Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CHAPITRE II. rj

rions les côtes agrestes de l'Illyrie avec rapidité, lors-
que, aux approches du coucher du soleil, les marins
remarquèrent des groupes de nuages, qui s'accumu-
laient du côté de l'Italie. C'était le signe assuré d'un
changement de temps. Cependant on se flattait qu'il
ne nous serait pas entièrement défavorable. La voile
portait toujours en bonne route. Le second du bâti-
ment , après la prière du soir, avait terminé la jour-
née par le salut accoutumé de vive Saint Biaise, -viva
San Biaggio, auquel les matelots avaient répondu par
le mot d'ordre, sempre fedel a Cristo, toujours fidèle
au Christ, lorsque nous descendîmes dans la chambre,
afin de nous reposer. Nous nous félicitions d'être sor-
tis d'une terre ennemie ; néanmoins malgré cette satis-
faction, je prêtais l'oreille au sillage du vaisseau avec
une attention mêlée d'une crainte secrète, qui m'était
inexplicable.... Soudain nous entendons du tumulte,
et le capitaine hélant avec le porte-voix un vaisseau,
auquel il criait d'arriver ! Le bruit redouble, un fracas
horrible lui succède, notre bâtiment paraît se dé-
chirer. Nous sommes perdus ! Je crois avoir entendu
ces paroles fatales; je me précipite, j'arrive sur le
pont, je l'entends, le capitaine s'écrie : Nous cou-
lons bas! siamo a picol La conservé qui nous pré-
cédait était tombée sur nous avec toute la masse de
son poids, augmentée par la force du vent! L'équi-
page, à genoux, les mains levées au ciel, attendait la
mort; la mer, l'obscurité augmentaient la consterna-
tion. Cependant un matelot, le seul qui conservait du
calme, tenait encore le timon, qu'il me livra pour son-
der la cale, et il s'écria avec transport: Il n'y a pas d'eau !
 
Annotationen