Mauduit, Antoine François: Découvertes dans la Troade (Band 2): Réponses de l'auteur des découvertes dans la Troade aux observations critiques (Paris , London, 1841)

( 178 )

des métaux qui étaient en œuvre chez eux à cette époque.
Pour ce qui est des travaux de sculpture ou de ciselure sur
l'or, l'argent, l'étain et même le cuivre, ce qu'on a pu lire
au bas des pages i5o, et 162, autorise à croire qu'en sup-
posant que leurs artisans n'aient pu employer que ce que
nous appelons le cuivre noir, ou une matière à peu près
semblable, pour la confection des outils indispensables à
ce genre de travail, il n'est pas impossible qu'ils aient pu
donner à cette matière une consistance et une dureté telles
qu'on ait pu en tirer parti à défaut du fer. Les fabricants
grecs, à mon avis, ont pu d'autant mieux employer quelques
morceaux de choix d'airain noir pour la confection des
outils destinés au travail du cuivre, que, connaissant la
calamine, ils pouvaient, ainsi que nos praticiens le font en
employant le zinc, rendre ce métal beaucoup moins rebelle
aux instruments qu'il ne l'est dans son état naturel, et surtout
quand il est entièrement pur. Les épithètes qu'Homère joint
le plus ordinairement au mot chalkos, donnent à penser que
de son temps on faisait un grand usage du cuivre jaune, et
nous avons vu que M. d'Arcet considère l'état de décompo-
sition des divers objets trouvés dans le tombeau d'Achille,
comme une preuve que ces objets n'étaient pas de bronze ;
l'imperfection des outils dont on a pu se servir à cette époque
écarte également l'idée qu'ils aient pu être de cuivre pur.
Tout porte donc à croire que, s'ils n'ont point été coulés ,
mais bien ciselés, la matière qui les composait constituait
cette espèce d'alliage que nos praticiens appellent laiton,
matière sur laquelle, ainsi que je viens de le dire, une cer-
taine espèce d'airain convenablement préparé a pu avoir
une action très-sensible.