Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue archéologique — 5.1862

DOI article:
Halléguen, E.: Évêchés gallo-romains du cinquiéme siècle dans l'extrême Armorique (Basse-Bretagne)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.22429#0021

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
ÉVÊCHÉS GALLO-ROMAINS. 13

titulaire fut Patern, le contraire me semble résulter clairement de la
lettre synodale et des canons.

Enfin Paiera, Albinus, Liberalis, n’étant pas, ou mieux ne de-
vant pas être les premiers évêques des Yenètes, des Osismiens, des
Curiosolites, à quelle époque remonte la fondation de ces trois évê-
chés? Sont-ils aussi anciens que ceux de Nantes et de Rennes, dont
on ne connaît pas non plus avec certitude les premiers titulaires?
Ne peut-on pas les rattacher à l’apostolat si laborieux et si fructueux
de saint Martin de Tours, qui fut suivi de près, sous ses succes-
seurs, de la formation d’une province de Tours, la troisième Lyon-
naise, détachée de la deuxième, dont la métropole était Rouen?
La nouvelle province ecclésiastique ayant pour métropole Tours, la
ville de saint Martin n’a dû être créée que lorsque toutes les cités
de l’Armorique étaient déjà devenues chrétiennes. Cette opinion
paraît au moins très-plausible.

Toujours est-il que les Pères de notre concile provincial du cin-
quième siècle décrètent avec le calme et la sérénité d’une autorité
légitime si bien établie, qu’ils ne signent même pas leurs titres de
sièges assez connus, et que nul autre concile ne paraît avoir siégé
dans la Basse-Bretagne.

A l’appui de cette opinion on peut noter que la tradition de l’église
de Quimper fait sacrer saint Corenlin,son patron, par saint Martin, ce
qui est impossible pour saint Corentin, qui n’a vécu qu’au sixième
siècle: peut-être la tradition a-t-elle été détournée du premier évêque
armoricain des Osismiens au profit du premier évêque breton du
diocèse de Cornouailles. L’église deLéon,portion du diocèse osismien,
aurait pu s’appliquer la tradition avec le même droit.

Toujours dans l’ordre des conjectures, l’église de Quimper ré-
clame Albinus du concile de Vannes. Elle peut avoir raison et Léon
aussi, puisqu’elles sont des démembrements du diocèse osismien
primitif(l). Ce serait le Guenecandus, Venecandus, Guennoc, des cata-
logues dont la racine est Guen, Blanc, Albinus, dont ces noms se-
raient la traduction. Tout cela est possible, mais tellement mêlé,
confondu dans l’inextricable liste des évêques régionnaires de Cor-
nouailles et de Léon du sixième au neuvième siècle, qu’il est im-
possible d’y voir clair dans ce moment. Espérons toujours que la

(1) Il en serait de même de Trégnier, qui faisait aussi partie du diocèse osismien
primitif.
 
Annotationen