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Revue archéologique — 5.1862

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Thurot, Charles: De la symétrie du récitatif dans les tragédies d'Eschyle: Ch. Thurot
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https://doi.org/10.11588/diglit.22429#0244

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234 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

server, en admettant que quelques-uns aient jamais mérité de l’avoir.

Ce qu’on doit exiger d’un éditeur, c’est qu’il nous mette en élat de
contrôler sa critique et de vérifier ses conjectures, en nous donnant
les leçons des manuscrits qui font autorité, toutes les fois que son
texte s’en écarte. M. Weil s’est acquitté scrupuleusement de cette
obligation. Il n’y a pour Eschyle qu’un seul manuscrit qui fasse au-
torité, c’est un manuscrit du onzième siècle, dont tous les autres
dérivent, qui est à Florence et que les éditeurs d’Eschyle appellent
Codex Mediceus. M. Weil indique la leçon de ce manuscrit toutes les
fois que le texte qu’il donne s’en écarte. Il marque quel est l’auteur
de la conjecture qu’il adopte, il discute brièvement celles qu’il
n’adopte pas, il motive celles qu’il propose. Avec son édition on peut
se faire une idée exacte et complète de l’état où nous est parvenu le
texte d’Eschyle et des travaux les plus importants dont il a été l’objet.
On a ainsi tous les moyens de contrôler la critique de l’éditeur, et je
crois qu’un lecteur attentif se convaincra après examen que le texte
n’est pas constitué arbitrairement. Nous n’en donnerons qu’un exem-
ple. On lit dans les précédentes éditions clés Euménides (334 et suiv.) :

Tguto yàp ),ày_oç ôiavtata Moïp’ ÈTrex/wacv
£[xtcow; Èyetv, ôvaxwv
Toïffiv aOioupytai i;up/rt£o,waiv p.âxaiot,
xoîç ôp-apTEiv, ôcpp’ àv
yâv OtxsXOy].

Les mots aùtoupytai |u(xir£(jo3(7tv sont une conjecture de Turnèbe
substituée à la leçon du Codex Mediceus aÙToupyiW cjup/.Tràacoaiv qui
n’offre pas de sens. M. Weil s’est demandé si le sens donné par la
conjecture de Turnèbe est bien satisfaisant, si les Furies ne punissent
que les crimes qui ont été commis par hasard et par imprudence. Il
fait remarquer que le datif aùxoupyiouç donné par le manuscrit est
confirmé par le scoliaste, qui avait sous les yeux un texte plus an-
cien que celui du manuscrit et qui explique le mot par aÙTocpoviW En
conséquence M. Weil lit, en se rapprochant encore davantage du
munuscrit : toi vtv aùxoupyiaiç ^up».7raTW(7iv, c’est-à-dire mortalium qui
eam (Parcam,legem æternam. Cf. Eumen. 962 etPindare, Pyth. IY,
145) parricidiis proculcant vani scelestique.

Au reste, le commentaire de M. Weil n’est pas purement cri-
tique; il aborde toutes les difficultés d’interprétation, et les lecteurs
qui ne tiendraient pas à approfondir les questions difficiles que sou-
lève la constitution du texte d’Eschyle trouveront dans cette nou-
velle édition tous les secours qu’ils peuvent désirer pour pénétrer
dans le sens de l’auteur. Ch. Thurot.
 
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