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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0141
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iqué,

— 137 —

ciens. Là le ciseau de l'ornemaniste qui taillait et façonnait le rocher a simulé, sous l'architrave, la
saillie des troncs qui, posés l'un auprès de l'autre, formaient le plafond (1).

Ces cabanes sont plus pittoresques et curieuses que commodes. Sur ces hauts plateaux, au centre
de la péninsule, les nuits sont encore très-froides au mois de juin ; or, entre ces pièces de bois qui n'ont
pas d'adhérence l'une à l'autre, si ce n'est aux assemblages des angles, l'air et la bise pénètrent et se
jouent, par des trous où l'on pourrait passer le bras. Pour ne pas geler, quand nous avons des
gites de cette nature, il nous faut entretenir toute la nuit un grand feu dans l'àtre; heureusement
le bois ne manque pas ici.

Autour du ïaïla de Kumbet nous commençons à trouver ces excavations sans nombre, toute cette
architecture troglodytique qui a laissé des monuments si nombreux et de forme si variée dans toute
la contrée comprise entre Prymnessos (Seïd-el-Ghazi), et E ski-kara-hissar. Dans tout ce district, la
nature friable de la roche, un agglomérat volcanique d'un blanc jaunâtre, et la manière dont elle se
présente souvent par masses coniques isolées, semblent avoir suggéré de bonne heure aux habitants
l'idée de la creuser pour s'y installer pendant leur vie avec leurs familles et leurs troupeaux, et pour
y dormir après leur mort. Tout autour du village de Kumbet et de son ïaïla, on ne peut marche]'
d'aucun côté, sans voir se détacher en noir la bouche de quelque chambre plus ou moins profonde.

Il n'y a jamais eu, il est facile de s'en assurer, qu'un très-petit nombre de ces caveaux qui ait
porté des inscriptions funéraires, et encore cette roche, assez facile à désagréger, a-t-elle laissé pres-
que complètement disparaître toutes celles qui n'étaient pas gravées avec soin et où les lettres mair
quaient de profondeur. En voici deux que nous lisons dans des rochers qui font face au village de
Kumbet :

94.

Lettres de 0m,0fi.

I A A £Z A N A POY
ÊYTYXei AN H
TOJNBOYZH AOC

EÙTuyaavv)
twv BoôÇïiào;.

Eutychianè, femme de Julius Alexandre, une des iîlies de Bouzis.

Si l'iota initial n'est pas une faute du graveur et n'a pas été bouché dans l'antiquité avec du stuc
qui aurait dissimulé aux yeux ce coup de ciseau inutile, il ne peut être que l'abréviation de WAioç.
M. Henzen, tout en remarquant que l'on s'est très-souvent trompé en voulant retrouver les noms
Julius, Julia, dans des sigles qui avaient une tout autre signilication, reconnaît qu'il y a au moins
un exemple certain où on rencontre ce nom de famille représenté par la seule lettre initiale (2).
Bœckh explique de la même manière la sigle I dans une inscription du Musée Nani, où on ne trouve
pas d'autre sens à lui attribuer (3). Ce Bo'jÇt,ç ou BojÇiç était probablement un personnage assez
connu dans le pays pour que ses filles aimassent à se vanter du nom de leur père.

Sur un autre tombeau, je ne distingue que ces trois mots :

itè"

,86o.

[\) M. Texier, Univers pittoresque, Asie Mineure, a consacré deux planches à faire ressortir la ressemblance qu'il y a
entre les tombeaux lyciens et les constructions en bois des villages de cette contrée. Ce sont les planches 10 et 11 de
son volume in-8°.

(2) /. /,. .V. A. ('., n» 6246.

(3) C. 1. G. i95o.

T. I.

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