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Dunand, R.P.: Mémoire historique et critique sur cette question: [...]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.5548#0161
*ôz MEMOIRE SUR E ORIGINE DES FILLES.
PREMIERE QUESTION.
Les Gaulois, & en particulier les Séquanois, avoicnt4k des
villes avant les Romains?
La question proposée étonne sans cloute, & il eft vraisem-
blable, que cette surprife est fondée. Mettre en problème un fait
connu, affermi par la possession la plus consiante de l'opinion
publique, soutenu de ses preuves, placé depuis tant de siècles
au rang des vérités historiques , avancé par des auteurs gra-
ves, (2) j'avoue qu'un doute môme momentané sur l'existence
de nos villes anciennes paroît être une sorte d'injustice saite
à l'évidence & à la raison. Cependant le relpeél: dû à la vérité, le
droit qn elle a de ne paraître que sous le Iceau de la démonftration^
ne laissent-ils point entrevoir d'incertitudes, des saits qui se heur-
tent,- des soupçons far ce que j'ai d'abord avancé ? ne seroit-on
pas même autorisé à croire lur la sîmplicité de nos pères, fur
l'austéritê de leurs moeurs, sur l'impéritie pour la conftru&ion ,
sur l'aversion qu'ils avoient pour les villes, sur le préjugé si ré-
pandu parmi eux, que le courage & la valeur y étoient captifs
& resserrés, sur la foi de pluiieurs historiens connus , ne seroit-
on pas, dis-je autorisé à croire, que les Gaulois n'avoient aucune
ville, ou que cette qualisication 11e Convenoit point à leurs places
fortes? pour applanir ces dissicultés & resondre ces contradi-
ctions, pour ôter à notre histoire une oblcurité, qui en alsoiblit
l'intérêt, qui en sait suspecter un point essentiel, qui insinue qu-
une vanité patriotique pourroit être la source de l'abus que l'on
a sait de la juste valeur du mot oppidum, il me paroît néceffairc
(2) Céfar de bell. galL & après lui Plutarque, Amm. Marcellin. &c. Ce-
pendant il me fera facile de faire voir , que le premier auteur s'élève avec
fuccès contre la faufie fignification que l'on a donnée au mot oppidum.
PREMIERE QUESTION.
Les Gaulois, & en particulier les Séquanois, avoicnt4k des
villes avant les Romains?
La question proposée étonne sans cloute, & il eft vraisem-
blable, que cette surprife est fondée. Mettre en problème un fait
connu, affermi par la possession la plus consiante de l'opinion
publique, soutenu de ses preuves, placé depuis tant de siècles
au rang des vérités historiques , avancé par des auteurs gra-
ves, (2) j'avoue qu'un doute môme momentané sur l'existence
de nos villes anciennes paroît être une sorte d'injustice saite
à l'évidence & à la raison. Cependant le relpeél: dû à la vérité, le
droit qn elle a de ne paraître que sous le Iceau de la démonftration^
ne laissent-ils point entrevoir d'incertitudes, des saits qui se heur-
tent,- des soupçons far ce que j'ai d'abord avancé ? ne seroit-on
pas même autorisé à croire lur la sîmplicité de nos pères, fur
l'austéritê de leurs moeurs, sur l'impéritie pour la conftru&ion ,
sur l'aversion qu'ils avoient pour les villes, sur le préjugé si ré-
pandu parmi eux, que le courage & la valeur y étoient captifs
& resserrés, sur la foi de pluiieurs historiens connus , ne seroit-
on pas, dis-je autorisé à croire, que les Gaulois n'avoient aucune
ville, ou que cette qualisication 11e Convenoit point à leurs places
fortes? pour applanir ces dissicultés & resondre ces contradi-
ctions, pour ôter à notre histoire une oblcurité, qui en alsoiblit
l'intérêt, qui en sait suspecter un point essentiel, qui insinue qu-
une vanité patriotique pourroit être la source de l'abus que l'on
a sait de la juste valeur du mot oppidum, il me paroît néceffairc
(2) Céfar de bell. galL & après lui Plutarque, Amm. Marcellin. &c. Ce-
pendant il me fera facile de faire voir , que le premier auteur s'élève avec
fuccès contre la faufie fignification que l'on a donnée au mot oppidum.