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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0780

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(

7$6 ■ Histoire des Turcs s
15 75. choie dele destourner de cespensée par la guerre: Quant aux affaires de Pologne, il en
alloit ainsi.

leRoy Incontinent après la mort de Charles neufiesme Roy de France ,1a Reine sa
Hemyde mere despecha en diligence lelieur de Ghemeraud en Pologne, pour aduertir le
Slt°?X't Roy Henry deValois,que le Roy Charles i'auoit déclaré son successeur à la couronne de
gnepour France ^ lequel ayant sondé que ce seroit peine perdue d'espererque les Polonnois con~
enkance séntïsséntà son depart,apres auoir fait mine de vouloir demeurer au pays, Se gouuerner
ia France par vn Vice-Roy , il fît disposer des relais solon. les chemins qu'il deuoit tenir.
Le soir donc que se deuoit faire ce partement,estant venu, sa Maiesté traita solemnel-
îementtous les Seigneurs, Gentils-hommes &: Officiers Polonois quiestoient lors en sa
Cour, Se qui luy estoient fort affectionnez, pour les estats & honneurs dont il les auoic
pourueus(les autres s'estans quelque temps auparauant retirez en leur terre auecque li-
cence) puis après s'estre couché, & que le Comte de Tancy premier Gentil-homme de
la chambre luy euh: tiré le rideau,il sc leua peu après ■ deguisé d'habits Se d'vn bandeau,
qui luy couuroit la moytié du visage, Se accompagné de du Halde,l'vnde ses Valets de
chambre, qui demanda congé aux gardes,il sortit par vne porte fecrecte, de laquelle il
auoit ordinairemet les clefs pour aller à la chaiTc,& montèrent sur les chenaux qui lesat-
tedoient,sur lesquels ils firent telle diligence,que moyennant les relais qu'ils trouuerent
le long de leur chemin,ils gagnèrentaussi-tost l'Autriche,sans aucun destourbier,faisant
rompre les ponts par où il passoit. Auparauant que de partir,il rit eserire en son nom par le
sieur de Pibrac vne lettre en Latin adressante au Sénat de Pologne, par laquelle sa Ma-
jesté dô.ioit aduis de soccasion necessaire qui ieforçoit de qui ter leur Royaume plusbst
qu'il ne pensoit, veu le besoin que la France auoit de sa presenc'e,comme les Princes SC
Seigneurs du pays luy auoient mandé couriers sur couriers, Se principalement la Rcyne
sa ni ère.
Lts Polonnois c (tonnez Se marris de ce départ, taseherent par lettres Se AmbasTade
de faire retourner leur Roy, vne entre autres, qui le trouuaàFerrare : laquelle protesta
îkcnuoycr fort à sa M aj esté, que h elle ne retournoit dans peu de temps, les Polonnois auoient
fleurs xesolu d'en élire vn autre, ce Royaume nepouuant subsister sans la presence d'vn Roy >
6eaxs pour lequel siiMajesté pria desurseoir cette resolution , luy promettant de retourner bien-
k faite rc- to 11; mais voyans en fin qu'il les auoit quittez pour iamais,&:se contenteroit du titre, ou
s'il se méloit de leurs assaires, que ce seroitpar l'entremise d'vn Vice-Roy,lequel ils ne
pouuoient suporter pour beaucoup de raisons,ils s'assemblerent, Se après meure délibé-
ration , firent publier solemnellement, que si dans le douziesme iour de May de l'année
mil cinq cens septante cinq, Henry de Valois ne retournoit, il seroit priué de la dignité
Royale de Pologne. Et dautant qu'il ne comparut personne , il y eut proclamation fai-
te en la ville de Cracouie Je quinziesme iour de luiliet ensuiuant par vn heraut,qui dé-
clara que puisqu'il ne s'cstoit trouué au iour à luy prefix , il estoit décheu du Royau-
me , Se qu'il y auoit dés lors interrègne, comme s'il eust esté decedé: dequoy estantad-
uerty,il fit prier les Electeurs & Barons du Royaume de vouloir encore attendre iusques
à vn certain temps : dedans lequel il promectoit de retourner vers-eux, ou de leur cn-
uoycr vne pleine faculté d'en élire vn autre tel, qu'ils mgeroient leur esere plus com-
mode.
Cette prière fut accompagnée des menaces d'Amurath parle moyen de Mahomet
Baso°affe- Balla,qui asse&ionnoit particulièrement laCouronne de France,sans que toutefois on l'y
aionncà la eust obligé par aucun bien fait,ayat esté fort mal recônu de ce qu'il auoit este cause que
Henry de Valois auoit esté eleu Roy de Pologne:car il n'en auoit eu iusques alors autre
recompence que de complimensnl est vray qu'on luy enuoya depuis quelques presens,
mais ce fut si peu de chose ,quei'ay apris du sieur Iugé, qui fut Agent pour ledit Sei-
gneur Roy àlaPorte d'Amurath, après le départ dusieur del'Isse, qui auoitsuccedé à !a
charge d'Anibassadeur ,à son frère l'Euesque d'A qs,duquel il a este parlé cy-dessus)lque
tous cespresens ensemble5tant ceux qui deuoientestre presentezau grand beigncur,quç
ceux qui estoient pour le premier Basta,ne se montoient pas à deux mille eseus,dequoy il
fut assez mal content:car iidisoit qu'il n'y auoit là nen digne d'estre presenté à son Sei-
gneur^ offrit d'e bailler pour ce faire à l'A mbassadeur-mais il le refusa,qui pourroit bië
estre la mesme chose que nous auôs di£te cy dessus de l'Euesque d'Aqs. A ulsi le dit sieur
îugé ne set il pas qu'il luy soit rienarriué de tout ce que delsus: toutes sois ce quei'en ay
$Jit, c'est ainsi que l'a raporté Raymond de Raymond en son hure de l'Antc-Ghnst, le-
quel

couronne
de France
 
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