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Revue archéologique — 5.1862

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Nouvelles archéologiques et correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.22429#0093

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 85

les environs de la mer Noire, au pied du Caucase. Les habitations lacustres
remontent si haut dans le passé, que, d’après le dire d’Hippocrate, les
populations des bords du Phase construisaient leurs demeures au milieu
des eaux (1).

« Les pierres taillées nommées pierres de fronde ont une forme sphéri-
que ou discoïde présentant une rainure dans leur partie moyenne plus ou
moins profonde. On aperçoit en outre, dans ce que l’on pourrait appeler
l’axe de la pierre, deux dépressions circulaires souvent très-prononcées.
Comme ces dépressions manquent parfois, elles n’ont pas été considérées
comme un bien bon caractère, puisqu’il n’est pas constant, quoiqu’on le
rencontre dans un assez grand nombre de ces projectiles.

« Les frondes en pierre ont été trouvées en certaine quantité dans les
débris des habitations lacustres de la Suisse, où elles sont communes dans
presque tous les lacs. On ne les observe pas cependant plus fréquemment
dans les silex lacustres de l’âge de pierre que dans ceux de l’âge de bronze,
ce qui prouve qu’elles ont été aussi bien employées à l’un qu’à l’autre.
Leur usage n’a pas cependant, du moins jusqu’à présent, été déterminé
d’une manière aussi précise.

« Ces pierres ont été successivement regardées comme des projectiles
d’autant plus dangereux qu’ils pouvaient atteindre de loin, au moyen
d’une fronde ou d’une simple corde. On les a aussi considérées comme
des amulettes ou des objets du culte ou se rapportant à quelques idées
superstitieuses. D’autres ont cru y voir des instruments de jeu analogues
aux transterici en usage en Italie, et particulièrement à Rome. La simili-
tude de leur forme avec celles que nous avons reçues de l’Amérique du Sud
est une circonstance favorable à la première de ces hypothèses. Si le vo-
lume des pierres de fronde des lacs de la Suisse est plus considérable que
celui des pierres analogues et taillées de l’Amérique, c’est que lesbabitants
de la première contrée avaient entendu en faire des projectiles plus puis-
sants et plus dangereux.

« Du reste, toute la différence que présentent les deux sortes de frondes
tient à ce que, tandis que chez les unes la rainure est circulaire, elle est
au contraire latérale chez les autres, partageant la pierre en deux parties
à peu près égales. La nature de la roche n’est pas non plus la même chez
les deux espèces : celles de l’Amérique du Sud sont en diorite granitoïde
d’un brun noirâtre, l’amphibole y dominant beaucoup plus que le feldspath
avec lequel il est uni. Les dernières proviennent non des habitations la-
custres, mais des sables d’alluvion de Ramirez, où leur nombre annonce
que les Indiens devaient en faire un fréquent usage. »

(1) Traité des airs, des eaux et des lieux.— Voyez les OEuvres complètes d’Hip-
pocrate, publiées par Littré; t. II, p. 61, année 1861.
 
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