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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0221
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— 217 '—

explorer à loisir toutes les pentes méridionales de l'Olympe , et encore trouverait-on peut-être
plus d'un site qui répondrait à peu près aux données du problème; plusieurs des contre-forts
que l'Olympe envoie vers la plaine centrale présentent ce caractère de s'abaisser en pente
douce vers le sud, tandis que vers le nord, par où ils s'adossent à la masse même de la mon-
tagne , ils se terminent soit à des murailles verticales de roc qui les dominent, soit à des
ravins profonds creusés par les torrents qui gagnent obliquement la vallée du Sangarius.
Enfin il va de soi que l'on peut souvent tourner par l'est ou l'ouest, c'est-à-dire en les pre-
nant de flanc, en escaladant quelque hauteur voisine, ces positions inclinées vers le sud, et dont
les défenseurs portent de ce côté, comme le plus aisément accessible , tout l'effort de leur
résistance (1).

On ne voit d'ailleurs pas, par le récit de Tite-Live, qu'il y ait eu là un oppidum fortifié,
et dont on puisse espérer retrouver les restes; Tite-Live parle bien d'un camp dont les Romains
forcent le rempart (vallum) (2) ; mais la faible résistance qu'oppose ce retranchement permet de
croire que c'était tout au plus une levée de terre ou un mur en pierres sèches. Aujourd'hui encore,
dans toutes les petites guerres de montagne dont l'Orient est le théâtre, Turcs, Albanais ou Grecs
ont bien soin, quand ils veulent tenir quelque temps dans une position, d'y élever à la hâte et avec
une rapidité singulière ces retranchements de campagne que les Turcs appellent tambouri, et derrière
lesquels le palicare se tient couché ou accroupi pour se lever et faire feu quand l'ennemi attaque,
puis, en un clin d'œil, se mettre à couvert de nouveau.

Les recherches seraient difficiles et fatigantes pour qui voudrait explorer ce versant méridional de
l'Olympe. Il n'a pas en effet de belles forêts touffues comme celles qui en garnissent les pentes du
côté de la Bithynie, ni même des gorges boisées comme celles que nous avons traversées sur le
plateau que domine le sommet du Queur-oghlou (3) ; après Alen-keuï, où nous avions couché au
sortir de la gorge d'Erekli, nous ne rencontrons plus guère que des ravins de sable et de craie comme
ceux que nous avons vus à Assi-Malitch et dans la vallée du Sangarius. La route, à mesure qu'elle
s'abaisse, prend un caractère de plus en plus étrange. Le sentier court sur les arêtes qui séparent
l'une de l'autre deux combes profondes. Il y a des endroits où il n'est pas plus large qu'une planche,
et où il passe entre deux gouffres blanchâtres et crayeux de l'aspect le plus triste. Ce sont comme
deux vastes entonnoirs aux parois desquels ne s'attache aucune plante, aucune de ces fleurs sau-
vages , de ces vigoureux arbustes qui font parfois aux murs de rochers une si pittoresque
parure.

Be'ibazar est une petite ville d'environ 800 maisons serrées les unes contre les autres au fond
de ravins que semblent vouloir fermer de longues crêtes , ou plutôt de minces lames de ro-
chers. Tout autour de la ville s'étend un désert sec et gris, qui désole les yeux et l'imagination.
Il n'y a un peu de verdure qu'au-dessous de la ville, sur les bords du torrent qui en arrose
les jardins et qui se jette, à près d'une lieue de là, dans le Sangarius.

Les seuls vestiges du passé que l'on trouve dans le voisinage immédiat de Be'ibazar se rencon-
trent dans la vallée au fond de laquelle coule ce torrent, nommé Innési-sou. On y entre en
contournant la ville, au nord-est des dernières maisons. Les deux grands murs de roche, en-
tre lesquels court le ruisseau bordé de mûriers et de noyers, se terminent à leur sommet par
des masses irrégulièrement découpées qui imitent comme une longue file de tours et de bas-
tions ruinés. A moitié environ de la hauteur de cette paroi, des deux côtés de la vallée , se

(d) Animadvertit (Manlius) meridiana regione terrenos et placide acclivos ad quemdam fînem colles esse, ad sep-
tentrionem arduas et rectas prope rupes, atque, omnibus fere aliis inviis, itinera tria esse, unum medio monte, qua
terrena erant, duo difficilia ab hiberno solis ortu et ab œstivo occasu (ch. 20).

(2) Cb. 22 et 23.

(3) Voir p. 56 et 5y.

T. 1. 00
 
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