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sortent des écoles n'étant pas assez perfectionnés dans le métier qui leur a
été enseigné, ne peuvent se tirer d'affaire en utilisant des moyens simples,
et sont voués à la stérilité. Il leur manque l'instruction technique faite par
des praticiens de métiers qui seuls connaissent les tours à main et les pro-
cédés usuels subordonnés aux moyens dont dispose le pays. Dans ces écoles
on enseigne un métier en se servant de l'outillage européen que l'élève n'aura
jamais à sa portée, lorsque rentré dans son village, il voudra exécuter un
travail quelconque en utilisant les seules ressources du milieu. Je ne citerai
qu'un exemple. Pour former un tourneur, on se sert, à l'Ecole des Arts et
Métiers, de tours mus par une force motrice, et on ignore le tour au pied.
Qu'arrive-t-il, lorsque l'élève sorti de l'école retourne chez lui? Il ne trouve
jamais à sa disposition le môme outillage perfectionné, et il reste absolument
désarmé lorsqu'il a à entreprendre un ouvrage quelconque. Son métier ne
pouvant le faire vivre, il devient postulant pour une place d'écrivain dans une
administration de l'État. C'est le sort réservé à la plupart des élèves des écoles
professionnelles. L'Egypte a eu le bonheur de pouvoir conserver ses corpora-
tions, ses jurandes et ses maîtrises, semblables à celles que Ton est en train
de restaurer dans certains pays d'Europe sous forme de syndicats ouvriers.
Ces corporations ont précieusement gardé les vieilles traditions, et possèdent
la technique des anciens métiers. Pourquoi ne les utilise-t-on pas?

Malheureusement, sous l'influence du machinisme moderne importé d'Eu-
rope, ces traditions sont sérieusement menacées et semblent devoir dispa-
raître. Certains métiers, autrefois assez lucratifs pour faire vivre un grand nom-
bre d'artisans, ne peuvent plus lutter aujourd'hui contre la contrefaçon et
l'envahissement progressif de la crcamelotte allemandes qui livre les mêmes
objets mal fabriqués, à des prix très inférieurs, ce qui enlève au pays de
précieuses ressources. 11 est temps qu'on réagisse contre ce mal, en formant
dans les écoles des ouvriers placés sous la direction de praticiens et de maîtres
connaissant la technique des métiers du pays. C'est une renaissance écono-
mique qui s'impose si l'on ne veut pas voir disparaître à tout jamais ces pe-
tites industries locales si intéressantes et qui ont un cachet artistique si parti-
culier.

Je dois dire quelques mots de l'Ecole des Beaux-Arts du Caire, due à la gé-
nérosité d'un prince qui l'a créée et la subventionne royalement.

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