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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0020
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■M

— 16 —

D'anciennes traditions, dans lesquelles on a voulu voir le souvenir de phénomènes volcaniques
dont cette contrée aurait été le théâtre, plaçaient dans le voisinage d'Héraclée la bouche des
enfers par où Hercule y aurait pénétré, et par laquelle il aurait traîné jusqu'à la lumière Cerbère
vaincu et enchaîné. Il n'est peut-être pas besoin de cette supposition pour expliquer la pré-
sence en ce lieu de pareilles traditions; il suffirait, ce me semble, du travail de l'imagination
populaire cherchant à expliquer, suivant l'usage, au moyen d'un héros éponyme et d'une lé-
gende qui s'y rattache, le nom et l'origine d'une cité. Combien de héros et de récits mytholo-
giques qui ne sont ainsi autre chose que des étymologies comme on les entendait alors! Ici,
trouvant dans les environs une grotte remarquable, dont l'aspect étrange frappait tous les
esprits, l'imagination grecque, si riche alors et si facilement créatrice, eut beau jeu à combiner
ces deux éléments, l'existence de la grotte et le nom de la ville, pour en tirer une légende, ou
plutôt pour attacher à ces lieux une des circonstances de ce mythe d'Hercule, antérieur, sans
doute, dans ses traits principaux, à la fondation d'Héraclée par les Mégariens, fondation qui
eut lieu probablement vers le septième siècle avant notre ère. Il se pourrait même que la dé-
couverte de cette caverne par les premiers marchands mégariens qui établirent ici un comptoir,
en leur suggérant l'idée qu'un pareil site s'accommodait merveilleusement aux détails de l'an-
tique tradition, et se prêtait parfaitement à lui servir de cadre, les ait induits à donner le nom
d'Héraclée à leur nouvel établissement. Bieiitôt la fécondité de l'imagination populaire groupa
autour du fait principal toute une série de détails et de noms empruntés au développement
d'une même légende : le promontoire escarpé qui s'avance dans la mer au nord-ouest de la
ville s'appela le cap Achérousias ; une des anses qui se creusent dans la baie reçut le nom de
port aconit; cette plante vénéneuse y était née en abondance, sur le rivage, de la bile vomie par
Cerbère, quand ses yeux, accoutumés aux ténèbres, avaient aperçu la lumière abhorrée du jour.
Il y eut enfin une caverne Achérousienne et un Achéron (1).

Il paraît aisé de retrouver la fameuse caverne ; aux premiers renseignements que nous deman-
dons sur une grotte qui se trouverait dans les environs, le fils de notre hôte nous offre d'être
notre guide. Au nord de la ville, à un kilomètre environ de la muraille, se trouve, cachée der-
rière une hauteur, une petite vallée qui vient déboucher à la mer auprès d'un beau platane.
Il y coule un ruisseau que bordent deux murs de rocher, où l'on distingue, sous les broussailles
et par derrière le branchage des figuiers, les traces du ciseau. En trois endroits différents, dans
le rocher qui forme la paroi gauche de la vallée, s'ouvrent de larges grottes qui descendent
rapidement vers la mer. Celle que nous rencontrons la première, en suivant le cours du ruisseau,
est la moins profonde; j'y vois des niches creusées dans le roc, et je ramasse à terre de petits
cailloux qui ont évidemment fait partie d'une mosaïque. Il paraît qu'on avait donné à la grotte
un de ces pavés en mosaïque grossière, comme on en voit tant à Pompéi. La seconde, dont la
troisième n'est à vrai dire qu'un prolongement, est de beaucoup la plus intéressante. On y entre
par un étroit soupirail, où s'enfonce un escalier tournant creusé dans le roc; elle paraît péné-
trer très-avant; ce doit être ce gouffre de deux stades de profondeur dont parle Xénophon. Mal-
heureusement nous n'avions pas de torches, et nous fûmes forcés de nous arrêter auprès du
seuil. On entend couler, à peu de distance, des eaux qui forment, nous dit le guide, une ri-
vière où l'on pourrait naviguer avec un petit bateau: c'est sans doute le fleuve infernal, l'Achéron.
Cette eau est très-froide, comme nous nous en assurons nous-mêmes en faisant avec précau-
tion quelques pas en avant; elle n'irait pas à la mer toute voisine, assure-t-on dans le pays,
mais ne déboucherait qu'à une assez grande distance d'Héraclée, tout près iïAmascra, l'ancienne
Amastris; quelqu'un aurait jeté dans le courant souterrain des grains d'orge dont on aurait

(1) Scylax. Skymnos. Xén., Anabas., VI, a. Diod., XIV, 3i. Pausan., V, 26, 6. Plin. M., Hisl. nat., VI, 1. Arrian.,
Peripl. P. Eux. Frag. hisl. Grsec. (collection Didot) : Nymphis., fr. a. Hérodot., fr. a5.

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