venances.
xx INTRODUCTION
lesol de l'Asie Mineure (i ) n'a pas encore produit, au moins à notre connaissance,
beaucoup de monuments de la même nature, on peut raisonnablement attribuer
cette lacune à la rareté desfouilles et à la pénurie des renseignements. Nous pouvons
donc l'affirmer aujourd'hui sans crainte d'être démentis, la céramographie est
une branche de l'art essentiellement grecque, et qui doit se retrouver dans tous
les pays où la civilisation grecque a pris racine. Si nous limitons néanmoins
cette énonciation aux contrées qui s'étaient imprégnées de l'hellénisme avant les
conquêtes d'Alexandre, c'est à cause de l'état de discrédit dans lequel étaient
tombés presque universellement les produits de l'art céramique à l'époque du
conquérant macédonien. Les nouveaux courants de l'hellénisme qui débordèrent
à sa suite sur l'Asie et l'Afrique n'y portèrent que les goûts et les procédés alors
en faveur. Quant aux causes qui amenèrent le discrédit que nous venons d'indi-
quer, elles seront ultérieurement l'objet d'un examen spécial,
il Causes ^ est Pourtant une considération qui nous empêche de négliger le détail des
de l'inégalité faits de provenance. Si l'on convient que la production des vases peints est un
qui existe ] , . . ■!• .\
dans les pro- fait caractéristique de la civilisation grecque tout entière , on n'en est que plus
frappé de l'inégalité qui existe dans la répartition des richesses céramographiques.
Sans doute, cette inégalité doit être attribuée en grande partie au hasard des
découvertes; bien des dépôts ont échappé, cela est certain, à l'avidité des
explorateurs; le seul fait de l'apparition récente, dans une nécropole, d'une
masse aussi prodigieuse de vases peints dont rien n'avait jusque-là révélé l'im-
portance, nous avertit de la circonspection que nous devons mettre à affirmer
qu'il n'existe pas de vases grecs dans telle ou telle localité. Toutefois, il est
bien des terroirs fouillés depuis longtemps, féconds en monuments d'autre
nature, et qui n'ont rien donné en fait de vases peints. L'absence complète des
objets de cette dernière catégorie n'est pas un fait qui se renouvelle fréquem-
ment, mais il n'en est pas de même de la pénurie, par comparaison avec les
cités antiques qui produisent de tels monuments en abondance. Il existe à cet
égard des différences importantes à constater. Et en efïet, de ce que, dans
une nécropole, on ne trouve que des vases isolés, il est permis de conclure
que la présence de ces objets était le résultat de l'importation, par consé-
quent de révoquer en doute l'existence d'une fabrique locale. On a remarqué
aussi que, là même où les vases peints se trouvaient en nombre, comme
(1) Voyez de Witle, Bull, de l'Inst. arch. publié les vases grecs d'ancien style, découverts
i83a, p. 16g, où sont décrits deux vases trouvés dans le tumulus de la plaine de Troie, connu sous
dans l'Ionie. Déjà, Choiseuil-Gouffier ( Voyage le nom de Tombeau d'Achille.
pittoresque de la Grèce, tom. II, pl. 60), avait
xx INTRODUCTION
lesol de l'Asie Mineure (i ) n'a pas encore produit, au moins à notre connaissance,
beaucoup de monuments de la même nature, on peut raisonnablement attribuer
cette lacune à la rareté desfouilles et à la pénurie des renseignements. Nous pouvons
donc l'affirmer aujourd'hui sans crainte d'être démentis, la céramographie est
une branche de l'art essentiellement grecque, et qui doit se retrouver dans tous
les pays où la civilisation grecque a pris racine. Si nous limitons néanmoins
cette énonciation aux contrées qui s'étaient imprégnées de l'hellénisme avant les
conquêtes d'Alexandre, c'est à cause de l'état de discrédit dans lequel étaient
tombés presque universellement les produits de l'art céramique à l'époque du
conquérant macédonien. Les nouveaux courants de l'hellénisme qui débordèrent
à sa suite sur l'Asie et l'Afrique n'y portèrent que les goûts et les procédés alors
en faveur. Quant aux causes qui amenèrent le discrédit que nous venons d'indi-
quer, elles seront ultérieurement l'objet d'un examen spécial,
il Causes ^ est Pourtant une considération qui nous empêche de négliger le détail des
de l'inégalité faits de provenance. Si l'on convient que la production des vases peints est un
qui existe ] , . . ■!• .\
dans les pro- fait caractéristique de la civilisation grecque tout entière , on n'en est que plus
frappé de l'inégalité qui existe dans la répartition des richesses céramographiques.
Sans doute, cette inégalité doit être attribuée en grande partie au hasard des
découvertes; bien des dépôts ont échappé, cela est certain, à l'avidité des
explorateurs; le seul fait de l'apparition récente, dans une nécropole, d'une
masse aussi prodigieuse de vases peints dont rien n'avait jusque-là révélé l'im-
portance, nous avertit de la circonspection que nous devons mettre à affirmer
qu'il n'existe pas de vases grecs dans telle ou telle localité. Toutefois, il est
bien des terroirs fouillés depuis longtemps, féconds en monuments d'autre
nature, et qui n'ont rien donné en fait de vases peints. L'absence complète des
objets de cette dernière catégorie n'est pas un fait qui se renouvelle fréquem-
ment, mais il n'en est pas de même de la pénurie, par comparaison avec les
cités antiques qui produisent de tels monuments en abondance. Il existe à cet
égard des différences importantes à constater. Et en efïet, de ce que, dans
une nécropole, on ne trouve que des vases isolés, il est permis de conclure
que la présence de ces objets était le résultat de l'importation, par consé-
quent de révoquer en doute l'existence d'une fabrique locale. On a remarqué
aussi que, là même où les vases peints se trouvaient en nombre, comme
(1) Voyez de Witle, Bull, de l'Inst. arch. publié les vases grecs d'ancien style, découverts
i83a, p. 16g, où sont décrits deux vases trouvés dans le tumulus de la plaine de Troie, connu sous
dans l'Ionie. Déjà, Choiseuil-Gouffier ( Voyage le nom de Tombeau d'Achille.
pittoresque de la Grèce, tom. II, pl. 60), avait