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lacs d'eau salée : Mariout, Edkou, Boroullos, Menzaleh semblent avoir été dans
l'antiquité des régions basses, marécageuses mais non lacustres. A Kom el
Gizeh, près de Kafr el Dawar, on a découvert en 1897 un nilomètre que j'ai
transporté au Musée du Caire'1'. La base de la colonne, qui est d'époque byzan-
tine, était à 1 m. o55 mill. au-dessous du niveau de la mer : s'il était permis
d'affirmer que celte base avait été établie au niveau de la Méditerranée, on
aurait ainsi la valeur de l'affaissement qu'a subi le sol en cet endroit dans l'es-
pace d'une quinzaine de siècles. Nous avons, du reste, un témoignage de la
modification subie par le sol du nord de l'Egypte par l'historien arabe Maqrizi
rapportant que ce qui est actuellement le lac Menzaleh fut envahi par la mer
vers l'an 2 5 1 après Dioclétien ou 55fi de l'ère chrétienne. Ainsi donc les efforts
patients qu'on tente actuellement pour conquérir des terrains dans les bararis
ne feront que restituer au pays des régions jadis couvertes de gras pâturages où
l'on faisait en grand l'élevage des troupeaux.

On notera comme changement notable à l'intérieur du pays la modification
d'existence du Fayoum. Primitivement c'était un vaste lac rempli par l'eau qu'y
déversait le Bahr Youssef. A certaines époques, sous la XIIe dynastie et sous
les Romains, des barrages établis dans le ravin d'Illahoun permettaient de re-
tenir pendant un certain temps l'eau qui y avait pénétré pendant la crue et
de ne la laisser écouler que peu à peu, de façon à prolonger l'irrigation des
terrains situés dans la région deMemphis; ce réservoir était ce qu'on appelait
le lac Mœris. Après les Romains on préféra renoncer à ce complément de l'inon-
dation et supprimer le lac. En réduisant la quantité d'eau admise dans la tran-
chée d'Illahoun on assécha peu à peu le pays, et le fond du réservoir, formé par
l'épaisse couche de limon qui s'était déposée là pendant des siècles, devint la
riche province du Fayoum. Actuellement les eaux n'occupent plus que la por-
tion la plus basse de la cuvette, à un niveau inférieur de hh mètres à celui
de la mer, tandis que dans l'antiquité elles s'élevaient à plus de 22 mètres au-
dessus de la Méditerranée. Les villes romaines qui étaient baignées par le lac
Mœris sont maintenant en plein désert.

La vallée, partout où elle pouvait être irriguée, produisait d'abondantes
récoltes, les principales étant les céréales nécessaires pour l'alimentation : le

(l) Cf. Annales du Service des Antiquités, t. I, p. oi.
 
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