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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0460
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432 Histoire des Turcs,-
1520. tans,& craignant mesmes que cela apportait quelque trouble à l'Empire,cela cette mort
-——— dix iours continuels, sans qu'elle fust découuerte par aucun des soldatsdela garde, en-
Bassâcek uoyant des lettres à Solyman : par lesquelles il l'aduertissbit de la mort de Ton pere. Tou-
la mon Je ces fois iln'osoit semettre en chemin,craignant que ce ne fust vne inuention de son pere,
Schm q l'éprouuer , ou pourauoir sujet de se defFaire de luy, comme il redoutoit extre-
toutlemo- r r s r J } , /■» s ni
de, fois à mement la cruauté : joint que la lettre qu on luy auoit enuoyee, n étroit lignée que de
Solyman. perhatî & non des autres Bassàts : car Ferhat n'auoit point voulu faire entendre cette
mort aux autres Bassats, quai n'en eust premierementaduerty Solyman,afin qu'ils n'ar-
riuaiîent qu'au mesme temps que luy , de crainte que la chose communiquée à tant de
gens, comme c'en: l'ordinaire,ne sepeust tenir secrette,par l'imprudence 6c in diseretion
de quelqu'vn. Mais comme il vid qu'en vain il auoit enuoy é des couriers à Soly man,dau-
tant qu'il n'yadioustoit point de foy, alors il seresolut d'en aduertir les autres Bassats,6c
principalement Pyrrus, lequel pour ceteffetluy enuoya vn homme,auquelilse confioit
grandement3pourl'aduertir encorde cette mort.Lesautres Vizirs vinrent auiîî au camp:
■» lesquels ayans veu mort le Sultan Selim, conjoignirent leurs lettres auecques celles du
Bassa Ferhat ; par lesquelles ils l'aduertissbient encores de cette mort, 6c le supplioient
ïUuage defe haster,de crainte que si elle estoit découuerte, les Ianissaires ne fissent quelque se-
nissauls11" ditionau camp. Ces lettres, par l'aduis des Bassats furent baillées au Lieutenant des Ispa-
omaccou- hioglans, qu'ils appellent Tichaia, afin que prenant sélon leur manière,des chenaux de
faTÂ k re^ais » ^ ^ *e P^us ^e diligence qu'il luy seroit polîiblc, 6c qu'il prelïàst Solyman de venir
mort des à Constantinople, qu'il trouueroit toute rauagée deuant son arriuée, si les Ianissaires de
Ochomans ja porte auoient quelque vent de cette mort,qu'il sauuast doneques les biens des citoyens
sessujets par sa diligence. , .
solyman Solyman ayantreceu denouueau ces lettres, monta incontinent à cheual, 6c par-
ï conS- u*nc en Peu ^e temPs * Scutari,au delà du Bosphore, où estant monté sur vn vaisseau que
tinopk. lesTurcs appellent Caica, il arriua en Constantinople accompagné de l'Aga des Ianis-
L* Agava saires, qui estoit allé au deuant de luy à Scutari : estant doneques paruenu au lieu qu'on
au deuant appCHe l'eschele, tous les Ianissaires allerenten trouppe, 6c en confusion le receuoir
E^ks la- comme le fils de leur Seigneur: mais l'Aga les arrestant:Voicy, leur dist-il, vostreSou-
mss'aites uerain ôcvostre Empereur, Sultan Selim estant passe en vne meilleure vie. A cette paro»
ebnnoissVt ledemeurans tous ertpnnez 3 ils se mirent incontinent en ordonnance., 6c l'accompagne-
pour Sou- rentainsiiusques àson Serrail: là sélon la coustume il leur fit quelques largesses, 6c com-
ueram. m£ ils eu sient demandé vnedistribution de viures plus abondante que l'ordinaire, il la
leur accorda libéralement. Le lendemain on apporta le cercueil de Selim à Constantino-
ple auecques la pompe accoustumée en cette cérémonie, &endnant les prières funè-
bres , que les Turcs appellent Inamasi ou Namasi,Solyman alla deuant le cercueil de son,
luncraiiks Pere iusques à la Mosquée où le corpsfutporté, &c mis en vn monument sélon la coustu-
de Selim. medes Osmanides. Selim auoit fait bastir cette Mosquée, 6c son Imaret ou hospital du-
Mosquée rant&vie. Sultan Solyman ayant acheué les funérailles de son pere, s'en alla en son Ser-
ge imaret raji 0^ iis>assîtau thrône de sesancestres, 6c fut reconneu de tous pour Empereur des
basty par ' \. r < r i ■ r r\-
Selim. Turcs, le dix-ieptieime du mois luidit.
S v r la tombe de Selim on grauaces vers en langage Turc, Grec 6c Sclauoniquepour
mémoire perpétuelle de sa valeur.
Je fuis ce grand Selim qui âebellay la terre,
Qui cherche les combats encor après ma mort ;
La fortune à toufîours flefchy fom mon effort \
Mon corps gif- au tombeau 3 mon ejfirit a la guerre,
Selim Tvn E t à la vérité qui voudra iuger de ce Prince,sans passion, le tiendra pour vn des plus
d" Sr^ngds grands guerriers quiayent iamais esté, ayanten l'espacedehuictans qu'ila regné,accreu
|uiayenr ton Empire presque d'vne fois autant que tous ses predecesseurs: pour le moins s'est-il
iamaiseité. rendu sans pareil entr'eux. Car bien que Mahomet sécond sesoit acquis beaucoup de
Prouinces,siest-ceque toutes ses^conquestes n'approchent que de bien loing celles de
Selim, & puis ce fut en vne longue suitte d'années, 6c si ce ne fut pas sans auoir esté sou-
uent battu 6c contraint de s'enfuir : bien qu'il n'ait eu en teste, pour homme de main,que
le vaillant Huniade 6c l'inuincibleScander-beg. Mais cettuy-cy,en l'espace dehuict ans,
a eu à combattre les plus vaillas Princes de son siecle^ les plus puissan tes 6c belliqueuses
nations
 
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