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https://doi.org/10.11588/diglit.9374#0451
L'ORDRE DU SAINT ESPRIT AU DROIT DESIR. 3z7
L'ORDRE DU SAINT ESPRIT
AU DROIT DESIR, OU DU NŒUD.
CEt Ordre militaire fut établi par Louis d'Anjou Roi de Jerusalem & de
Sicile , fils de Philippe Prince de Tarente , & petit fils de Charles IL du
nom , dit le Boiteux, Roi de Naples. Ce Louis fut complice de la mort d'André
d'Hongrie premier mari de Jeanne Reine de Naples, fameuse chez la plupart des
Historiens Italiens, par la plus outrée galanterie. De concert avec Louis, qu'elle
vouloit épouser, elle fit étrangler à Aversa son mari André , & se maria avec le
même Louis, qu'elle fît déclarer Roi de Sicile & de Jerusalem. Mais Louis Roi
d'Hongrie , indigné de l'horrible aisastinat commis en la personne de Ion frère
André , paisa avec une puilsante armée dans le Roiaume de Naples , &: pousla
si vivement Louis & Jeanne, qu'ils furent obligez de s'enfuir en Provence , qui
appartenoit à Jeanne. Ils se rétablirent depuis dans le Roiaume de Naples , &c
Louis institua l'an 1351. l'Ordre du S. Efprit au Droit defir , ou du Nœud. L'Hii-
toire de Jeanne Reine de Naples & de Louis Ion mari, se trouve au long dans
les deux frères Villani, Jean & Mathieu , dans le Constanzo , le Summonte 6c
plusicurs autres. Matthieu Villani, Auteur contemporain , dit qu'il institua cet
Ordre au jour de la Pentecôte de l'an 1352.. en mémoire de son couronne-
ment fait en pareil jour. Cest ce que dit aussi le Roi Louis au commencement
des Statuts de ce nouvel Ordre de Chevalerie. Le même Auteur ajoute qu'il
institua loixante Chevaliers. Les Statuts en mettent trois cens ; ce qui pourroit
peut-être se concilier en disant, qu'il n'y en eut que loixante le jour que les Sta-
tuts furent publiez, & que les autres dévoient être reçus, à mesure qu'ils se pre-
senteroient, julqu'au nombre de trois cens.
Ces Statuts sont écrits en François : j'en ai vu un manuserit fait dans le tems
même , comme on en peut juger par l'écriture. Les peintures y lont faites avec
grand soin , & apparemment par l'ordre du Prince. Cest celui-là même que
M. Gagnieres fit copier, en imitant les caractères de ce tems-là : il en fit ausii
tirer les peintures. Tout cela se trouve dans ses portefeuilles, qui sont presen-
ORDO SANCTI SPIRITUS,
Recti Desiderii, sive Nodi.
HI c Ordo militaris insticutus fuie a Ludovico
Andegavensi Rege Jerosolyma: & Sicilix , filio
Philippi Principis Tarenti, Se nepoti Caroli II. Régis
Neapolis, qui Claudus cognominabatur. Hic veto Lu-
dovicus conseius fuit necis Andrex Hungari Principis,
primi conjugis Joanna: Reginz Neapolis, quœ a Scrip-
toribus Italis pene omnibus, qui hanc historiam serip-
serunt , ab efïreni libidine celebratur. Andream illa
Aversa; strangulaiï curavit , & Ludovico nupsit,quem
Sicilix & Jerosolyma: Regcm promulgari julïît. Ve-
rum Ludovicus Hungaria: Rexirnmanem Andréa; fra-
tris cœdem ulturus , cum grandi exercitu in Neapoli-
tanum regnumingre(ius,Joannam& Ludovicumtam
acriter aggixisus est, ut in Galio-provinciam3qua: tum
ad Joannam pertinebat, aufugere coasti sint. In Nea-
politanum veto Regnum postea reltituti lunt, ac Lu-
dovicus anno 13 ji. Ordinem instituit Sanéti Spiritûs
Re6ti Desiderii, vel Nodi. Historia Joanna; Neapolis
Régine & conjugis ejus Ludovici > fuse deseribitur a
Joanne Si Matthœo Vilianis fratribus 3aConstantio, a
Summonte&aliis. Matthaeus Villanus illius temporis
Scriptor, narrât Ludovicum hune instituissè Ordinem
in die Pentecostcs anni 13J1. in memoriam diei illius
quo coronam acceperat. idipsum ait Rex Ludovicus
initio Statutorum Ordinishujus equestris. Addit idem
Scriptor Ludovicum sexaginta Equités instituisie. In
statutis vero trecenti Equités numerantur : haec possènt
fortallè conciliari dicendo , sexaginta tantum fuisse
Equités quadie statuta publicata sunt, aliosque reci-
piendos fuisse , si qui accédèrent, ad numerum us-
que trecentorum.
Ha:c statuta Francico idiomate seripta sunt. Codi»
cem M S. vidi autographum^ ut ex seriptionis ratione
œstimatur : res ibi omnes accurate depidtxe fuere , Se
quidem jubente Principe , ut existimatur. Hune ipsum
CodicemD. de Gaigneriis summa cura & ad normam.
autographi depingi ac delineari curavit, servata cha-
radterum forma. Quod apographum jam in Biblio-
L'ORDRE DU SAINT ESPRIT
AU DROIT DESIR, OU DU NŒUD.
CEt Ordre militaire fut établi par Louis d'Anjou Roi de Jerusalem & de
Sicile , fils de Philippe Prince de Tarente , & petit fils de Charles IL du
nom , dit le Boiteux, Roi de Naples. Ce Louis fut complice de la mort d'André
d'Hongrie premier mari de Jeanne Reine de Naples, fameuse chez la plupart des
Historiens Italiens, par la plus outrée galanterie. De concert avec Louis, qu'elle
vouloit épouser, elle fit étrangler à Aversa son mari André , & se maria avec le
même Louis, qu'elle fît déclarer Roi de Sicile & de Jerusalem. Mais Louis Roi
d'Hongrie , indigné de l'horrible aisastinat commis en la personne de Ion frère
André , paisa avec une puilsante armée dans le Roiaume de Naples , &: pousla
si vivement Louis & Jeanne, qu'ils furent obligez de s'enfuir en Provence , qui
appartenoit à Jeanne. Ils se rétablirent depuis dans le Roiaume de Naples , &c
Louis institua l'an 1351. l'Ordre du S. Efprit au Droit defir , ou du Nœud. L'Hii-
toire de Jeanne Reine de Naples & de Louis Ion mari, se trouve au long dans
les deux frères Villani, Jean & Mathieu , dans le Constanzo , le Summonte 6c
plusicurs autres. Matthieu Villani, Auteur contemporain , dit qu'il institua cet
Ordre au jour de la Pentecôte de l'an 1352.. en mémoire de son couronne-
ment fait en pareil jour. Cest ce que dit aussi le Roi Louis au commencement
des Statuts de ce nouvel Ordre de Chevalerie. Le même Auteur ajoute qu'il
institua loixante Chevaliers. Les Statuts en mettent trois cens ; ce qui pourroit
peut-être se concilier en disant, qu'il n'y en eut que loixante le jour que les Sta-
tuts furent publiez, & que les autres dévoient être reçus, à mesure qu'ils se pre-
senteroient, julqu'au nombre de trois cens.
Ces Statuts sont écrits en François : j'en ai vu un manuserit fait dans le tems
même , comme on en peut juger par l'écriture. Les peintures y lont faites avec
grand soin , & apparemment par l'ordre du Prince. Cest celui-là même que
M. Gagnieres fit copier, en imitant les caractères de ce tems-là : il en fit ausii
tirer les peintures. Tout cela se trouve dans ses portefeuilles, qui sont presen-
ORDO SANCTI SPIRITUS,
Recti Desiderii, sive Nodi.
HI c Ordo militaris insticutus fuie a Ludovico
Andegavensi Rege Jerosolyma: & Sicilix , filio
Philippi Principis Tarenti, Se nepoti Caroli II. Régis
Neapolis, qui Claudus cognominabatur. Hic veto Lu-
dovicus conseius fuit necis Andrex Hungari Principis,
primi conjugis Joanna: Reginz Neapolis, quœ a Scrip-
toribus Italis pene omnibus, qui hanc historiam serip-
serunt , ab efïreni libidine celebratur. Andream illa
Aversa; strangulaiï curavit , & Ludovico nupsit,quem
Sicilix & Jerosolyma: Regcm promulgari julïît. Ve-
rum Ludovicus Hungaria: Rexirnmanem Andréa; fra-
tris cœdem ulturus , cum grandi exercitu in Neapoli-
tanum regnumingre(ius,Joannam& Ludovicumtam
acriter aggixisus est, ut in Galio-provinciam3qua: tum
ad Joannam pertinebat, aufugere coasti sint. In Nea-
politanum veto Regnum postea reltituti lunt, ac Lu-
dovicus anno 13 ji. Ordinem instituit Sanéti Spiritûs
Re6ti Desiderii, vel Nodi. Historia Joanna; Neapolis
Régine & conjugis ejus Ludovici > fuse deseribitur a
Joanne Si Matthœo Vilianis fratribus 3aConstantio, a
Summonte&aliis. Matthaeus Villanus illius temporis
Scriptor, narrât Ludovicum hune instituissè Ordinem
in die Pentecostcs anni 13J1. in memoriam diei illius
quo coronam acceperat. idipsum ait Rex Ludovicus
initio Statutorum Ordinishujus equestris. Addit idem
Scriptor Ludovicum sexaginta Equités instituisie. In
statutis vero trecenti Equités numerantur : haec possènt
fortallè conciliari dicendo , sexaginta tantum fuisse
Equités quadie statuta publicata sunt, aliosque reci-
piendos fuisse , si qui accédèrent, ad numerum us-
que trecentorum.
Ha:c statuta Francico idiomate seripta sunt. Codi»
cem M S. vidi autographum^ ut ex seriptionis ratione
œstimatur : res ibi omnes accurate depidtxe fuere , Se
quidem jubente Principe , ut existimatur. Hune ipsum
CodicemD. de Gaigneriis summa cura & ad normam.
autographi depingi ac delineari curavit, servata cha-
radterum forma. Quod apographum jam in Biblio-