les substructions d'un monument ovale, de même largeur que le bassin, de 240 pieds
de long, et environné d'un fossé. Il est possible que ces ruines aient appartenu à un stade disposé dans
le genre de celui de Gueyra, l'ancien Aphrodisias, en Asie Mineure, et à l'extrémité duquel on avait
pratiqué un amphithéâtre. Cependant les murs du bassin sont ici perpendiculaires, et ne laissent aper-
cevoir aucune trace de gradins, tandis que les fossés qui tournent autour de l'amphithéâtre indiquent
que l'eau arrivait dans le bassin, ce qui convient à une naumachie.
On entre dans la ville en passant sur les décombres de ses murs d'enceinte: la porte n'existe plus. La
première chose qui me frappe, c'est un grand cercle de 272 pieds de diamètre, formé par une rangée de
colonnes d'ordre ionique, qui supportent leur entablement. Quelques-unes sont tombées, mais il en
reste encore cinquante-huit debout, et il y a des inscriptions sur quelques-unes.
DJERASH (Planche LXXV11I, 170.)
Vue du grand temple, prise de la colonnade.
A l'extrémité de cette colonnade circulaire, commence le vaste portique qui formait la principale rue
et remontait parallèlement à la rivière. A notre gauche , et à une certaine hauteur, se dresse un tem-
ple, dont la façade, tournée vers le nord-est, n'est pas en face du portique. 11 était d'ordre corinthien.
Toutes les colonnes de sa façade sont tombées, et leurs tambours, rangés sur le sol dans un ordre par-
fait, prouvent qu'un tremblement de terre, ou le tassement des fondations, ont dû être la cause subite
de sa destruction. Il ne reste que la cella debout. Elle est très-grande. Les murs, à l'extérieur, sont ornés
de pilastres et de niches; à l'intérieur, de pilastres seulement.
Les murailles de la ville passaient contre et derrière ce temple. Le théâtre était aussi adossé à l'en-
ceinte. On l'a creusé et assis dans le terrain même qui descend assez rapidement de l'extrémité
d'un mamelon, et qui domine à la fois le rond-point, l'amphithéâtre et le bassin dont j'ai parlé.
»
DJERASH (Planche LXXX, 171).
Vue du grand théâtre, prise du haut des gradins.
Ce grand théâtre s'est maintenu jusqu'aujourd'hui dans un bon état de conservation. Il est tourné
vers le nord-nord-est, et, comme tous les théâtres que nous avons vus en Asie et en Syrie, il a
deux précinctions : la première de 14 rangs de gradins, la deuxième de 1 6. En ceci, il diffère des autres,
qui ont ordinairement plus de gradins à la première qu'à la seconde division. Il n'y avait pas de galerie
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