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Le Roy, David
Les ruines des plus beaux monuments de la Grèce — Paris, 1758 [Cicognara, 2705]

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https://doi.org/10.11588/diglit.1641#0111
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4 LES RUINES DES MONUMENTS
miné que la hauteur de la colonne doit être le tiers de la largeur du Temple ; que l'entablement
doit avoir le quart de la hauteur de la colonne ; il ajoute : » la pente du toît sera pareille à celle du
» fronton, qui doitformer le Tertiarium » ; ou faire avec l'Ordre qui le supporte dont il est le tiers, un
tout qu'il appelle Tertiarium. C'est ainsi que j'explique ce mot, & non pas comme M. Pérault l'a
fait par ces expresïïons vagues & peu correcte : qui doit être fort élevé,
•Par la signification que je donne au mot Tertiarium dans ce paûage, on voit d'abord
qu elle répond parfaitement à la définition que Vitruve en donne, Livre III. Chap. I ; lorsque par-
lant des nombres, il dit, que si à l'asse, ou au nombre fix, on ajoute sa troisieme partie , on a lé
Tertiarium (a). Mais mon explication est encore confirmée par les raisons-que je vais déduire.
Premièrement, Vitruve ayant déterminé (comme on l'a vu par la description du Temple
Toscan que nous avons donnée en note ) la hauteur de la colonne par rapport à la largeur de ce'
Temple, ensùite la proportion de l'entablement par rapport à la hauteur de la colonne , il est
naturel de penser qu'il proportionne la hauteur du fronton par rapport à'ces deux dernières parties;
d'autant plus, que le Temple Toscan étant toujours construit de même .cette proportion est invariable.-
, Secondement, mon explication annonce que la proportion de-la hauteur du fronton Tos-1
çan est confiante, & déterminée d!après une dimenfîon de ce Temple, ce que la définition que
Vitruve donne du mot Tertiarium .paroît exiger.______ ■ '
. TR°ISIEMEMENT»Ia hauteur du même fronton ajoutée à celle de l'Ordre dont elle est le
tiers, forme avec cette dernière dimensîon une ligne continue , comme, le tiers de six lui étant
ajouté, forme le nombre entier huit, que Vitruve appelle Tertiarium. . ■
Quatrièmement, ilrésulte de cette explication que je proposé; une proportion de fronton
très-belle, dont la hauteur B, C, Planche I. fig. 6. est conforme à celle, que l'on observe généra-
lement dans tous les Temples antiques de Grèce & d'Italie , à de petites disférences près. Cette
hauteur que je donne au fronton du-Temple Toscan B,C , est de beaucoup plus petite que celleï^P,
que M. Pérault jugeoit qu'il devoit avoir. Mais je crois que les raisons que j'ai exposées ci-deiîus,
doivent faire préférer la mienne, d'autant plus que cet Auteur n'établit son sèritiment sur aucune
preuve solide, & que la traduâion vague qu'il fait du mot Tertiarium, par ces mots rrès-ilevé,
n'indique pour ce fronton qu'une hauteur arbitraire, & contraire par là à la définition que Vitruve
donne.du mot Tertiarium, qui annonce, comme je l'ai dit, une proportion consiante.
' M. Pérault a si bien senti l'imperfeâion de son explication, qu'il dit dans ses notes, qu'il
entend comme Turnebe par Tertiarium, une chofe dont une partie ejl le tiers du tout. Ou il auroit
dû dire, parlant plus précisément : une chose dont une partie eft le tiers d'une autre, ou le quart du
tout. Mais il ne suit point cette derniereréssexion. Il n'assigne au fronton Toscan aucune proportion
précise, & il n'a de hauteur dans la figure qu'il en donne, ni la moitié, ni le tiers de l'Ordre
qui le supporte, ni la moitié, ni le tiers de sa largeur : ce qui marque que cet Auteur n'a eu aucune
idée claire sur ce passage de Vitruve. D'ailleurs, si oh sùpposoit, sélon cette dernière hypothese, que
Vitruve ait prétendu dire que la hauteur du fronton étoit le tiers de sa largeur, & que ces deux
dimensions formoient unies ensemble, le Tertiarium, on tomberait dans une méprise. Car pre-
mièrement la hauteur du fronton n'est point ajoutée à sa largeur, & ces deux dimensions ne for-
ment point une ligne continue, .comme la désinition que Vitruve donne du mot Tertiarium paroît
l'exiger. Secondement, cette explication donne une hauteur de fronton B, E, très-grande, tirant sur
le Gothique, Se par conséquent très-éloignée, non-seulement de celle des Temples antiques que l'on
trouve encore dans la Grèce & dans l'Italie, comme nous l'avons dit, mais encore de tous ceux
que Vitruve décrit, qui sont très-bas, sans en excepter même le Temple à Antes (b) que
M. Pérault fait très-élevé par une double erreur (c). La première, d'en régler la proportion sur
celle du. fronton du Temple Toscan, quoique Vitruve ne décrive ce dernier que dans son quatrième
livre, & que donnant la description du Temple à Antes dans le troisieme, il dise précisément,

Jours cette méthode dans cette séconde partie , excepté dans les
endroits comme celui-ci, où jetemarqueraique le Traducteur s'elc
elTentiellement écarté du texte, & alors je proposerai mes corrections.
(â) Pérault traduit Tertiaire, mais il y ^Tertiarium dans le texte latin.
(*) Voyez-en la description dans le premier Chapirre du III. Liv.
4c Vitruve, & dans la ttadurtion de Permit, p. 62 Se 6a., 2«. Edition.
Ç?) Pétauk, à la sin de l'explication de la sigure qui reptésente

ce Temple , part. 60 , traduction de Vitruve , féconde édition : La
proportion ils frontons dont la hauteur ejl extraordinaire, ejl expliquée au
Chap. Vil. du IV. Liv. Je soupçonne que M. Péraults'est encore inépris
dans cette sigure, en saisant ici deux colonnes en avant corps , & en
les couronnant d'un sronton, le grand Blondel les met dans Se plan
des antes, cette disposition paroît plus dans le style antique ; & c'est
' surceptincipequej'cn aiiupposécntxelesantesdu Templepoltyle.
que
 
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