x44 SUPPLEMENT DE L’ANT. EXPLIQ^Liv. VL
Agesander, Polydore sf Athenodore Rhodiens y excellens fculpteurs , qui sirent
d un commun accord y & d'une feule pierre, le pere, les enfans , & ces merveilleux
contours des dragons. Par une gradation de conjectures ils tirèrent de ce pa£-
sage, & d’un autre de Suetone , que cette maison de Tite etoit auprès du Sep-
tizonium,que le Septizonium étoit entre les sept Salles ôc sainte Lucie in Selce^
& que cette sainte Lucie in Selce & la même que celle qu’on appelloit dans
les moiens tems, <T. Lucia in S eptvzpnio , ou in Septijolio. Le passage de Suetone
qu’ils allèguent est tel : aux Calendes de Janvier en l année remarquable par
le meurtre de Cuius Caligula yTite naquit près du Septi'gpnium dans une maifon
cuile (efi mal propre , dans une chambre fort petite & obfcure, telle quelle fub-
sifte encore, & quon la montre aujourd'hui. C’est deviner contre toute sorte de
vrai semblance que de dire que cette maison sordide & obscure , firdidis œdi-
bus, où Tite naquit,& qui subsistoit encore du tems de Suetone,étoit la même
que cette maison de Tite ornée de statues,dont parle Pline : & la consequence
qu’ils tirent de-là, que sainte Lucie in Selce étoit la même que sainte Lucie in
Septizonio , est absolumerit fausse, comme nous l’avons prouvé par des té-
moignages clairs dans nôtre Journal d’Italie p. 12,8.129.145.6c 146. mais cela
n’est pas de notre sujet.
IV. Ilreste à savoirsilamaisonde Tite dont parle Pline, & où étoit de son
tems le grouppe de Laocoon, si cette maison, dis-je, étoit située au même
lieu, où l’on a trouvé le Laocoon. Cela seroit indubitable si l’on étoit assuré
que ce monument n’a jamais changé de place , & s’il étoit certain que ce
Laocoon est le premier original d’Agesander, de Polydore 6c d’Athenodore.
Si cet original a toujours demeuré au même heu, ou s’il a changé de place :
c’est ce qu’on ne peut savoir. Une autre question est si ce grouppe déterré est
véritablement l’original -, c’estce que nie FulviusUrsinus, undes plus habiles
Antiquaires Romains, dans ses notes sur Marlien, imprimées dans le grand
trésor d’Hollande. Si Pline dit-il, parle félon la vérité lorsquil dit que ce
grouppe qui ornoit la maifon de Tite étoit d'une feule pierre 3ce n eft donc pas celui
que nous avons : car celui-ci eft de deux pierres ; tout habile fculpteur le dira d'a¬
bord , (dp même tout autre sans être fculpteur le peut facilement appercevoir.
Une autre raifon qui fèmble le prouver eft que l'Antonioli Antiquaire a dans sa
lapide eum & liberos, draconum mirabiles nexus 3de con-
silii fient entiafecere furnrni artifices Agefander, & Po-
lydorus & Athenodorus Rhodii. Conjecturas porro
alias aliis anneétentes , ex hoc loco & ex alio Sue-
tonii , statuerunt hanc Titi domum fuiilïe prope
Septizonium -, Septizoniumque ipsum fuilse inter
septem illa atria & sanétam Luciam in Silice , &
hanc eamdem Eccleiiam S. Luciæ in Septizonio,
seu in Septisolio vocatam medio ævo fuiise. Lo-
cus autem Suetonii quem libi favere putant,iic habet
initio vitæ Titi : Natus eftprope Septizoniumfordi-
dis adibas, cubiculo vero perparvo & obfcuro : nam
■manet adhuc & oftenditur. Divinant certe , & con-
tra veriiimilitudinem omnem divinant , qui di-
cunt ædes illas sordidas & obscuras ubi Titus natus
est, & quæ adhuc tempore Suetonii manebant ,
eile domum illam Titi statuis ornatam prope Sep-
tizonium : & ea quam inde ducunt consequentia,
nempe eamdemEcclestam quæ inSilice nunc dicitur,
in Septizonio olim vocatam fuiile, falsa omnino est,
jitdiserte probavimus in Diario Italico p. nS.
145. & 146. Verum hæc ptæsentis non sunt in-
stituti.
T V. Disquirendum restat utrum domus Titi de
qua Plinius, ubi stro tempore erat Laocoon ille
celebratus , eodem sita loco essct quo Laocoon ille
repertus est. Id omni dubio vacaret , si certum
ellet hoc monumentum nunquam loco motum fuis-
se, & si exploratum elFet hunc Laocoontem pri-
mum else archetypum Agesandri, Polydori & A-
thenodori. Utrum autem archetypum semper
eodem in loco manserit, vel an loco motum fuerit,
quis scirepossit? Altera quaestio est utrum hic Lao-
coon qui luperest, primum iit archetypum , necne ;
certe negat Fulvius Ursinus, inter Romanos an-
tiquariae rei peritissimos numerandus, in notis nem-
pe luis in Bartholomæum Marlianum,quæ in magno
Thesauro Batavico cusæ sune. Ejus hæc sunt ver-
ba . Hac fimulacra 3 si vera Plinius narrat de domo
Titi, ex uno lapide facta 3 non funt ea qua erant in
Titi domo. Hac enim funt e duobus lapidibus, ut a
perito artifice, quin & ab aliis . facile digno fi i pofi
Agesander, Polydore sf Athenodore Rhodiens y excellens fculpteurs , qui sirent
d un commun accord y & d'une feule pierre, le pere, les enfans , & ces merveilleux
contours des dragons. Par une gradation de conjectures ils tirèrent de ce pa£-
sage, & d’un autre de Suetone , que cette maison de Tite etoit auprès du Sep-
tizonium,que le Septizonium étoit entre les sept Salles ôc sainte Lucie in Selce^
& que cette sainte Lucie in Selce & la même que celle qu’on appelloit dans
les moiens tems, <T. Lucia in S eptvzpnio , ou in Septijolio. Le passage de Suetone
qu’ils allèguent est tel : aux Calendes de Janvier en l année remarquable par
le meurtre de Cuius Caligula yTite naquit près du Septi'gpnium dans une maifon
cuile (efi mal propre , dans une chambre fort petite & obfcure, telle quelle fub-
sifte encore, & quon la montre aujourd'hui. C’est deviner contre toute sorte de
vrai semblance que de dire que cette maison sordide & obscure , firdidis œdi-
bus, où Tite naquit,& qui subsistoit encore du tems de Suetone,étoit la même
que cette maison de Tite ornée de statues,dont parle Pline : & la consequence
qu’ils tirent de-là, que sainte Lucie in Selce étoit la même que sainte Lucie in
Septizonio , est absolumerit fausse, comme nous l’avons prouvé par des té-
moignages clairs dans nôtre Journal d’Italie p. 12,8.129.145.6c 146. mais cela
n’est pas de notre sujet.
IV. Ilreste à savoirsilamaisonde Tite dont parle Pline, & où étoit de son
tems le grouppe de Laocoon, si cette maison, dis-je, étoit située au même
lieu, où l’on a trouvé le Laocoon. Cela seroit indubitable si l’on étoit assuré
que ce monument n’a jamais changé de place , & s’il étoit certain que ce
Laocoon est le premier original d’Agesander, de Polydore 6c d’Athenodore.
Si cet original a toujours demeuré au même heu, ou s’il a changé de place :
c’est ce qu’on ne peut savoir. Une autre question est si ce grouppe déterré est
véritablement l’original -, c’estce que nie FulviusUrsinus, undes plus habiles
Antiquaires Romains, dans ses notes sur Marlien, imprimées dans le grand
trésor d’Hollande. Si Pline dit-il, parle félon la vérité lorsquil dit que ce
grouppe qui ornoit la maifon de Tite étoit d'une feule pierre 3ce n eft donc pas celui
que nous avons : car celui-ci eft de deux pierres ; tout habile fculpteur le dira d'a¬
bord , (dp même tout autre sans être fculpteur le peut facilement appercevoir.
Une autre raifon qui fèmble le prouver eft que l'Antonioli Antiquaire a dans sa
lapide eum & liberos, draconum mirabiles nexus 3de con-
silii fient entiafecere furnrni artifices Agefander, & Po-
lydorus & Athenodorus Rhodii. Conjecturas porro
alias aliis anneétentes , ex hoc loco & ex alio Sue-
tonii , statuerunt hanc Titi domum fuiilïe prope
Septizonium -, Septizoniumque ipsum fuilse inter
septem illa atria & sanétam Luciam in Silice , &
hanc eamdem Eccleiiam S. Luciæ in Septizonio,
seu in Septisolio vocatam medio ævo fuiise. Lo-
cus autem Suetonii quem libi favere putant,iic habet
initio vitæ Titi : Natus eftprope Septizoniumfordi-
dis adibas, cubiculo vero perparvo & obfcuro : nam
■manet adhuc & oftenditur. Divinant certe , & con-
tra veriiimilitudinem omnem divinant , qui di-
cunt ædes illas sordidas & obscuras ubi Titus natus
est, & quæ adhuc tempore Suetonii manebant ,
eile domum illam Titi statuis ornatam prope Sep-
tizonium : & ea quam inde ducunt consequentia,
nempe eamdemEcclestam quæ inSilice nunc dicitur,
in Septizonio olim vocatam fuiile, falsa omnino est,
jitdiserte probavimus in Diario Italico p. nS.
145. & 146. Verum hæc ptæsentis non sunt in-
stituti.
T V. Disquirendum restat utrum domus Titi de
qua Plinius, ubi stro tempore erat Laocoon ille
celebratus , eodem sita loco essct quo Laocoon ille
repertus est. Id omni dubio vacaret , si certum
ellet hoc monumentum nunquam loco motum fuis-
se, & si exploratum elFet hunc Laocoontem pri-
mum else archetypum Agesandri, Polydori & A-
thenodori. Utrum autem archetypum semper
eodem in loco manserit, vel an loco motum fuerit,
quis scirepossit? Altera quaestio est utrum hic Lao-
coon qui luperest, primum iit archetypum , necne ;
certe negat Fulvius Ursinus, inter Romanos an-
tiquariae rei peritissimos numerandus, in notis nem-
pe luis in Bartholomæum Marlianum,quæ in magno
Thesauro Batavico cusæ sune. Ejus hæc sunt ver-
ba . Hac fimulacra 3 si vera Plinius narrat de domo
Titi, ex uno lapide facta 3 non funt ea qua erant in
Titi domo. Hac enim funt e duobus lapidibus, ut a
perito artifice, quin & ab aliis . facile digno fi i pofi