MUR VI EL
— RUINES D'UN OPPIDUM.
147
peuples étrangers qui étendirent à diverses époques leur influence
et leur domination sur le territoire des Volces arécomiqties.
Les aspects sous lesquels se présentent, à une première investiga-
tion, la cité antique et son acropole, ne sont pas moins divers que
leurs situations topographiques respectives; dans la première, mal-
gré la destruction à peu près complète de ses édifices publics et
particuliers, on ne saurait faire un pas sans trouver des débris
romains de toute sorte, fûts de colonne, chapiteaux, pavés mosaï-
ques, fragments de poterie rouge remarquables par la finesse de la
pâte et l'élégance des dessins, en un mot tout ce qui révèle une civi-
lisation disparue après plusieurs siècles de durée. Sur quelques
points fort rares on aperçoit encore des constructions cimentées
dépassant le sol actuel, malgré l'exhaussement qu'il a reçu des cul-
tures; mais presque partout le sol antique est à un mètre cinquante
centimètres ou deux mètres au-dessous du sol moderne, et les travaux
de défrichement nécessités par la plantation des vignes ne l'ont que
de loin en loin fait retrouver. Dans le Castelas, au contraire, l'œil
est rarement arrêté par des vestiges romains parvenus à la superficie.
Les fragments de poterie qu'on y rencontre sont d'une pâte grossière
et privés de toute élégance artistique : les murs mêmes qui lui ser-
vent d'enceinte, quoique sortis de la même carrière et construits sur
le même modèle, présentent dans une grande partie de leur déve-
loppement un appareil plus barbare et moins grandiose. La première
impression que produit dans l'esprit ce rapprochement entre ces
deux lignes si remarquables de fortifications antiques est favorable à
l'hypothèse de l'identité de leur origine, et de la différence de leurs
âges, le Castelas paraissant remonter à une antiquité plus haute.
Jusqu'à ce jour, les fouilles n'ont pas contrarié cette opinion.
DESCRIPTION DES REMPARTS DE LA VILLE ET DE L'ACROPOLE.
EXPLORATION DE CEUX DE LA VILLE.
Nous avons pris pour point de départ un excellent lever de reconnais-
sance militaire exécuté par M. Gauthier, lieutenant au 1er régiment
du génie (planche III) (1). Ce lever, dont nous joignons une expédition
à ce rapport, nous a servi d'état des lieux et nous a été fort utile dans
(1) Les autres dessins et les levers des fouilles ainsi que le plan de restauration
de l'enceinte ont été exécutés par M. Château, sergent au 1er régiment du génie,
qui commandait un détachement de dix hommes du 77° régiment d'infanterie de
ligne : le sergent et les travailleurs ont campé pendant toute la durée du travail au
milieu des ruines.
— RUINES D'UN OPPIDUM.
147
peuples étrangers qui étendirent à diverses époques leur influence
et leur domination sur le territoire des Volces arécomiqties.
Les aspects sous lesquels se présentent, à une première investiga-
tion, la cité antique et son acropole, ne sont pas moins divers que
leurs situations topographiques respectives; dans la première, mal-
gré la destruction à peu près complète de ses édifices publics et
particuliers, on ne saurait faire un pas sans trouver des débris
romains de toute sorte, fûts de colonne, chapiteaux, pavés mosaï-
ques, fragments de poterie rouge remarquables par la finesse de la
pâte et l'élégance des dessins, en un mot tout ce qui révèle une civi-
lisation disparue après plusieurs siècles de durée. Sur quelques
points fort rares on aperçoit encore des constructions cimentées
dépassant le sol actuel, malgré l'exhaussement qu'il a reçu des cul-
tures; mais presque partout le sol antique est à un mètre cinquante
centimètres ou deux mètres au-dessous du sol moderne, et les travaux
de défrichement nécessités par la plantation des vignes ne l'ont que
de loin en loin fait retrouver. Dans le Castelas, au contraire, l'œil
est rarement arrêté par des vestiges romains parvenus à la superficie.
Les fragments de poterie qu'on y rencontre sont d'une pâte grossière
et privés de toute élégance artistique : les murs mêmes qui lui ser-
vent d'enceinte, quoique sortis de la même carrière et construits sur
le même modèle, présentent dans une grande partie de leur déve-
loppement un appareil plus barbare et moins grandiose. La première
impression que produit dans l'esprit ce rapprochement entre ces
deux lignes si remarquables de fortifications antiques est favorable à
l'hypothèse de l'identité de leur origine, et de la différence de leurs
âges, le Castelas paraissant remonter à une antiquité plus haute.
Jusqu'à ce jour, les fouilles n'ont pas contrarié cette opinion.
DESCRIPTION DES REMPARTS DE LA VILLE ET DE L'ACROPOLE.
EXPLORATION DE CEUX DE LA VILLE.
Nous avons pris pour point de départ un excellent lever de reconnais-
sance militaire exécuté par M. Gauthier, lieutenant au 1er régiment
du génie (planche III) (1). Ce lever, dont nous joignons une expédition
à ce rapport, nous a servi d'état des lieux et nous a été fort utile dans
(1) Les autres dessins et les levers des fouilles ainsi que le plan de restauration
de l'enceinte ont été exécutés par M. Château, sergent au 1er régiment du génie,
qui commandait un détachement de dix hommes du 77° régiment d'infanterie de
ligne : le sergent et les travailleurs ont campé pendant toute la durée du travail au
milieu des ruines.