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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0173
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PLANCHE VIII.

PICHMICH-KALÉÇL — FORTERESSE TAILLÉE DANS LE ROC.

Du sol de la porte extérieure formée par deux rochers écartés à la base, un escalier droit (G), taillé dans le roc,
conduit au sol intérieur de la forteresse. Les marches de cet escalier sont en partie usées ou détruites.

Le sommet tout entier du rocher fut aplani, sauf en quelques points peu saillants vers le milieu de l'enceinte, où la
roche fut laissée à l'état brut. On réserva dans tout le périmètre la muraille ou le parapet plus ou moins élevé qui
forme l'enceinte, et dans les saillies de rochers les plus volumineuses on creusa les chambres monolithes, de forme
cubique, CC. La muraille d'enceinte, dans les parties construites de main d'homme ou dans celles qui ont été réservées
dans la masse, est beaucoup plus haute sur les points où les flancs du rocher moins élevés, moins abrupts, auraient per-
mis un accès plus facile. Ainsi, dans toute la moitié sud du périmètre, où la hauteur à pic est très-grande, la muraille
n'est qu'un parapet inégal d'une hauteur moyenne d'environ im,25. Cette hauteur plus ou moins grande est indiquée
sur le plan par la teinte plus ou moins foncée des différentes parties de la muraille.

L'escalier A, creusé clans la masse, aboutit à une fissure de la montagne; cette fissure forme une sortie cachée entre
les rochers qui servent de base à la forteresse. Au bord des parois verticales de cet escalier le rocher est resté brut;
auprès de la première marche se trouve réservé un piédestal cylindrique, peu élevé, dans le milieu duquel est un trou
qui, peut-être, servait à planter un étendard. Cet escalier a im,55 de largeur en haut et i'",3o en bas; il est composé de
a4 marches dont les deux tiers sont à ciel découvert; le rocher, taillé en forme de voûte et en partie écroulé, recouvre le
reste. Du pied de la dernière marche au sol de la forteresse il y a 7°',20, ce qui donne une moyenne de o"',3o pour la
hauteur de chaque marche. De ce même point inférieur, en M, s'élèvent, sur les parois verticales, deux rainures de
o™,o6 de largeur, cpii correspondent à une ouverture de même dimension dans la voûte et dans le sol supérieur. Cette
disposition paraît avoir servi à faciliter le mouvement d'une sorte de herse qu'on laissait tomber à volonté pour fermer
cette entrée. Le corridor qui, du bas des marches, conduit à la fissure extérieure, semble à l'état brut et naturel ; cela
ferait croire que l'existence de cette antractuosité a donné l'idée de creuser l'escalier qui vient y aboutir. Toute cette
disposition rappelle la grotte d'Aglaure, située au pied de l'acropole d'Athènes, et au fond de laquelle une fissure du
rocher ouvre un passage qui permet d'arriver dans l'intérieur de la citadelle. C'est par cette ouverture que les Perses de
Xerxès y pénétrèrent (V. VAcropole d'Athènes, par E. Beulé, t. I, pp. 27, 167).

Parmi les trous plus ou moins grands, de formes variées mais régulières, creusés dans le sol de la forteresse, il en est
trois, marqués B, qui, vu leurs dimensions (2'",80, 2m,4o de longueur), ont pu être des tombes. B' est un autre trou, de
forme rectangulaire, beaucoup plus grand. Il a z,m,74 de long sur im,70 de large et 2m,00 de profondeur. Sur ses bords
sont visibles les trous d'encastrement des dalles ou des poutres qui recouvraient cette grande excavation. Vers le point
E, une sorte de large banquette, saillante sur le sol d'environ om,4°>a été réservée dans la masse; elle est creusée cir-
culairemeut comme pour obtenir la disposition d'un foyer. À peu de distance, les trous B" et B'" creusés régulièrement
en forme d'ovale et de trapèze, près de la chambre L, semblent désigner ce côté de l'enceinte comme ayant été consacré
à des usages domestiques. Une légère surélévation du sol, parfaitement dressé en cet endroit, indiquerait aussi que des
chambres y ont été construites. En B"" est un trou circulaire qui semble l'orifice d'une citerne, d'un silo, d'un trésor
peut-être, aujourd'hui obstrué et presque comblé. Cette excavation rappelle les silos à voûte conique des catacombes de
Syracuse et ceux que l'on voit également en Sicile, à Girgenti, près de la grande muraille de l'antique Agrigente. (Voir sur
des excavations du même genre, en Phrygie et en Lycie, ce que dit M. Texier, Univers pittoresque, Asie Mineure,
p. 420-) Au point K se trouve une autre excavation aujourd'hui remplie de terre et obstruée par la végétation, dont le
sol est en pente et qui semble l'entrée d'un souterrain qui serait creusé sous la plate-forme. Plusieurs des trous dont
nous venons de parler sont revêtus intérieurement d'un enduit rouge.

Le sol des chambres C, C est surélevé de quelques centimètres, les murs ont o'",85 d'épaisseur. La chambre C a deux
fenêtres ou lucarnes ; dans la chambre C, à gauche de la porte, dans l'angle, est creusé un trou carré peu profond. La
face orientale de cette dernière chambre est formée par un seul bloc de rocher taillé. La porte est rectangulaire, mais
elle est surmontée à l'extérieur d'une rainure de forme plein-cintre dont le diamètre est plus grand que la largeur de
la porte et dont le centre est à la hauteur du dessous du linteau. Était-ce une décoration ou l'encastrement de construc-
tions plus récentes appuyées sur cette paroi ? Cette dernière supposition est plus probable, parce cpie, au sommet de cette
rainure demi-circulaire, commence une rangée horizontale de trous carrés, espacés régulièrement, et qui ont. dû être
creusés pour recevoir des abouts de poutres. A droite de la porte, à im,20 environ du sol, au point marqué D sur le
plan,, se trouve, gravée sur le roc, notre inscription n° 97.

Les murs d'une quatrième chambre, percés de lucarnes, existent en L. Cette chambre est aujourd'hui à ciel ouvert; le
plafond n'a probablement pas pu être taillé dans le rocher; on l'a formé de matériaux peu durables ou de blocs rap-
portés qui ont disparu.

T. I. 43
 
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