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Luynes, Honoré Théodore Paul Joseph d'Albert de: Amphore du couvent de Saint-Philippe de Neri: les amazones dans l'̂île de Leucé et les gaulois à Delphes
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.9422#0013
DE SAINT-PHILIPPE DE KERI. 3
sur le col du vase. Derrière le guerrier renversé s'avance pré-
cipitamment un homme barbu , couvert d'une longue robe
brodée et d'une draperie légère qui flotte sur ses épaules. Il
est armé d'une sorte de long sceptre ou de haste dont il ne fait
aucun usage, mais saisit le combattant terrassé et semble le
relever ou l'entraîner. Près du vainqueur, un personnage
demi-nu , muni d'un bâton noueux , se lient dans une pose
tranquille, comme les anciens peignaient souvent Argus gar-
dant Io métamorphosée en vache (1).
La partie supérieure du même tableau est occupée par deux
femmes tranquillement assises et tenant chacune une patère.
L'une d'elles est voilée; leur costume n'offre rien de particu-
lier; une bandelette est suspendue près de celle de gauche,
une urne inclinée est au-dessous de celle de droite et derrière
le héros combattant dans le temple.
Ce vase a déjà été publié par Gori (2) et Passeri (3), qui ont
cru y reconnaître la mort d'Achille ; M. Dubois-Maisonneuve
l'a reproduit, mais avec une incorrection inévitable, s'il a con-
sulté la mauvaise gravure de Passeri (4). M. Raoul-Ptochette,
en regrettant de n'avoir pu se procurer une meilleure copie
de notre vase , est disposé à y reconnaître la mort de Néopto-
lème (5). L'opinion que nous allons proposer est toute diffé-
rente; obtiendra-t-elle l'approbation des archéologues et celle
de notre savant collègue ?
(1) Panofka, Argus Panoptes, pl. I, n°6; pl. IV, n°» 1 , 2.
Cette attitude d'un homme debout, un pied pose' sur un rocher ou sur
quelque autre base, le corps incline en avant, et le coude fréquemment
appuyé sur le genou, paraît avoir e'te' choisie par les Grecs pour exprimer
habituellement la garde constante et attentive, la surveillance. Elle est
donnée même aux dieux prolecteurs, comme à Neptune sur les me'dailles
de Démélrius, à Jupiter sur celles du Brnttium , à Méle'agre, AEtolus ou
Apollon sur les pièces des AEtoliens, etc.
(2) Mus. etr. , III, 130.
(3) Pict. etr. , III, 260.
(4) Inlrod. a l'Ét. des F., pl. 14.
(5) Monum. inédits, p. 208. — Depuis l'époque où M. R.-Rochette parlait
de notre vase dans ses Monuments inédits, ce savant en a reçu un calque fort
exact, et c'est grâce à son obligeance que j'ai pu faire toutes les rectifications
nécessaires à la description de ce monument.
sur le col du vase. Derrière le guerrier renversé s'avance pré-
cipitamment un homme barbu , couvert d'une longue robe
brodée et d'une draperie légère qui flotte sur ses épaules. Il
est armé d'une sorte de long sceptre ou de haste dont il ne fait
aucun usage, mais saisit le combattant terrassé et semble le
relever ou l'entraîner. Près du vainqueur, un personnage
demi-nu , muni d'un bâton noueux , se lient dans une pose
tranquille, comme les anciens peignaient souvent Argus gar-
dant Io métamorphosée en vache (1).
La partie supérieure du même tableau est occupée par deux
femmes tranquillement assises et tenant chacune une patère.
L'une d'elles est voilée; leur costume n'offre rien de particu-
lier; une bandelette est suspendue près de celle de gauche,
une urne inclinée est au-dessous de celle de droite et derrière
le héros combattant dans le temple.
Ce vase a déjà été publié par Gori (2) et Passeri (3), qui ont
cru y reconnaître la mort d'Achille ; M. Dubois-Maisonneuve
l'a reproduit, mais avec une incorrection inévitable, s'il a con-
sulté la mauvaise gravure de Passeri (4). M. Raoul-Ptochette,
en regrettant de n'avoir pu se procurer une meilleure copie
de notre vase , est disposé à y reconnaître la mort de Néopto-
lème (5). L'opinion que nous allons proposer est toute diffé-
rente; obtiendra-t-elle l'approbation des archéologues et celle
de notre savant collègue ?
(1) Panofka, Argus Panoptes, pl. I, n°6; pl. IV, n°» 1 , 2.
Cette attitude d'un homme debout, un pied pose' sur un rocher ou sur
quelque autre base, le corps incline en avant, et le coude fréquemment
appuyé sur le genou, paraît avoir e'te' choisie par les Grecs pour exprimer
habituellement la garde constante et attentive, la surveillance. Elle est
donnée même aux dieux prolecteurs, comme à Neptune sur les me'dailles
de Démélrius, à Jupiter sur celles du Brnttium , à Méle'agre, AEtolus ou
Apollon sur les pièces des AEtoliens, etc.
(2) Mus. etr. , III, 130.
(3) Pict. etr. , III, 260.
(4) Inlrod. a l'Ét. des F., pl. 14.
(5) Monum. inédits, p. 208. — Depuis l'époque où M. R.-Rochette parlait
de notre vase dans ses Monuments inédits, ce savant en a reçu un calque fort
exact, et c'est grâce à son obligeance que j'ai pu faire toutes les rectifications
nécessaires à la description de ce monument.