Société des Antiquités <Kassel> [Editor]: Mémoires de la Société des Antiquités de Cassel (1.1780)

MEMOIRE SUR L'ORIGINE DES FILLES. 103
de déclarer formellement ici mon opinion; j'oserai assurer en con-
séquence pour me conformer à l'acception reçue, que les Gau-
lois avoient des villes longtems avant les Romains & même les
Phocéens, que cependant elles n'avoient sans cette dénomination
forcée aucun rapport avec nos villes modernes; pour traiter cet-
te question avec plus d'ordre, je remonterai d'abord à l'origine
des villes Gauloises & aux causes, qui leur ont donné lieu.
SECONDE QUESTION.
Quelle eß l'origine des villes Gauloifes, quels en furent les mo*
tiss & l'époque?
Tout a eu son commencement & son berceau, tout a pris
naissance dans cette soule de beibin s, qui tourmentera toujours
les hommes, 6k l'établissément des villes Gauloises est plus le fruit
de la misère humaine, que la perspecHve d'une Situation plus
douce. Aussi n'ai je garde de penser avec Platon, cité par l'au-
teur du Traité de la. Police, (3) que la vie tranquille fut le premier
objet de la réunion des hommes, que l'amour qu'ils ont les uns
pour les autres, que les secours, qu'ils peuvent se rendre conti-
nuellement, les portèrent bientôt à s'approcher, & à se joindre
p lutteurs samilles ensemble, que ce sût ainsi, que de leurs caba-
nes rultiques, telles que Vitruve les décrit, (4) ils formèrent
d'abord des hameaux & des villages, & que les villes tirent leur
origine de ces foibles commencements. Le P. Ménétrier a suivi
ce sentiment. Il veut, que toutes les villes n'ayent été bâties, que
pour entretenir parmi les hommes la Société civile, & les ayan-

te) T. L pag. 1.
(4) Pelloutier Hist. des Celtes T. a. pag. IC&