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Revue archéologique — 5.1862

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Bulletin mensuel
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https://doi.org/10.11588/diglit.22429#0404

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BULLETIN MENSUEL

DE L’ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS

MOIS d’avril et de mai.

MISSION DE PHÉNICIE
Troisième rapport à VEmpereur. (Suite et fin.)

Baalbek ne rentrait dans mon domaine que par des substructions colossales où
l’on a voulu voir les restes d’un temple antérieur à celui qui fut bâti sous les Ro-
mains. Cela peut être vrai pour le trilithon et le mur qui s’y joint du côté du nord :
quant aux vastes substructions qui s’étendent sous le grand temple, et qui rappel-
lent, à quelques égards, les parties, ce semble, hérodiennes des murs de Jérusalem,
elles m’ont semblé inséparables, et par conséquent contemporaines des construc-
tions évidemment romaines. Une rigoureuse analyse de cette immense ruine ne
pourra être le fruit que d’une étude continuée durant des mois par un architecte.
C’est à Baalbek que l’on se confirme dans la conviction, déjà acquise à Deir-el-Kala,
que l’emploi des grands blocs ne prouve guère en Syrie pour l’âge des monuments.
Quelques pierres du temple de Jupiter, dont la date est certaine, sont d’une dimen-
sion supérieure à tout ce que présentent les constructions qu’à raison de la grandeur
des matériaux on a voulu considérer comme phéniciennes. J’avoue cependant que le
trilithon me surprend. Pour s’atteler à ces blocs, les plus gros, je crois, que la force
de l’hommë ait remués sur aucun coin du globe, il fallait être encore sous l’impres-
sion d’une architecture dont le principe était la taille sur place du rocher. 11 est vrai
que ce principe tenait à la nature de la pierre du pays, et que les Romains, qui pour
l’emploi des matériaux se pliaient avec beaucoup de souplesse aux exigences de
chaque contrée, ont pu subir eux-mêmes l’influence des causes qui ont maintenu le
monolithisme en Phénicie et en Palestine bien plus longtemps qu’ailleurs.

La région du haut Liban, entre le Sannin et le col des Cèdres, ainsi que la région
moyenne de Toula jusqu’à Semar-Gébeil, présente un problème épigraphique des
plus singuliers, resté jusqu’ici tout à fait inaperçu (1). On m’avait sans cesse parlé
l’hiver dernier, à Amschit, d’inscriptions innombrables gravées sur les rochers dans

(1) Burckhardt et Richter paraissent avoir eu à ce sujet quelques indications des indigènes
d’Akoura; mais le premier ne se soucia pas de les vérifier, et le second ne trouva pas de guide
pour le conduire. Les gens d’Akoura paraissent, à une certaine époque, avoir cherché à dissi-
muler le passage du Liban qui s’ouvre près de leur village. Us rapportent cependant que des
Francs à qui ils ont montré ces inscriptions leur ont dit que c’était un fou qui, en passant par
là, s’était amusé à écrire son nom sur les rochers. Le clergé a quelquefois cherché à donner à
ces inscriptions un sens religieux.
 
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