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Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Editor]; Laborde, Alexandre Louis Joseph de [Editor]
Voyage de la Syrie — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.6093#0184
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sous cette dernière, mais seulement quatre vomitoires, par lesquels on entrait du dehors pour se ré-
pandre sur les gradins. Toute la partie delà scène et du proscenium est assez bien conservée, pour qu'on
reconnaisse quelle était élégante, quoique l'architecture manque de pureté. Elle avait 4° à 4i pieds de
longueur. Le terrain de l'orchestre semble s'être fort exhaussé sur les décombres qui y sont entassés.
Ce qui le prouve, c'est qu'entre les gradins et la scène, deux arcades (celle qui est près des gradins est
plus basse que l'autre) qui donnaient entrée par des galeries voûtées, au moyen desquelles on parvenait
dans la partie inférieure du théâtre , sont aujourd'hui obstruées. On ne peut expliquer celte construction
qu'en admettant que les premières galeries contre les gradins, plus basses que les suivantes, donnaient
entrée dans l'orchestre, et que les autres soutenaient une voûte sur laquelle était le proscenium. On en-
trait sur la scène par trois portes, et il y avait quatre niches sur la face intérieure de la première mu-
raille, c'est-à-dire une entre les portes et une aux extrémités. De chaque côté des portes étaient des co-
lonnes engagées, d'ordre ionique, et, à quelques pas en avant, deux autres colonnes parallèles au mur
et correspondant aux deux, côtés des niches. Ces quatre colonnes supportaient une corniche cir-
culaire.

En descendant du théâtre dans le grand rond-point, je remarque des massifs de constructions en rui-
nes, et, comme leur direction est parallèle à la face du temple, ainsi qu'à d'autres substructions au
bas du théâtre, je suis disposé à croire que ces voûtes supportaient une plate-forme placée devant le pé-
ristyle du temple, et à laquelle on montait sans doute par un large escalier.

Suivons maintenant le portique, ou la colonnade, qui traverse la ville dans tout son développement.
Elle est composée, en majeure partie, de colonnes corinthiennes; il y en a aussi d'ordre ionique, et
l'on est frappé de l'extrême diversité de leurs dimensions, ainsi que de leur défaut de proportion. Les
unes sont démesurément longues, les autres petites, toutes ont un renflement du plus mauvais effet, et la
pierre grossière dont elles sont faites augmente encore leur vilain aspect. Il faut croire que, semblables
aux maisons de nos villes modernes, qui suivent un même alignement avec des façades de hauteurs et
d'étages arbitraires, chaque riverain avait élevé successivement les colonnes qui bordaient sa façade, et
ne s'était assujetti, en fait de régularité, qu'à l'alignement. Ce qui confirme cette manière de voir, c'est
la disposition des fondations des voûtes et des caves qu'on retrouve derrière ces colonnes, et qui ré-
pondent à chaque propriété. Il ne manque rien à cette voie publique: les trottoirs, le pavé et jusqu'aux
ornières creusées par les roues des chars, subsistent encore visibles, et produisent cette même impression
vivante, cette même illusion, qui fait le charme et l'intérêt d'une visite à Pompéia. A deux cents pas en-
viron du rond-point, on trouve quatre gros piliers placés en carré, et carrés eux-mêmes, qui suppor-
taient peut-être un arc de triomphe, peut-être aussi servaient-ils de piédestaux à de grands groupes
sculptés ou à des édicules qui contenaient des statues; en tous cas, ils étaient le point d'intersection
d'un nouveau portique perpendiculaire au grand portique. On voit encore quelques colonnes qui in-
diquent cette disposition, dont nous avons rencontré, plus en grand, un exemple à Palmyre. La partie de
droite descend, par une voie antique, à un pont de trois arches construit sur le ruisseau, et bien con-
servé. L'aqueduc, qui portait l'eau aux parties les plus élevées de la ville, se dirige de ce coté.

DJE RASH (Planche LXXIX, 172).
Vue d'une partie de la colonnade.

En avançant encore d'environ 3oo pas dans la rue principale, on remarque à gauche trois colonnes co-
rinthiennes d'une grande dimension, et que leurs belles proportions, leur galbe élégant, font sur-le-champ
distinguer des autres. Elles formaient, avec une quatrième qui est tombée, la façade d'un petit temple.
Elles sont en saillie d'une quarantaine de pieds sur son entrée, espace qui régnait sur toute la longueur
du portique, entre les colonnes et la ligne de bâtiments parallèles. Je dessine avec soin ce petit monu-
ment, et avec assez de peine, parce qu'il est extrêmement orné. Dans son milieu, il se termine en rond-
point, avec peu de profondeur. Les niches et les fausses fenêtres qui sont autour du rond-point, ainsi que
sur les côtés, ont des corniches à pans coupés, travaillées avec beaucoup de recherche.
 
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