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Revue archéologique — 5.1862

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Thurot, Charles: De la symétrie du récitatif dans les tragédies d'Eschyle: Ch. Thurot
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https://doi.org/10.11588/diglit.22429#0242

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232 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

notre texle à ce raisonnement, et M. Weil paraît avoir raison de mar-
quer une lacune de plusieurs vers après le vers 666. La symétrie
n’a exigé que deux transportions, celle des vers 881-894 qui sont
transposés après le vers 846, à la place des vers 847-869 transportés
après le vers 880, et celle des vers 890-891 transportés après le vers
884. Ces changements semblent justifiés par la suite des idées.
D’abord les vers 847-869, 881-891 ne satisfont pas sous ce rapport
dans l’ordre où ils sont vulgairement placés. Ils font partie de ce dia-
logue où les Furies exhalent leur ressentiment de l’acquittement
d’Oreste en menaces contre l’Attique et ses habitants, et où Minerve
s’efforce de les adoucir. Pour vaincre les répugnances de quelqu’un,
on ne lui dira pas : D’abord vous aurez du regret si vous refusez;
ensuite vous avez tel avantage ci accepter. Tel est pourtant l’ordre
où les idées se succèdent dans le texte vulgaire; l’ordre inverse éta-
bli ou plutôt rétabli par M. Weil semble plus naturel. Il est certai-
nement plus persuasif que Minerve expose d’abord aux Furies quels
avantages elles recueilleront de leur séjour en Attique, et qu’ensuite
elle leur parle des regrets qui les attendent infailliblement si elles
s’établissent ailleurs. La transposition des vers 890-891 ne me paraît
pas moins justifiée. Minerve dit d’abord (881-884) aux Furies :
« Je ne me lasserai pas de te parler des avantages qui t’attendent,
pour que tu ne puisses pas dire qu’une déesse plus jeune et de sim-
ples mortels t’ont chassée, toi, déesse antique, et t’ont refusé l'hospi-
talité. » Il est naturel qu’elle leur dise immédiatement après (vers
890-891) : « car tu peux rester domiciliée dans ce pays, honorée à
tout jamais, comme tu le mérites. »

Au reste on n’admettrait pas la probabilité de ces conjectures qu’un
fait subsisterait difficile à expliquer par une rencontre fortuite, c’est
que des portions de scène plus ou moins considérable, au nombre
de huit dans YAgamemnon (1), de dix dans les Choéphores (2), et de
dix dans les Euménides (3), se prêtent sans efforts, sans change-
ment d’aucune espèce à cette disposition symétrique. Qu’on essaye
de retrouver cette symétrie dans une tragédie de Corneille ou de
Racine : on l’aura dans une ou deux tirades, mais jamais dans une
scène entière. Ce fait est déjà une forte présomption en faveur de la

(1) 1-39. 40-103. 489-502. 634-649. 671-680. 810-854- 1214-1255. 1256-1298.

(2) 84-105. 235-268. 473-509. 510-584. 869-891. 892-907. 973-982. 983-1020. 1044-
1064- 1065-1076.

(3) 34-63. 64-93. 117-142. 179-197. 397-414- 574-581. 582-613. 674-680. 681-710.
754-777.
 
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