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INSCRIPTION MÉTRIQUE DU XIIe SIÈCLE.
appeler des cahiers de bonnes expressions ou une sorte de gradus ad
Parnassum dans le goût des siècles moyens? C’est là un chapitre de
notre histoire littéraire qui pourrait être traité avec quelque fruit;
puisqu’il embrasserait l’étude de compositions, d’un ordre bien
secondaire à la vérité si on les compare aux œuvres classiques, mais
appartenant en commun, comme on le voit, à une grande partie de
l’Europe.
Nous serions heureux qu’une entreprise comme celle dont nous
indiquons ici brièvement la nature et l’utilité fût favorisée par les
érudits qui s’occupent spécialement de la littérature du moyen âge.
Nous entendons parler de la comparaison de vers inscrits dans des
localités différentes, car il n’y a rien de surprenant à ce qu’en un
même lieu l’indigence poétique se soit aidée de compositions anté-
rieures.
Ainsi, dans l’église de Westminster on lit en tête de l’épitaphe de
l’abbé Walter de Wenlock, mort en 1307 :
ABBAS WALTEBVS IA CE T HIC SVB MARMORE TECTVS
et un peu plus loin on trouve l’épitaphe de l’abbé Thomas Henley,
mort en 1344, commençant par ce vers :
NVNC IACET ORBATVS THOMAS SYB MARMORE TECTVS
En parcourant les églises de Rome, on est frappé des réminis-
cences que révèlent les inscriptions métriques servant de texte expli-
catif aux grandes mosaïques.
A Sainte-Agnès :
AYREA CONCISIS SVRG1T PICTVRA METALLIS
A Saint-Côme et Saint-Damien :
A VL A DEI CLARIS RADIAT SPECIOSA METALLIS
A Sainte-Marie in Domnica ou délia Navicella :
NVNC RVTILAT IVGITER VAR1IS DECORATA METALLIS
A Sainte-Praxède :
EMICAT AVLA PIA E VARIIS DECORATA METALLIS (1)
A Sainte-Cécile :
IIAEC DOMVS AMPL \ MIC AT VARIIS FABRICATA METALLIS.
(1) Voyez le vers de Fortunat, MiscelL, I, k.
Emicat aula decens venerando in culmine ducta.
INSCRIPTION MÉTRIQUE DU XIIe SIÈCLE.
appeler des cahiers de bonnes expressions ou une sorte de gradus ad
Parnassum dans le goût des siècles moyens? C’est là un chapitre de
notre histoire littéraire qui pourrait être traité avec quelque fruit;
puisqu’il embrasserait l’étude de compositions, d’un ordre bien
secondaire à la vérité si on les compare aux œuvres classiques, mais
appartenant en commun, comme on le voit, à une grande partie de
l’Europe.
Nous serions heureux qu’une entreprise comme celle dont nous
indiquons ici brièvement la nature et l’utilité fût favorisée par les
érudits qui s’occupent spécialement de la littérature du moyen âge.
Nous entendons parler de la comparaison de vers inscrits dans des
localités différentes, car il n’y a rien de surprenant à ce qu’en un
même lieu l’indigence poétique se soit aidée de compositions anté-
rieures.
Ainsi, dans l’église de Westminster on lit en tête de l’épitaphe de
l’abbé Walter de Wenlock, mort en 1307 :
ABBAS WALTEBVS IA CE T HIC SVB MARMORE TECTVS
et un peu plus loin on trouve l’épitaphe de l’abbé Thomas Henley,
mort en 1344, commençant par ce vers :
NVNC IACET ORBATVS THOMAS SYB MARMORE TECTVS
En parcourant les églises de Rome, on est frappé des réminis-
cences que révèlent les inscriptions métriques servant de texte expli-
catif aux grandes mosaïques.
A Sainte-Agnès :
AYREA CONCISIS SVRG1T PICTVRA METALLIS
A Saint-Côme et Saint-Damien :
A VL A DEI CLARIS RADIAT SPECIOSA METALLIS
A Sainte-Marie in Domnica ou délia Navicella :
NVNC RVTILAT IVGITER VAR1IS DECORATA METALLIS
A Sainte-Praxède :
EMICAT AVLA PIA E VARIIS DECORATA METALLIS (1)
A Sainte-Cécile :
IIAEC DOMVS AMPL \ MIC AT VARIIS FABRICATA METALLIS.
(1) Voyez le vers de Fortunat, MiscelL, I, k.
Emicat aula decens venerando in culmine ducta.