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https://doi.org/10.11588/diglit.8799#0102
4o CHILDEBERT, CLOT AI RE, TH EODEBERT.
l'armée de Clotaire , & pensoient aux moyens de l'opprimer le lendemain 3c
de le tuer. Mais par l'efficace des prières de Clorilde , une tempête s'éleva dans
l'air, qui renverïa les tentes: le tonerre , la foudre, une grêle de pierres tom-
ba sur les aggreïseurs, la grêle entaiTée sur terre faisoit qu'ils ne pouvoieht
avancer un pas sans glnser. Les pierres tomboienc dru sur leurs têtes , & les bies-
lôient grièvement. Ils ne pouvoient s'en défendre qu'en couvrant leurs têtes de
leurs parmes. Cela les fit revenir à eux , & prosternez contre terre , ils deman-
doimt pardon à Dieu d'avoir ainsî conipiré contre leur propre sàng. Cependant
ceux du parti de Clotaire n'eurent pas une goure depluye , n'entendirent ni le
tonerre, ni le moindre souffle de vent. Les deux Princes le hâtèrent d'envoyer
des Ambassadeurs pour faire la paix, qui fut conclue d'abord, & chacun le retira
chez soi. Voilà une des grandes merveilles qu'on ait jamais vu, & ce qui est plus
surprenant, en faveur de Clotaire , un des plus languinaires Princes qui furent
jamais.
,IJ)t Nous avons vu Childebert & Clotaire liguez ensemble pour exclure Theode-
bert du Royaume de son pere , & peu après Childebert & Theodebert, liguez
pour déposseder & tuer Clotaire. Voyons presentement Childebert & Clotaire
unis pour porter la guerre en Espagne. L'Historien tantôt diffus, tantôt fore
Guerredeconcis, ne dit point s'ils trouvèrent quelque difficulté pour pénétrer jusqu a
Childe- SarragolTe, qu'ils assiegerent. Ceux de la Ville se voyant invertis de tous cotez ,
cïorSre eurent recours * Dieu, tâchèrent de sséchir sa misericorde par des jeûnes ; ôc
enEspa- couverts de cilices, firent une procession autour des murs, portant la tunique
Sne* de S. Vincent, en chantant des Pseaumes. Les femmes revêtues d'habits noirs,
les cheveux épars, & couverts de cendres, comme aux obseques de leurs maris,
fondant en larmes, venoient ensuite. On eût pris cela pour le jeûne des Nini-
vites. Les Assiegeans voiant cette cérémonie autour de la Ville, crurent d'abord
que c'étoit quelque maléfice. Ils prirent un Païsan , & lui demandèrent ce que
c etoit. Il leur répondit qu'ils portoient la tunique de S. Vincent. Cela inipira
de la crainte aux François ; ils levèrent le sïege : &c après avoir conquis une
bonne partie de l'Eipagne , ils s'en retournèrent en France chargez de dé-
pouilles. Un Auteur ajoûte que Childebert fit appeller l'Evêque, qu'il lui deman-
da des Reliques de S. Vincent , que l'Evêque lui donna son étole ; & qu'a-
près son retour à Paris, il fit bâtir l'Eglise de S. Vincent pour y déposer sans
civile sedaretur. Interea amboReges exercitumChlo- Chlotarium in Hispaniam una bellum inferentes.
tarii obsederunt , cogitabantque quomodo illum die Gregorius qui modo fulîus , modo brevissime resges-
sequenti opprimèrent occiderentque. Verum preci- tas efferre solet ,non dicit qua via, quo percepto la-
bus ut putatur , Chlotildis matris impetratum est bore Cassaraugustam pervenerint , quam & obsede-
ut ingens tempestas oriretur , qua; tentoria disjecit. runt. Oppidani se undique bello impetitos videntes,
Hinc tonitru , fulmen , grando lapidum immktitur ad Deum confugerunt, ejusqucmisericordram jeju-
in eos qui bellum movebant : grandine opertam hu- niis, ciliciisque sseétere studuerunt, itemque ordine
mum sine lapsu calcare non poterant : lapides in capi- circa civitatem procedentes, psalmos canebant,sanc-
ta ruentes graviter vulnerabant,nec nisi parmas capiti ti Vincentii Martyris tunicam déférentes. Mulieres
superponentes poterant illos vitare. Tandem his pro- quoque atra veste , passis cinereque conspersis crini-
digiis animoafïe6tiacreiipiscentes,a Deo veniampre- bus, ut in conjugum funere , posteaveniebant :Nini-
cati sunt> quod.ira contra îanguinem proprium con- vitarum jejunium e(Tè dixisïès. Franci hoc cernen-
spirauent. Intérim vero Chlotarii exercitusj nec plu- tes, statim pro maleficio quopiam habuerunt. Tune
viamj nec ventum, nec tonitru sensit. Perterriti ambo a quopiam rustico seiseitantes didicerunt S. Vincen-
Reges, statim Legatos miserunt ad pacem conceden- tii tunicam deferri. Franci vero religione ducti ac
dam : qua pera£ta omnesabscellere.En maximum pro- metuentes, obsidionem solvunt , & magna Hispania;
digium : quodque mirum est , in gratiam Chlotarii parte acquisita in Franciam spoliis onusti redierunt.
fadum,qui inter sanguinarios principes truculentissi- Addit Scriptor alius, Childebertum evocasse Episco- r n sf&
înos annumeratur. pum, & ab illo S. Vincentii Reliquias postulasse, at- „cb>^''
Vidimus Childebertum & Chlotarium jun6tos ut que Episcopum stolam ejus ipsî obtuliste. Tum Chil- bssn-
Theodebertum excluderent a regno : deindeque Chil- debertus, pergit idem Scriptor , Lutetiam reversus
tlebertum & Theodebertum ad Chlotarium opprimen- Ecclesiam S. Vincentii constraxit, inquastolamillam
Jum-coripirantes ; jam videamus Childebertum ôc deposuit. H«c est Ecclesia S. Germain" a Pratis, quam
doute
l'armée de Clotaire , & pensoient aux moyens de l'opprimer le lendemain 3c
de le tuer. Mais par l'efficace des prières de Clorilde , une tempête s'éleva dans
l'air, qui renverïa les tentes: le tonerre , la foudre, une grêle de pierres tom-
ba sur les aggreïseurs, la grêle entaiTée sur terre faisoit qu'ils ne pouvoieht
avancer un pas sans glnser. Les pierres tomboienc dru sur leurs têtes , & les bies-
lôient grièvement. Ils ne pouvoient s'en défendre qu'en couvrant leurs têtes de
leurs parmes. Cela les fit revenir à eux , & prosternez contre terre , ils deman-
doimt pardon à Dieu d'avoir ainsî conipiré contre leur propre sàng. Cependant
ceux du parti de Clotaire n'eurent pas une goure depluye , n'entendirent ni le
tonerre, ni le moindre souffle de vent. Les deux Princes le hâtèrent d'envoyer
des Ambassadeurs pour faire la paix, qui fut conclue d'abord, & chacun le retira
chez soi. Voilà une des grandes merveilles qu'on ait jamais vu, & ce qui est plus
surprenant, en faveur de Clotaire , un des plus languinaires Princes qui furent
jamais.
,IJ)t Nous avons vu Childebert & Clotaire liguez ensemble pour exclure Theode-
bert du Royaume de son pere , & peu après Childebert & Theodebert, liguez
pour déposseder & tuer Clotaire. Voyons presentement Childebert & Clotaire
unis pour porter la guerre en Espagne. L'Historien tantôt diffus, tantôt fore
Guerredeconcis, ne dit point s'ils trouvèrent quelque difficulté pour pénétrer jusqu a
Childe- SarragolTe, qu'ils assiegerent. Ceux de la Ville se voyant invertis de tous cotez ,
cïorSre eurent recours * Dieu, tâchèrent de sséchir sa misericorde par des jeûnes ; ôc
enEspa- couverts de cilices, firent une procession autour des murs, portant la tunique
Sne* de S. Vincent, en chantant des Pseaumes. Les femmes revêtues d'habits noirs,
les cheveux épars, & couverts de cendres, comme aux obseques de leurs maris,
fondant en larmes, venoient ensuite. On eût pris cela pour le jeûne des Nini-
vites. Les Assiegeans voiant cette cérémonie autour de la Ville, crurent d'abord
que c'étoit quelque maléfice. Ils prirent un Païsan , & lui demandèrent ce que
c etoit. Il leur répondit qu'ils portoient la tunique de S. Vincent. Cela inipira
de la crainte aux François ; ils levèrent le sïege : &c après avoir conquis une
bonne partie de l'Eipagne , ils s'en retournèrent en France chargez de dé-
pouilles. Un Auteur ajoûte que Childebert fit appeller l'Evêque, qu'il lui deman-
da des Reliques de S. Vincent , que l'Evêque lui donna son étole ; & qu'a-
près son retour à Paris, il fit bâtir l'Eglise de S. Vincent pour y déposer sans
civile sedaretur. Interea amboReges exercitumChlo- Chlotarium in Hispaniam una bellum inferentes.
tarii obsederunt , cogitabantque quomodo illum die Gregorius qui modo fulîus , modo brevissime resges-
sequenti opprimèrent occiderentque. Verum preci- tas efferre solet ,non dicit qua via, quo percepto la-
bus ut putatur , Chlotildis matris impetratum est bore Cassaraugustam pervenerint , quam & obsede-
ut ingens tempestas oriretur , qua; tentoria disjecit. runt. Oppidani se undique bello impetitos videntes,
Hinc tonitru , fulmen , grando lapidum immktitur ad Deum confugerunt, ejusqucmisericordram jeju-
in eos qui bellum movebant : grandine opertam hu- niis, ciliciisque sseétere studuerunt, itemque ordine
mum sine lapsu calcare non poterant : lapides in capi- circa civitatem procedentes, psalmos canebant,sanc-
ta ruentes graviter vulnerabant,nec nisi parmas capiti ti Vincentii Martyris tunicam déférentes. Mulieres
superponentes poterant illos vitare. Tandem his pro- quoque atra veste , passis cinereque conspersis crini-
digiis animoafïe6tiacreiipiscentes,a Deo veniampre- bus, ut in conjugum funere , posteaveniebant :Nini-
cati sunt> quod.ira contra îanguinem proprium con- vitarum jejunium e(Tè dixisïès. Franci hoc cernen-
spirauent. Intérim vero Chlotarii exercitusj nec plu- tes, statim pro maleficio quopiam habuerunt. Tune
viamj nec ventum, nec tonitru sensit. Perterriti ambo a quopiam rustico seiseitantes didicerunt S. Vincen-
Reges, statim Legatos miserunt ad pacem conceden- tii tunicam deferri. Franci vero religione ducti ac
dam : qua pera£ta omnesabscellere.En maximum pro- metuentes, obsidionem solvunt , & magna Hispania;
digium : quodque mirum est , in gratiam Chlotarii parte acquisita in Franciam spoliis onusti redierunt.
fadum,qui inter sanguinarios principes truculentissi- Addit Scriptor alius, Childebertum evocasse Episco- r n sf&
înos annumeratur. pum, & ab illo S. Vincentii Reliquias postulasse, at- „cb>^''
Vidimus Childebertum & Chlotarium jun6tos ut que Episcopum stolam ejus ipsî obtuliste. Tum Chil- bssn-
Theodebertum excluderent a regno : deindeque Chil- debertus, pergit idem Scriptor , Lutetiam reversus
tlebertum & Theodebertum ad Chlotarium opprimen- Ecclesiam S. Vincentii constraxit, inquastolamillam
Jum-coripirantes ; jam videamus Childebertum ôc deposuit. H«c est Ecclesia S. Germain" a Pratis, quam
doute