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Overbeke, Bonaventura van
Les Restes De L'Ancienne Rome (Band 1) — Amsterdam, 1709

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https://doi.org/10.11588/diglit.1048#0108

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LE TEMPLE
DE LA FORTUNE VIRILE,
aujourd'hui de S. MARIE EGYPTIENNE.
E Roi Servius bâtît ce Temple, dans le Quartier de la Ville, qui est borné par le
Tibre, entre les Portes Trigemine& Flumentane, vers le Pont Palatin rompu, & pro-
che du Temple d'Hercule. C'est là sa véritable situation, comme on peut le voir enco-
re aujourd'hui. Denys en parle de cette manière (LikIV. Antiq.cap.^.) Servius Tul-
lius, dit-il, déjà avancé en âge bâtît deux Temples, P un fur le Marché aux Bœuss, &
dédié ^//ïBonneFortune, parce qu'il en avoit toujours été favorisé, & l'autre fur le
bord du Tibre, & confier é a la F or t u n e Vi r i l e , qui e fie même Nom qu'on lui donne aujourd'hui
On voit encore à présent sur les cotez de ce Temple sept Colomnes, & quatre dans chacune des
Façades, devant & derrière, qui sont canelées, de Pierre de Tivoli, & de l'Ordre Ionique. Ces'
Colomnes ne sortent qu'à demi des murailles, où l'autre moitié est enfermée , pour mieux soutenk
l'Edifice. A l'Orient de l'Eté, il y a une petite Colomne d'Albâtre enchasîée dans la muraille, qui,
lors que le Soleil "est levé sur PHorison, paroit embraser tout ce qui l'environne. D'ailleurs, le Toit
de ce Temple est fait à la manière des anciens. Ovide en parle, (VI. Faf. f 569) où il dit
Luxeadem, Fortuna, tuaefl, auclorque, locusque;
Sedfuperinjeclis qui s latutade togis?
Servius ef, &c.
C'est-à-dke, O Fortune, le même jour, le même Auteur & le même Lieu sapartiennent-, Mais qui efl
celui, qui couvert de quantité de %obes, qu'on ajettées dejfus, es caché dans ton Temple? C efl le Roi
Servius, &c.
Volaterran (Lik XXX. dans le Chapitre, où il prouve que les Romains adoroient sur tout la
Fortune,) dit, que l'Eglise deS.MARiEd'EGYPTE étoit, sous le Paganisme, le Temple de la Bonne
Fortune ; mais Fulvius conje&ure, que c'étoit le Temple de la Tudeur Patricienne, quoi que les Sa vans
croient que celui-ci étoit dans le Marché aux Bœufs, &le huitième Quartier de la Ville. Marlian &
Nardin, appuiez sur le témoignage de Denys, croient avec plus de raison, que c'étoit le Temple de
la Fortune Virile, comme sa structuse de l'Ordre Ionique, qui tient un milieu entre le Corinthien &
le Dorique, & qui, sélon Vitruve, convenoit mieux au naturel de cette Déeûe , tantôt bon & tantôt
mauvais, le persuade facilement
On voioit dans ce Temple la Statue de la Fortune, couverte de deux Robes ondées, telles que les
Rois les portoient autrefois à Rome, suivant le témoignage de Varron (Lik I. de VitaTopuli Romani)
Les Fierges y saisoient aussi brûler de l'encens à l'honeur de la même Déesie, & croioient d'obte-
nir par-là, que (1 elles avoient quelque défaut sur le Corps, le Mari qu'elles auroient, ne s'en apperce-
vroit point
Le jour destiné à lui rendre un Culte public étoit le 1 d'Avril, & diférent de celui auquel on ado-
roit la Puiffante Fortune: Ovide nous enseigne la première de ces deux particukritez (Lik IV. Faf.
s, 145. &c.)
Difiite nunc, quare Fortuit* thura Virili
Detis eo, c'alida qua locus humet aqua.
Accipit ille lecus pofito velamine cunfîas,
Et vitium midi corporis omne videt.
Ut tegat hoc, celetque vins, Fortuna Virilis
Prasiat, & hoeparvo thure rogata sacit.
Nec pigeât tritum niveo cum laâepapaver
Sumere, & expresis mella liquatasavis.
C'est-à-dire, se vaivous aprendre d'où vient que vous brûlez de l'encens à la Fortune Virile, dans
Tome 1. E e un

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