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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0095
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MILETOPOLIS

ET LES LACS DE LA BASSE MYSIE.

C'est de Brousse que nous avions gagné Cyzique en suivant une route déjà parcourue par plu-
sieurs voyageurs, celle qui longe la rive septentrionale du lac d'Apollouie (1). Les ruines de l'ancienne
Apollonie, dont le nom, sous les formes altérées Abou.llion, Aboulliontè, est resté à un gros bourg
et au lac où se réfléchissent ses maisons, avaient été visitées par nos prédécesseurs et plusieurs
fois figurées (2) ; nous les laissâmes sur notre gauche, à trois quarts d'heure environ du chemin,
et nous allâmes coucher à Kara-Aghatch; ce hameau occupe un petit promontoire où la carte
de Riepert place un village, Ullio, qui n'existe pas. Cette erreur, qui nous frappa et que nous
corrigeâmes, après enquête, sur les lieux mêmes, est facile à expliquer ; il y a beaucoup de
diversité dans la manière dont les paysans prononcent le nom d'Aboullion. Une variante , une
rapide abréviation recueillie par un des voyageurs dont M. Kiepert a consulté les itinéraires ,
aura donné naissance à cette confusion. On nous a assuré qu'il n'y avait point là ni sur nul autre
point du littoral, de village appelé Ullio, ni d'autre Aboullion que celui qui occupe le site d'A-
pollonie (3).

Nous traversâmes en bac, auprès de la pointe nord-ouest du lac, le fleuve qui en sort à cet
endroit; le bac a remplacé un pont de pierre dont les piles, qui paraissent dater des empe-
reurs byzantins ou des premiers sultans, s'élèvent encore au-dessus de l'eau. Un pont de bois,
maintenant coupé par le milieu, servait au passage il y a quelques années. En ce lieu même,
sur la rive gauche de ce large et rapide courant qui est maintenant connu sous le nom de
Mualitch-tchaï, ce le fleuve de Mualitch, » s'élevait autrefois une ville forte, Lopadion , qui pa-
raît avoir eu, comme tête de pont, une assez grande importance à l'époque byzantine. Un mi-

(1) C'est R. Pococke qui, le premier, a suivi ce chemin (partie 111, 1. Il, ch. /[?.). Sestini (Voyage dans la Grèce asia-
tique, lettres 7 et 8) était allé plus tard de Pandermo à Brousse en suivant, mais en sens contraire, la même route que
nous, et, quoiqu'il estropie singulièrement les noms anciens et les noms modernes, il s'est assez bien orienté entre les
deux grands lacs auxquels il donne leur vrai nom. Parmi les voyageurs plus récents qui ont parcouru cette contrée,
Ed. Hamilton s'est dirigé directement de Brousse sur Kirmisli-kassaba, en laissant le lac à sa droite, et Ph. Le Bas a été
de Moudania à Mualitch, de Mualitch à Aboullion, et de là à Adranas, en contournant le lac. Ce dernier voyageur a
donné une bonne carte de toute cette partie du pays.

(2) V. Ph. Le Bas, Voy. arch.— Itin., pi. 44 à 48.

(3) La même carte contient, au même endroit, une autre erreur légère. Elle appelle Kis-Chan un khan ruiné auprès
duquel passe la route de Mualitch, dénomination qu'il faudrait traduire par « le khan des jeunes filles, » ce qui ne
présente guère de sens. Le véritable nom est Kirsiz-Khan, « le khan des voleurs, » ce qu'on explique dans le pays en
racontant que souvent des caravanes abritées dans ce khan ont eu à s'y défendre contre les attaques des brigands, que
souvent aussi les brigands s'y sont retranchés et y ont soutenu de vrais sièges contre les soldats envoyés pour les
poursuivre.
 
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