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blé, l'orge et la dourah; mais alors on ne cultivait pas le coton : à sa place on
devait trouver de grands champs de lin, matière première de toutes les étof-
fes retrouvées dans les tombes antiques et dont on faisait des toiles d'une mer-
veilleuse finesse. Suivant Pline on distinguait quatre espèces de lin : celui de
Tanis, de Péluse et deBouto poussait dans des sols humides, celui de Tentyris
aimait la sécheresse et la chaleur. Les instruments aratoires dont se servent
les fellahs étaient déjà connus et leur forme n'a pas changé : la grande charrue
en bois qu'on voit représentée dans les tombes de l'Ancien Empire est iden-
tique au mihrat actuel; le fass semble toutefois n'avoir été répandu qu'à
partir de l'époque romaine et dans l'antiquité on lui préférait une houe dont
le inanche et la palette, tout en bois, étaient réunis par une corde. Pour la
récolte d u blé on coupait d'abord l'épi seul au moyen de faucilles en métal ou
bien en bois armées de dents en éclats de silex; le chaume était ensuite arra-
ché à la main avec sa racine et la paille hachée avec un appareil semblable
au norag, monté sur des disques en silex à bords tranchants^.

Les marais étaient peut-être plus nombreux que de nos jours, s'élendant au
pied de la montagne et de la lisière du désert. Le palmier-dattier, l'acacia, le
jujubier, le figuier, le sycomore croissaient partout comme maintenant; dans
la Haute-Egypte poussaient le palmier doum et les balanites; les vignes étaient
nombreuses, le grenadier et le pommier avaient été importés de Syrie. Mais
alors comme actuellement les longs bois manquaient : c'est de Phénicie ou
d'Asie Mineure qu'on devait faire venir les mâts, les poutres et les grandes
planches de cèdre ou d'if dont les menuisiers et charpentiers avaient besoin.

Pour tout cela il fallait avoir de l'eau en abondance et comme la pluie est
très rare, tout au moins dans la Haute-Egypte, c'est le Nil qui la fournissait
presque uniquement pour toute la vallée. Le mot d'Hérodote ce l'Egypte est un
présent du Nil d est rigoureusement vrai. Aussi les habitants ont-ils toujours eu
la plus grande vénération pour leur fleuve; ils en avaient fait un dieu, père des
dieux, qu'ils figuraient sous les traits d'un homme gras, à seins gonflés, couronné
de plantes aquatiques. Nous avons les textes de plusieurs hymnes en son honneur,
où l'on exalte ses bienfaits, les uns transcrits sur papyrus comme devoirs d'é-
coliers, les autres gravés par ordre des rois sur des rochers du Gebel Silsileh,

(1) Voir au Musée du Caire, salle V, armoire M.

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