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Revue archéologique — 13.1866

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Nouvelles archéologiques et correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.24255#0379

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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 369

f.es céréales n’ont pas été complètement inconnues aux habitants de
cette caverne, si l’on peut en juger d’après une pierre à broyer le grain,
retrouvée au milieu des reste de la cuisine de ces cavernicoles. De la grande
quantité de coquilles de noisettes trouvées sous le sol, on peut augurer
que si les populations qui habitaient les cavernes du mont Saiève étaient
adonnées à la chasse, elles se nourrissaient également de fruits et peut-
être même de racines.

J’ai encore sorti du milieu de ces débris d’un autre âge un galet grani-
tique des bords de l’Arve. Une dépression faite par l’usure sur l’une des
faces de cette pierre semble indiquer qu’elle a dû servit comme de mar-
teau et frapper des objets d’une certaine résistance. Il arrivait même quel-
quefois que ces marteaux, en frappant sur des corps durs, se brisaient :
j’en ai retrouvé un cassé par le choc; les éclats étaient encore à côté et
s’adaptaient très-bien dans la cassure, comme si cette pierre eût été brisée
d’hier seulement.

Dans la couche la plus profonde j’ai rencontré une pierre de calcaire
noir des Alpes, ayant à peu près la forme d’un coin dont les angles auraient
été abattus et polis par le frottement; elle doit évidemment avoir servi de
de polissoir.

A environ un mètre et demi se sont rencontrés deux fragments de silex
blond, dont le plus petit est l’extrémité d’un ciseau, tandis que l’autre
peut avoir servi de couteau ou de scie. Ces silex taillés par éclats étaient
quelquefois enchâssés dans un manche de corne ou de bois pour que
l’usage en fût plus facile. Je possède un couteau semblable avec son em-
manchure; il a été trouvé dans la station lacustre de Wangen.

Notre contrée ne possédant pas le silex, on peut conjecturer d’après ces-
débris que les habitants de la caverne de Bossey faisaient déjà un com-
merce d’échange avec des populations assez éloignées, ou allaient les cher-
cher eux-mêmes.

Une pierre ronde de la grosseur d’une gobille et rayée par le frottement
a l’air d’être un grain de collier inachevé ou un jouet d’enfant. Si cette
petite pierre n’avait pas été trouvée dans un sol qui n’a jamais été remué,
j’aurais cru que c’était une gobille perdue depuis peu par un de nos col-
légiens.

Le jeune Dériaz, qui a visité cette caverne un jour que je n’avais pas
cru devoir y aller, après avoir fouillé un moment dans la tranchée que
j’avais ouverte, trouva un fragment de lame de couteau en bronze recou-
vert d’une très-belle patine. Ce jeune homme a bien voulu me donner ce
tronçon de couteau en me montrant la place où il l’avait recueilli; c’est à
peine si une couche de terre de trente à quarante centimètres le recou-
vrait, tandis que toutes les pièces dont il a été question jusqu’ici étaient
plus profondément enfouies.

Un grand nombre d’ossements, brisés pour en extraire la moelle, ont été
de nouveau amenés au jour. Ces débris n’avant pas encore été déterminés,

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XIII.
 
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