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Revue archéologique — 7.1863

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Ramé, Alfred: Notice sur l'emplacement et sur les monuments gallo-romains de la cité d'Alet (Ille-et-Vilaine)
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0365

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MONUMENTS GALLO-ROMAINS DE LA CITÉ d'âLET.

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rue Pavée. Elle est mentionnée dans un acte cle la fin du xi" siè-
cle tiré des titres du mont Saint-Michel et qui nous apprend, en
effet, qu'entre la porte de la ville et le cimetière de Saint-Servan
s'étendait un pré ayant appartenu à un certain Bresel de Plouer, et
dont son fils Robert fit don à l'église cathédrale d'Alet sous l'épis-
copat de Benoît « quamdam terram, juxta pnefatae urbis portam,
« sanctique Servatii cimiterium sitam. » (Mor. Pr., I, 497.) Le nom
d'une rue voisine, celle de Prébecel, a conservé presque sans altéra-
tion le souvenir de Bresel de Plouer. Quant à la rue Pavée, elle rap-
pelle immédiatement par sa dénomination et sa ligne droite vers le
sud-est, la voie romaine qui mettait Alet en communication avec la
cité des Redons, et dont on retrouve des traces entre les deux villes.

Les seuls vestiges de l'enceinte antique que j'ai pu reconnaître sont
les suivants :

En B, l'unique fragment qui ait été signalé jusqu'ici, et qui, haut
d'environ six pieds sur une longueur de quinze ou seize, sert à pro-
téger un poste de douaniers. Il est formé de petites pierres cubiques
noyées clans le ciment, sans lignes de briques.

De ce point jusqu'au point H du plan, formant l'extrémité du mur
de contrescarpe, sous lequel l'appareil romain est très-évident, il est
facile de suivre le tracé de l'enceinte sur une longueur d'environ
deux cenis pas. Dans ce parcours on ne rencontre aucune apparence
des tours carrées signalées par la Landelle; la muraille antique a été
partout rasée, mais elle affleure le sol, et elle empêche le gazon
d'être aussi vert et aussi serré que sur les glacis du fort. En arra-
chant quelques mottes, on retrouve bientôt des masses de ciment à
l'aspect duquel l'œil le moins exercé ne saurait se méprendre.

Au point G, un éboulement ayant eu lieu par suite de dégel, il y a
quelques années, un pan de ce mur souterrain de cinq mètres de
long sur un mètre et demi de hauteur, s'est trouvé subitement
précipité sur la grève où il gît encore : il est demeuré compacte, sans
fissure ni éclats, après ce saut d'une centaine de pieds.

Au delà du point H, toute trace de substructions antiques a disparu
par suite de l'établissement du fort. Cependant des travaux de terras-
sement, opérés dans l'été de 1858, sous les murs du fort du côté de
l'occident, m'ont permis de constater la présence, aux poinls D et E,
de blocs de béton qui peuvent être considérés comme des débris du
mur antique et les dernières traces de son existence.

Quelque clair-semés qu'ils soient, ces jalons suffisent pour établir
que le mur de clôture de la cité d'Alet suivait exactement les anfrac-
tuosités du rocher.
 
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