DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.25429#0025
II. — JEHAN MOLINET.
i4
8” et la 38” strophes font allusion à une comète. Cette comète ne
peut être que celle qui se montra au mois de décembre 1/171, ou
au mois de janvier 1/172, et causa une émotion générale. « Au mois
de janvier, environ la feste sainte Agnès », écrit François Vinchant
dans les Annales de Hainaut', « commença à se monstrer une comete
horrible qui dura quatre vingt jours, et elle n’estoit encore disparue
qu’une autre (n’)apparut. La guerre s est ensuivie, la famine et la
peste en plusieurs lieux, qui causèrent la mort à grand nombre
de personnes, comme avoit fait en l’année passée le flux de
ventre1 2 3 ».
L édition du poème que nous reproduisons, d’après l’exem-
plaire, réputé unique, conservé dans la bibliothèque du château de
Chantilly, est certainement la plus ancienne, ainsi que nous F expli-
quons plus loin dans l’étude bibliographique qui suit, nous bor-
nant, pour le moment (on verra pourquoi), à lui attribuer la date
approximative de 1/176.
Le Temple de Mars est l'œuvre de Jehan Molinet, né à Desvres
en i/|35, mort à Valenciennes en i5o7J. Il ne l a signé que d’un
1. Édition des Bibliophiles de Mons, IV ( 1851 ), p. 354.
2. Plusieurs opuscules contemporains nous ont conservé le souvenir de la comète
de 1472. Brunet (lit, col. 5g4) cite un Judicium de comete, cum hujus diei mac/ni et
horrendi comete recens apparitio mortalium corda perterriat [sic]. Rome [1472], in-4. Il
mentionne aussi (V, col. 5g4), d’après Hain (n° 4706) un traité d’Angelus Cato Supi-
nas, de Bénévent, et (V, col. 851) un autre, plus général, du médecin Conrad de
Zürich (Conradus Thurecensis). —La Cométographie de Pingré (1783-1784), I, p. 471)
renvoie à divers auteurs et nous apprend que d’autres comètes, moins grandes, furent
vues en. janvier et février t473, et en décembre 1476.
3. En attendant la thèse de doctorat que M. Dupire, professeur à Valenciennes, se
propose de consacrer à Molinet, on peut consulter sur le poète l'Histoire de la poésie
française au xvie siècle, par Henry Guy, t. 1 (igio), pp. 1.58-173.
Un savant de Courtrai, J.-J.-I.-H. Goethals-Vercruysse (175g -p i838) a fait, vers
1820, la découverte d’un portrait de Molinet. M. Voisin, professeur à l’Athénée de
Gand, a eu l’heureuse inspiration d’en faire exécuter par Henri Dillens, en i833, une
copie très fidèle qu’il a offerte en t835 au Musée de Boulogne-sur-Mer {Calai, [par
i4
8” et la 38” strophes font allusion à une comète. Cette comète ne
peut être que celle qui se montra au mois de décembre 1/171, ou
au mois de janvier 1/172, et causa une émotion générale. « Au mois
de janvier, environ la feste sainte Agnès », écrit François Vinchant
dans les Annales de Hainaut', « commença à se monstrer une comete
horrible qui dura quatre vingt jours, et elle n’estoit encore disparue
qu’une autre (n’)apparut. La guerre s est ensuivie, la famine et la
peste en plusieurs lieux, qui causèrent la mort à grand nombre
de personnes, comme avoit fait en l’année passée le flux de
ventre1 2 3 ».
L édition du poème que nous reproduisons, d’après l’exem-
plaire, réputé unique, conservé dans la bibliothèque du château de
Chantilly, est certainement la plus ancienne, ainsi que nous F expli-
quons plus loin dans l’étude bibliographique qui suit, nous bor-
nant, pour le moment (on verra pourquoi), à lui attribuer la date
approximative de 1/176.
Le Temple de Mars est l'œuvre de Jehan Molinet, né à Desvres
en i/|35, mort à Valenciennes en i5o7J. Il ne l a signé que d’un
1. Édition des Bibliophiles de Mons, IV ( 1851 ), p. 354.
2. Plusieurs opuscules contemporains nous ont conservé le souvenir de la comète
de 1472. Brunet (lit, col. 5g4) cite un Judicium de comete, cum hujus diei mac/ni et
horrendi comete recens apparitio mortalium corda perterriat [sic]. Rome [1472], in-4. Il
mentionne aussi (V, col. 5g4), d’après Hain (n° 4706) un traité d’Angelus Cato Supi-
nas, de Bénévent, et (V, col. 851) un autre, plus général, du médecin Conrad de
Zürich (Conradus Thurecensis). —La Cométographie de Pingré (1783-1784), I, p. 471)
renvoie à divers auteurs et nous apprend que d’autres comètes, moins grandes, furent
vues en. janvier et février t473, et en décembre 1476.
3. En attendant la thèse de doctorat que M. Dupire, professeur à Valenciennes, se
propose de consacrer à Molinet, on peut consulter sur le poète l'Histoire de la poésie
française au xvie siècle, par Henry Guy, t. 1 (igio), pp. 1.58-173.
Un savant de Courtrai, J.-J.-I.-H. Goethals-Vercruysse (175g -p i838) a fait, vers
1820, la découverte d’un portrait de Molinet. M. Voisin, professeur à l’Athénée de
Gand, a eu l’heureuse inspiration d’en faire exécuter par Henri Dillens, en i833, une
copie très fidèle qu’il a offerte en t835 au Musée de Boulogne-sur-Mer {Calai, [par