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https://doi.org/10.11588/diglit.1641#0103
de l'Architecture civile. ùj
lieras, se fit ensùite en France, en Allemagne, en Angleterre ; il se fait de nos jours, dans les pays
du Nord le plus reculé; & cette sorte d'Architecture, inventée par les Grecs, & qu'ils ont portée
au plus haut point de perfeâion où elle (bit parvenue, le répand lur la surfàce de la terre, à
mesùre que les peuples acquièrent le véritable goût de la Philosophie & des Lettres auquel elle
est liée. ' ■ ■
L'a ccorb de tant de Nations éclairées, si éloignées les unes des autres & séparées par un aussi
grand nombre de siecles , à estimer en général une même sorte d'Architeâure., peut faire,
lèlon moi, regarder les principes généraux qu'elles admettent toutes, comme aussi certains que des
principes fondés sur l'opinion puissent l'être; en exiger plus, sèroit mal connoître les disférents
degrés de cerdtude que nous devons accorder à nos idées. Recherchons donc quels sont ces prin-.
cipes ; tâchons de n'admettre dans cette clasTe que ceux qui sont bien généralement reconnus,
& de ne point prendre pour tels des sentiments particuliers de Nations ou d'Architeâes.
DANS les premiers temps que les Grecs commencèrent à s'appliquer à l'ArchitecTure, ils fi-
rent , comme les Egyptiens, leurs colonnes d'une proportion arbitraire, ou s'ils imitèrent dans un
Edifice la proportion de colonnes qu'ils avoient donnée à un autre, ce ne fut que par une espece '
de routine, comme l'avoient pu faire les Egyptiens ou les Chinois, & comme l'ont fait les Goths.
Mais ils n'avoient imaginé aucun principe de convention sur les proportions qu'ils dévoient leur
donner : celles qu'ils établirent sor les trois Ordres en disférents temps, sont d'autant plus heureuses,
qu'elles peuvent s'observer avec les diverses sortes de matériaux répandus sor la sorfàce de la terre :
s'ils eussent imaginé de prendre pour modèle dansla forme de leurs colonnes un autre objet de la nature
que l'homme, par exemple, le tronc, petit par son diamètre & très-élevé , d'une sorte d'arbre particu-
lière, ils n'auroientpufaire leurs colonnes que dematieres très-dures, comme de granit, de marbré, &c.
& les pays où ces matieresmanquent,n'auroient pu adopter cet Ordre. C'eslsans doute à cette facilité
d'exécuter les Ordres des Grecs par-tout, & H lanoblessede l'être qu'ils ont choisi pour modèle dans
leurs Ordres, qu'ils doivent l'adoption que l'on a fait de leurs principes, que , les trois manières de
lâtir ,peuvent êtreprifes de l'imitation générale de dissérentes proportions du corps d'un homme> d'une
semme ou d'une silk. Ainsi, quoique les Grecs ou ceux qui les ont imités, ayent varié dans
les disférents moyens de remplir leur objet; que les uns imitant la proportion forte & mâle de
l'Hercule, ayent donné six diamètres de hauteur à leurs colonnes ; que d'autres prenant pour
modèle celle d'un homme plus sevelte, comme seroit le Gladiateur, en ayent donné sopt; en-
fin que quelques-uns se proposant peut-être d'imiter celle d'un jeune homme , ayent fait leurs
colonnes Doriques de huit diamètres, & qu'ils ayent donné par la même raison disférentes propor-
tions à leurs colonnes Ioniques & Corinthiennes s ils le sont cependant tous conformés à ce principe,
de faire ressembler leurs colonnes à la proportion mâle ou plus légère du corps de l'homme, de
celui d'une femme ou de celui d'une fille ; principe univerlèllement adopté par les peuples les
plus éclairés delà terre, que nous regardons comme un des plus certains de ceux qui sont fondés
sur l'opinion, & sélon la division que nous avons établie, comme un principe d'Architeâure de
la séconde classe. Les disférentes proportions de corps que l'on remarque entre les hoinmes ou
les femmes de disférents âges, auxquelles il paraît que différentes Nations ont tâché de se con-
former , rentrent dans la classe de ces principes moins généraux, soit sor les Ordres, soit sur la forma
de chaque espece d'Edifice ; qui n'appartiennen): qu'à une ou à plusieurs Natipns, que l'on voit
approuvés dans un siecle, & cqndamnés dans ceux qui le sùivent, adoptés par un nombre d'Ar-
chiteâes, & rejettes par l'autre.
Un autre principe très-général, &quisùit du précédent, est de tâcher d'imiter dans la masia
&. dans les différentes parties d'un Edifice, l'objet que l'on a pris pour modèle dans une seule, da
11. Partie, s,
lieras, se fit ensùite en France, en Allemagne, en Angleterre ; il se fait de nos jours, dans les pays
du Nord le plus reculé; & cette sorte d'Architecture, inventée par les Grecs, & qu'ils ont portée
au plus haut point de perfeâion où elle (bit parvenue, le répand lur la surfàce de la terre, à
mesùre que les peuples acquièrent le véritable goût de la Philosophie & des Lettres auquel elle
est liée. ' ■ ■
L'a ccorb de tant de Nations éclairées, si éloignées les unes des autres & séparées par un aussi
grand nombre de siecles , à estimer en général une même sorte d'Architeâure., peut faire,
lèlon moi, regarder les principes généraux qu'elles admettent toutes, comme aussi certains que des
principes fondés sur l'opinion puissent l'être; en exiger plus, sèroit mal connoître les disférents
degrés de cerdtude que nous devons accorder à nos idées. Recherchons donc quels sont ces prin-.
cipes ; tâchons de n'admettre dans cette clasTe que ceux qui sont bien généralement reconnus,
& de ne point prendre pour tels des sentiments particuliers de Nations ou d'Architeâes.
DANS les premiers temps que les Grecs commencèrent à s'appliquer à l'ArchitecTure, ils fi-
rent , comme les Egyptiens, leurs colonnes d'une proportion arbitraire, ou s'ils imitèrent dans un
Edifice la proportion de colonnes qu'ils avoient donnée à un autre, ce ne fut que par une espece '
de routine, comme l'avoient pu faire les Egyptiens ou les Chinois, & comme l'ont fait les Goths.
Mais ils n'avoient imaginé aucun principe de convention sur les proportions qu'ils dévoient leur
donner : celles qu'ils établirent sor les trois Ordres en disférents temps, sont d'autant plus heureuses,
qu'elles peuvent s'observer avec les diverses sortes de matériaux répandus sor la sorfàce de la terre :
s'ils eussent imaginé de prendre pour modèle dansla forme de leurs colonnes un autre objet de la nature
que l'homme, par exemple, le tronc, petit par son diamètre & très-élevé , d'une sorte d'arbre particu-
lière, ils n'auroientpufaire leurs colonnes que dematieres très-dures, comme de granit, de marbré, &c.
& les pays où ces matieresmanquent,n'auroient pu adopter cet Ordre. C'eslsans doute à cette facilité
d'exécuter les Ordres des Grecs par-tout, & H lanoblessede l'être qu'ils ont choisi pour modèle dans
leurs Ordres, qu'ils doivent l'adoption que l'on a fait de leurs principes, que , les trois manières de
lâtir ,peuvent êtreprifes de l'imitation générale de dissérentes proportions du corps d'un homme> d'une
semme ou d'une silk. Ainsi, quoique les Grecs ou ceux qui les ont imités, ayent varié dans
les disférents moyens de remplir leur objet; que les uns imitant la proportion forte & mâle de
l'Hercule, ayent donné six diamètres de hauteur à leurs colonnes ; que d'autres prenant pour
modèle celle d'un homme plus sevelte, comme seroit le Gladiateur, en ayent donné sopt; en-
fin que quelques-uns se proposant peut-être d'imiter celle d'un jeune homme , ayent fait leurs
colonnes Doriques de huit diamètres, & qu'ils ayent donné par la même raison disférentes propor-
tions à leurs colonnes Ioniques & Corinthiennes s ils le sont cependant tous conformés à ce principe,
de faire ressembler leurs colonnes à la proportion mâle ou plus légère du corps de l'homme, de
celui d'une femme ou de celui d'une fille ; principe univerlèllement adopté par les peuples les
plus éclairés delà terre, que nous regardons comme un des plus certains de ceux qui sont fondés
sur l'opinion, & sélon la division que nous avons établie, comme un principe d'Architeâure de
la séconde classe. Les disférentes proportions de corps que l'on remarque entre les hoinmes ou
les femmes de disférents âges, auxquelles il paraît que différentes Nations ont tâché de se con-
former , rentrent dans la classe de ces principes moins généraux, soit sor les Ordres, soit sur la forma
de chaque espece d'Edifice ; qui n'appartiennen): qu'à une ou à plusieurs Natipns, que l'on voit
approuvés dans un siecle, & cqndamnés dans ceux qui le sùivent, adoptés par un nombre d'Ar-
chiteâes, & rejettes par l'autre.
Un autre principe très-général, &quisùit du précédent, est de tâcher d'imiter dans la masia
&. dans les différentes parties d'un Edifice, l'objet que l'on a pris pour modèle dans une seule, da
11. Partie, s,