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https://doi.org/10.11588/diglit.8799#0111
CLOTAIRE SEUL 49
ravagea toute laThuringe, parceque les Thuringiens avoient prêté secours aux
Saxons. Peu de tems après ces mêmes Peuples, susicitez parle RoiChildebert,in*
digne peut-être de ce que Clotaire avoit saisi le Royaume de Theodebald lans lui
en faire part ; ces Peuples, dis-je, se révoltèrent, & refuserent de payer le tribut
annuel. Clotaire s'avança vers eux avec Ton armée. Les Saxons le voyant si près
de leurs confins, envoyèrent lui demander la paix, lui offrant de payer le tribut
ordinaire , & de l'augmenter même pour éviter les a&es d'hostilité. Clotaire
étoit d'avis d'accepter, leur soumhTion j mais les François s'y opposerent ,
disant, qu'après tant d'infidelitez on ne pouvoit se fier à leurs promessès. Les
Saxons voyant qu'on rejettoit leurs offres, vinrent encore offrir de surplus la
moitié de leurs biens. Malgré tous les efforts de Clotaire cette proposition fut
encore rejettée. Les Saxons reviennent, & ajoutent aux offres précédentes leurs
Habits & leurs bestiaux. Alors Clotaire parlant plus resolument, dit qu'il ne don-
neroit point de bataille ; & que s'ils s'obstinoient encore à vouloir combattre >
ils iroient sans lui : après quoi il se retira dans sa tente. Les François vont alors
comme des furieux, mettent sa tente en pièces, & le menacent de le tuer s il ne
les menoit à la bataille. Le Roi marcha malgré lui contre les Saxons, qui se bat-
tirent en desesperez, & rirent un grand carnage des François. Après ce mauvais
luccès, Clotaite fit la paix avec eux, les assinant que c etoit bien malgré lui
qu'on étoit venu aux mains.
Ce fut après son retour de cette guerre , que Cramne périt de la manière
que nous avons dit. Depuis cela Clotaire sentant apparemment que le tems
de sia mort approchoit, alla à Tours au tombeau de Saint Martin , le sup-
plier humblement de lui obtenir de Dieu la remission des péchez qu'il avoit
commis. Il y laissa beaucoup de presens. Après son retour comme il chassoit
a la forêt de Cuise, la fièvre le prit : il se rendit à son Palais de Compiegne ; &
comme le mal augmentait, il profera cette Sentence : Ha! combienpuiffant eft Monde
ce Roi celejïe qui sait mourir de fi grands Rois. Accablé de mal & de douleur, il
mourut, & fut inhumé par Ces quatre fils dans l'Eglise de S. Médard de SoisTons.
Sa mort arriva la cinquante-unième année de son règne, un an &c un jour après
qu'il eut fait tuer son fils Cramne.
^ero cum exercitu supervenîens, magnam illorum tus Rex môvet exercitum. Tune Saxoriës ceù de salu?
'hagem fecit , totamque Thoringiam depopulatus te delperantes > strenuilsime pugnant, & magnam
ClC > quia nimirum Thoringi Saxonibus opem tule- Francorumstragemedunt.Post tam infaustumexitum,
C' '4< rùk ^auco P°stea elapso tempore iidem populi a cum illis pacem init Chlotarius, declarando le in-
^nudeberto concitati , forte quia Chlotarius totum vitum ad taie commitrendum prœlium adductum
1 hcodebaldi regnum occupaverat, neque secum di- elle.
vileratt,Hi^inquam,populiiterum rebelles solita peu- Postredimm ex hoc Saxonum bello.Chramnuspe- C.îu
riere tri buta denegabant. Chlotarius vero cum excr- riit eo quo narravimus modo. Dehinc vero Chlota-
Citii îplos debellaturus acceilît. Saxones sibi Regem rius quasi sentiens & conjeclans vitae finem instare ,
immmere cernentes , pacem petunt, tributa se solu- ad Turones se contulit, ôc ad sepulcrum SanctiMar-
turos promittùnt, îmo au&uros , ut hostilia omnia tini, Sanétum rogavit sibi a Deo remissionem pecca-
Vitarent. Has admittere conditiones volebat Chlota- torum impetraret, multaque ibi obtulit munera. Re-
tius : verum obfiitere Franci , nullam habendam fi- versus, dum venaretur in Cotia silva a febre corripi-
dem dicentes viris qui toties promiiïis non steterant. tur , & in villam Compendium rediit , ubi cum gra-
Hœc rejici videntes Saxones;dimidium praetereabono- viter vexatetur a febre , aiebat : Vua. , quid putatis ,
rum obtulerunt. Verum invito licet Rege ,ha:cetiam qualis eft Me Rex cdeftïs, qui sie tam magnos Reges in-
repulsa sont: kerum promiiïîs adduntSaxones & ves- tersicir. Dolore autem obrutus interiitrquem quatuor
te;> &armenta sua. Tune porro Chlotarius se non ad filii cum honore debito , Suessionas déférentes , in
Pugnam iturum declaravit ; sed si vellent, irent soli, Basilica beati Medardi sepelierunt. Obiit autem una
hase dicens in tentoriumie recepit.Franci vero ceu die poil: elapsum annum integrum ex quo Chiamnus
_uri°si , disciilô tentorio Regem extrahunt, necem- interfeclus fuerat.
*luc interminantur , nisi ducat illos ad pugnam. Invi-
m
ravagea toute laThuringe, parceque les Thuringiens avoient prêté secours aux
Saxons. Peu de tems après ces mêmes Peuples, susicitez parle RoiChildebert,in*
digne peut-être de ce que Clotaire avoit saisi le Royaume de Theodebald lans lui
en faire part ; ces Peuples, dis-je, se révoltèrent, & refuserent de payer le tribut
annuel. Clotaire s'avança vers eux avec Ton armée. Les Saxons le voyant si près
de leurs confins, envoyèrent lui demander la paix, lui offrant de payer le tribut
ordinaire , & de l'augmenter même pour éviter les a&es d'hostilité. Clotaire
étoit d'avis d'accepter, leur soumhTion j mais les François s'y opposerent ,
disant, qu'après tant d'infidelitez on ne pouvoit se fier à leurs promessès. Les
Saxons voyant qu'on rejettoit leurs offres, vinrent encore offrir de surplus la
moitié de leurs biens. Malgré tous les efforts de Clotaire cette proposition fut
encore rejettée. Les Saxons reviennent, & ajoutent aux offres précédentes leurs
Habits & leurs bestiaux. Alors Clotaire parlant plus resolument, dit qu'il ne don-
neroit point de bataille ; & que s'ils s'obstinoient encore à vouloir combattre >
ils iroient sans lui : après quoi il se retira dans sa tente. Les François vont alors
comme des furieux, mettent sa tente en pièces, & le menacent de le tuer s il ne
les menoit à la bataille. Le Roi marcha malgré lui contre les Saxons, qui se bat-
tirent en desesperez, & rirent un grand carnage des François. Après ce mauvais
luccès, Clotaite fit la paix avec eux, les assinant que c etoit bien malgré lui
qu'on étoit venu aux mains.
Ce fut après son retour de cette guerre , que Cramne périt de la manière
que nous avons dit. Depuis cela Clotaire sentant apparemment que le tems
de sia mort approchoit, alla à Tours au tombeau de Saint Martin , le sup-
plier humblement de lui obtenir de Dieu la remission des péchez qu'il avoit
commis. Il y laissa beaucoup de presens. Après son retour comme il chassoit
a la forêt de Cuise, la fièvre le prit : il se rendit à son Palais de Compiegne ; &
comme le mal augmentait, il profera cette Sentence : Ha! combienpuiffant eft Monde
ce Roi celejïe qui sait mourir de fi grands Rois. Accablé de mal & de douleur, il
mourut, & fut inhumé par Ces quatre fils dans l'Eglise de S. Médard de SoisTons.
Sa mort arriva la cinquante-unième année de son règne, un an &c un jour après
qu'il eut fait tuer son fils Cramne.
^ero cum exercitu supervenîens, magnam illorum tus Rex môvet exercitum. Tune Saxoriës ceù de salu?
'hagem fecit , totamque Thoringiam depopulatus te delperantes > strenuilsime pugnant, & magnam
ClC > quia nimirum Thoringi Saxonibus opem tule- Francorumstragemedunt.Post tam infaustumexitum,
C' '4< rùk ^auco P°stea elapso tempore iidem populi a cum illis pacem init Chlotarius, declarando le in-
^nudeberto concitati , forte quia Chlotarius totum vitum ad taie commitrendum prœlium adductum
1 hcodebaldi regnum occupaverat, neque secum di- elle.
vileratt,Hi^inquam,populiiterum rebelles solita peu- Postredimm ex hoc Saxonum bello.Chramnuspe- C.îu
riere tri buta denegabant. Chlotarius vero cum excr- riit eo quo narravimus modo. Dehinc vero Chlota-
Citii îplos debellaturus acceilît. Saxones sibi Regem rius quasi sentiens & conjeclans vitae finem instare ,
immmere cernentes , pacem petunt, tributa se solu- ad Turones se contulit, ôc ad sepulcrum SanctiMar-
turos promittùnt, îmo au&uros , ut hostilia omnia tini, Sanétum rogavit sibi a Deo remissionem pecca-
Vitarent. Has admittere conditiones volebat Chlota- torum impetraret, multaque ibi obtulit munera. Re-
tius : verum obfiitere Franci , nullam habendam fi- versus, dum venaretur in Cotia silva a febre corripi-
dem dicentes viris qui toties promiiïis non steterant. tur , & in villam Compendium rediit , ubi cum gra-
Hœc rejici videntes Saxones;dimidium praetereabono- viter vexatetur a febre , aiebat : Vua. , quid putatis ,
rum obtulerunt. Verum invito licet Rege ,ha:cetiam qualis eft Me Rex cdeftïs, qui sie tam magnos Reges in-
repulsa sont: kerum promiiïîs adduntSaxones & ves- tersicir. Dolore autem obrutus interiitrquem quatuor
te;> &armenta sua. Tune porro Chlotarius se non ad filii cum honore debito , Suessionas déférentes , in
Pugnam iturum declaravit ; sed si vellent, irent soli, Basilica beati Medardi sepelierunt. Obiit autem una
hase dicens in tentoriumie recepit.Franci vero ceu die poil: elapsum annum integrum ex quo Chiamnus
_uri°si , disciilô tentorio Regem extrahunt, necem- interfeclus fuerat.
*luc interminantur , nisi ducat illos ad pugnam. Invi-
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