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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0114
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W Histoire des Turcs,

Première
noarrîture

ïdï'd.t ^a ^es Turcs espandus en l'Aile , pour les attirer à Ton party, & estre secourus d'eux au re-
çu euunôn. couurement de l'Empire : De sorte qu'allans Se venans plusieurs AmbatTades d*vue parc
&: d'autre, &: les Grecs s'estans jettezàlatrauerse,qui promettaient monts Se vaux en sa
faueur, il se sit en peu de iours Seigneur de l'Aile. Car les plus gens de bien estoientin-
dignez à l'encontre de Moyse i pour sa tyrannique Se insupportable façon de dominent
à cette cause s'en allèrent tous au deuant de Mechmet, ausTi-toil qu'il comparut en cam-
pagne : dont en peu de iours il se trouua non seulement paisible del'Asie, mais encore
allez fort ô^puillant pour aspirer à ce qui restoit à conquérir du costé de l'Europe. Ce
deMechmet jeune Prince icy du temps que Musulman estoit encore debout, fut mis par Movse Se Io-
séuTdeLmhs - » ^ auo*ent eu ^a criarge de l'éleuer, en la maison d'vn faiseur de cordes de Luth S£
de Viollcs en la cité de Pruse,pour apprendre le mestier^ afin queses frères n'eu ssent point
connoissance de son estre, &; qu'ilsne le fissent mourir: Mais après qu'il fut paruenue»
l'âge propre à entreprendre, il se retira deuers le Caraman Alury, par le moyen duquel,
Se de quelques autres Seigneurs de Y Asie, il se fit Seigneur, ainsi que nous auons dit. De
là estant paité à Constantinople, il parla auec l'Empereur, & jurèrent vne fort estroite
uàde Mcéh- anHC^ & alliance entr'eux : Puis se mit en chemin pour paner vers le Despote deSeruic^
met auec & de Thrace ■ afin de faire de mesme, & se preualoir des forces Se armées de ce Prince à
deGbSr ^ encontre deson frère Moyse : lequel aux premières nouuelles qui luy vindrent de l'ar-
unopie. riuéc de Mechmet, assembla en diligence le plus de gens qu'il put : Se finalement se vin-
drent trouucr, plutost toutesfois par cas d'auenture,que de propos délibéré, auprès d'vne*
petite ville de fort peu de nom.Chacun de son costé rangea ses gens en bâtai ile,se Ion que
le temps Se le lieu le leur permirent, puis se vindrent attaquer de grande furie les vns con-
tre lesautres : Mais les troupes de l'Asienepurent longuementsoustenir le faix &: effort
f^Mos1" ^C CCUX ^C ^uroPe 5 ams branlèrent incontinent, Se se mirent en fuite. Mechmet mes-
Mechma,où me ^e déroba de la mésiée, Se à course de cheual sesauua deuers Constantinople, là où
cettuy-cy fut ce faiseur de cordes qui Tauoit nourry, auoit amené vn sien autre frère nommé Haly, fils
mpu âùssi de Bajazet: Parquoy eux deux de Compagnie, s'accordèrent de courir vne mesme
fortune : Se panèrent en Asie pour se mettre sus, Se retourner derechef à esprouuer le
hazard du combat. Les Grecs d'autre costé, ne leur faillirent point au besoin, lesquels
Mechmet, & transporterent leurs gens en Europe, sur les mesmes vaiiTeaux dont ils auoient désia fer-
Haiy se j0i- mé à Moyse le pas Se destroit de l'Hcllesponte, Se empeschéqu'il ne paiîast en Asie, à la
b^côuekuî poursuite de sa victoire. Ainsi Mechmet s'eiUnt refait de sa perte en peu de iours, Se mis
aune frère son armée en sauueté, tira droit au pays des Triballiens, pour solliciter leurs secours >
Moy(c- ayant désia asfez connu par expérience, que c'estoit ce qui luy importoit le plus à venir au
dessus de ses affaires rpource que les peuples de l'Europe sont bien autres guerriers, Se
meilleurs combattans, que les molles & efféminées Nations de l'Asie. Mais Moyse qui se
diligentoit cependant de le preuenir Se rencontrer auant qu'il eust fait ce qu'il pourpen-
f soit,TaIla deuancer en la contrée appellée Panium,au delà du mont Ha?mus,là où Mech-
met n'eut pas le cœur de l'attendre, ny de venir aux mains : car il s'enfuit à sauueté vers
fcÈkL- *csPrinccs des Triballiens, d'où il dépescha de costé Se d'autre, Se mesme deuers Cha-
rechef. san ; Brenezes, Amurat, Se semblables personnages de nom Se authorité enuers les Turcs,
pour les solliciter Se semondre à embralser son affaire à l'encontre de Moyse. Eux pour le
commencement firent contenance de ne vouloir entendre à vne telle infidélité, mais: à
la parfin ils se laisserenc persuader,& s'accordèrent dese reuolter en faneur deMechmet.
!auxPTurcs Etta-desfus Brenezes,accompagné de ses enfans, Se de bon nombre des plus apparens
s* rangent du qui le suiuirent, entre lesquels estoit Chassan, auec les meilleurs Ianilsaires de la Porte^
Mecln^t sa^crent rendre à Mechmet : lequel se voyant vn si grand renfort, Se auoir désia vne
puissance telle qu'il ne deuoit plus faire de difficulté de tenter la fortune , se met aux
champs, ayant quant & luy le Prince des Triballiens, en intention d'aller droit trouuer
son ftere, Se luy livrer la bataille,quelque part qu'il le rencontrai!:, Mais Moyse pour rom-
Caut.jk de pre, Se reboucher la chaude impetuosité de ce ieune homme, qui luy donnoit asfez à pen-
Moyse. ser ^ prjt tous |£s gens je guerrc du pays, auec les Tanistaires, Se autres soudoyçz de la Por-
te, qui luy estoient restez (car la plus grande part s'estoient allez rendre à sonennemyj
Se senvintaiîeoirsoncampsur les confins de la Mysie , en vn lieu fort Se aduantageux,
où il pouuoit tout à son aise auoir des viures, Se tout ce qui luy faisoit besoin: faisant son
compte de temporiser, &: tirer cette guerre en la plus grande longueur qu'il pourroit.
deTahMau" Mechmet d'autre costé,qui auoit vndesTein tout au rebours, Se ne tendoit qu'à abréger^
.tie Mechmet. & combattre de pleine arriuée, s'en vint en toute diligence loger si prés, qu'il n'y auoit
plus

s
 
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