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Montfaucon, Bernard de
Les Monumens De La Monarchie Françoise: qui comprennent L'histoire De France. Avec les figures de chaque regne que l'injure des temps a épargnées (Band 1): L'origine des François, & la suite des Rois jusqu'à Philippe I. inclusivement — Paris, 1729

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https://doi.org/10.11588/diglit.8799#0061
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z ORIGINE DES FRANÇOIS.
le payis d'où il les fait partir, que sur la route qu'il leur fait tenir. Tlusieurs asfu-
rent, dit-il, que Us François sont fortis de laPannonies qu'ils habitèrent fur les
bords du Rhin s & que depuis ayant pajsé cette rivière , ils fe rendirent dans la Thuringe^
où ils établirent dans les bourgs & dans les villes , des Rois a longue chevelure , tirez de
la plus noble famille de leur nation. Comment un peuple , dit-on , qui vient de
l'orient de la Germanie sur les bords du Rhin, peut-il passer le Rhin pour aller
de-là dans la Thuringe ? Quelques-uns ont crû, qu'au lieu de laThuringeil faut
lire la Tongrie ou le payis de Tongres, & la Gaule Belgique : en effet les Fran^
çois sous Clodion passèrent en ce payis-là, &c y rirent des conquêtes. D'autres
prétendent , qu'au lieu du Rhin il faut lire le Mein ; ce qui leveroit toute
la difficulté. Un autre dit que ce n'estpas le grand sseuve du Rhin dont Grégoire
parle, mais une petite rivière presque de même nom qui coule dans la Franco-
nie. Il me sembîe qu'on peut sauver le texte tel qu'il eil: , sans avoir recours a
des explications forcées. Grégoire de Tours dit qu'ils occupèrent les bords du
Rhin, litora Rheni l'un & l'autre bord ; peut-être que la plus grande partie paisa
de l'autre côté du Rhin ; & il aura fallu sans doute qu elle l'ait repasse pour aller
dans la Thuringe.
On contredit ausïi Grégoire de Tours sur la transmigration des François, de
la Pannonie au Rhin. M. de Leibnits & M. Eccard, très habiles auteurs Alle-
mans , croient qu'ils vinrent des bords de la mer Baltique vers l'em-
bouchure de l'Elbe. Us se fondent sur un passage de l'Anonyme de Ravenne,
auteur du septiéme siecle , qui le dit quoique d'une manière un peu envelop-
pée. Cette diversité d'opinions ne sert qu'à prouver l'incertitude du fait. Je ne
m'arrêterai point au sentiment de ceux qui les font venir des Palus Meotides :
encore moins à celui qui les fait descendre des anciens Troiens ; sentiment
rapporté premièrement par Fredegaire auteur du septiéme siecle , & par plu-
sieurs autres écrivains de moien âge : ce qui nous fait juger que nos anciens
François se glorifioient de cette origine fabuleuse. Quelques-uns même faisoient
entrer Alexandre le grand dans cette généalogie. En ces tems d'ignorance
chacun pou voit impunément faire parade de ses ancêtres , tels qu'il plaisoit de
les adopter.
Plusieurs auteurs de ces derniers tems, comme Bodin, Trivor, Forcatel, le
P. Lacarri Jesuite , & le célèbre P. de Tournemine de la même Compagnie,
donnent à nos François une origine qui leur seroit glorieuse, en les faiiantdes-

illas sedes, quam circa itineris rationem, diseeptandi
Greg. Tur. ansam relinquir. Tradunt enim multl , inquit, eosdem
l. 2. c s>. de Pannonïa suisse digrejsos. Et primum quidem litora
Rheni amnis iricoluijse : dehinc transaïto Rbeno , Thorin-
giam transmeasse ; ibiquejuxta pages vel civitates, Re-
ges crïnitos super se creavisse > de prima , & ut ita dicam,
nobiliori suorum samilia. Verum qui potuit, inquiunt,
gens illa , ab orientali Germania: limite profeda ,
Rheni litora petere , & postea ut Thoringiam adiret
• Rhenum transmeassè > Sunt qui pro Thoringia, Tun-
griam légère volunt, Feu Tungrorum regionem in
Gallia Belgica ; alii pro Rheno Mcenum substituunt,
qux res omnem tolleret difficultatem : alius non de
Rheno hic agi putat, sed de alio parvo fluvio pene
cognomine , qui in Franconia ssuir. At, ni falior ,
missis illis opinionibus >quœcumGregorii verbisstare
nequeunt , ipsa verba possunt intada servari. Rheni
litora iricoluijse , inquit Gregorius ; nempe utrumque
littus: forteque major Francorum pars Rhenum trans-
meaverit, & ut Thoringiam adiret Rhenum denuo
transierit.

Nec minus obsistitur Gregorio Turonensi , cumdi- f '.
cit Francos a Pannoniaad Rhenum migralîè.Praslan- ZTJJïL
tishminamque vin Leibninus&rtccardusputantFran- ^ Legifa*1
cos ex litore maris Bakhici, & okiis Albis rluvii pro- RïpuariO'
fedos essè ; Anonymi nempe Ravennatis testimonio ruttu
nixi, qui audor, aïunt, 7° sœculo scripsit. Ille tamen,
ut vere fatear , non ita clare rem explicat, nec dirfi-
cultate vacat. Ex opinionum varietate quam incerta
res sit evincitur. Non attendo iis qui Francos ex palu-
de Mœotica deducunt ; multoque minus iis , qui ex PreJeg»
veteribus illis Trojanis Francos ortos dicebant}utFre- H'si- £P*'à
degarius& multi alii post ipsum: & fortairisipsiFran- itm-e-
ci hanc jadabant originem ; quidam etiam in hujus- 9'
modi genus Alexandrum inducebant Macedonem.In
illis nempe ignorantiœ temporibus , quivis poterat
majores sibi pro lubito & impune adoptare.
Plerique & nostro & patrum nostrorum a:vo , ut
Bodinus , Trivorius, Forcatelus, itemque Lacarrius
& non ita pridem clarissimusTurneminius,ex eadem
ambo societate , eam Francis originem attribuerunt ,
quœ in honorem Gallicas gentis vergeret ; dura ortos
 
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