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MOSAÏQUE DE LA CATHÉDRALE DE LESCAR.
voit d'abord une inscription (sur laquelle nous reviendrons ulté-
rieurement), puis un chasseur nègre dont la jambe droite, privée du
pied, est repliée et s’appuie sur la fourche d’une jambe de bois. Cet
homme, tète nue, le front dégarni, les cheveux rejetés en arrière,
tend son arc pour lancer un trait : derrière lui pend son cor attaché
par une courroie. Après ce singulier personnage viennent un
mulet et une bête féroce attachée par le cou à la queue de cet ani-
mal.— Bordure inférieure qui rappelle un ornement imbriqué;
bordure supérieure, un simulacre de guirlande. Tel est ce qui existe
encore de la mosaïque de Lescar. Tout cela, on le voit, est tronqué
et ne présente pas de sujet entier. On conserve dans l’église quelques
autres fragments de mosaïque, mais tous sont des morceaux d’orne-
ments qui ne sauraient se souder à ce qui est sur le sol de l’abside;
ils proviennent, au dire du gardien, du pavage du milieu de l’abside,
qui aurait été refait de 1838 à 1840.
Une revue aussi brève que possible des opinions émises par ceux
qui ont parlé de cette mosaïque avant nous permettra de juger que
le nombre des gloses n’a pas éclairci le texte.
Marca dit que l'évêque Gui (1115-1141) fit paver le chœur de son
église avec une mosaïque représentant ses armoiries, où figuraient
deux cerfs.
M. Mazure fait de Gui un évêque du xme siècle, et ajoute : « On a
découvert à Lescar une mosaïque qui aurait une époque antique. »
M. Cénac-Moncaut écrit que le monument « doit occuper la place
où il fut primitivement cimenté, » et il décrit ainsi le sujet traité :
« Le chasseur coiffé d’un bonnet pointu dirige la pointe de sa lance
vers un lion qui dévore une chèvre. » — Cette description sera exacte
si l’on y fait les modifications suivantes : le chasseur tourne le dos
au lion, la lance perce la hure d’un sanglier, la scène où figure le
chasseur est sens dessus dessous par rapport à celle où est le lion.
Quant à l’autre partie de la mosaïque M. Cénac-Moncaut n’en parle
que pour citer inexactement l’inscription.
M. Justin Lallier s’exprime ainsi : « Une ancienne mosaïque
construite par Guido, évêque de Lescar, au commencement du
xic siècle (sic), comme l’indique un fragment d’inscription que nous
avons dessiné (le dessin manque), représente une grande chasse; on
y voit des lions, des oiseaux, des chevaux, des chiens, etc. En 1837,
en nivelant le carrelage du chœur, on fit disparaître le milieu de la
mosaïque, qui, nous a-t-on dit, représentait une rosace aux mille
couleurs aux armes de l’évêque Guido au centre, qui sont deux
cerfs. »
MOSAÏQUE DE LA CATHÉDRALE DE LESCAR.
voit d'abord une inscription (sur laquelle nous reviendrons ulté-
rieurement), puis un chasseur nègre dont la jambe droite, privée du
pied, est repliée et s’appuie sur la fourche d’une jambe de bois. Cet
homme, tète nue, le front dégarni, les cheveux rejetés en arrière,
tend son arc pour lancer un trait : derrière lui pend son cor attaché
par une courroie. Après ce singulier personnage viennent un
mulet et une bête féroce attachée par le cou à la queue de cet ani-
mal.— Bordure inférieure qui rappelle un ornement imbriqué;
bordure supérieure, un simulacre de guirlande. Tel est ce qui existe
encore de la mosaïque de Lescar. Tout cela, on le voit, est tronqué
et ne présente pas de sujet entier. On conserve dans l’église quelques
autres fragments de mosaïque, mais tous sont des morceaux d’orne-
ments qui ne sauraient se souder à ce qui est sur le sol de l’abside;
ils proviennent, au dire du gardien, du pavage du milieu de l’abside,
qui aurait été refait de 1838 à 1840.
Une revue aussi brève que possible des opinions émises par ceux
qui ont parlé de cette mosaïque avant nous permettra de juger que
le nombre des gloses n’a pas éclairci le texte.
Marca dit que l'évêque Gui (1115-1141) fit paver le chœur de son
église avec une mosaïque représentant ses armoiries, où figuraient
deux cerfs.
M. Mazure fait de Gui un évêque du xme siècle, et ajoute : « On a
découvert à Lescar une mosaïque qui aurait une époque antique. »
M. Cénac-Moncaut écrit que le monument « doit occuper la place
où il fut primitivement cimenté, » et il décrit ainsi le sujet traité :
« Le chasseur coiffé d’un bonnet pointu dirige la pointe de sa lance
vers un lion qui dévore une chèvre. » — Cette description sera exacte
si l’on y fait les modifications suivantes : le chasseur tourne le dos
au lion, la lance perce la hure d’un sanglier, la scène où figure le
chasseur est sens dessus dessous par rapport à celle où est le lion.
Quant à l’autre partie de la mosaïque M. Cénac-Moncaut n’en parle
que pour citer inexactement l’inscription.
M. Justin Lallier s’exprime ainsi : « Une ancienne mosaïque
construite par Guido, évêque de Lescar, au commencement du
xic siècle (sic), comme l’indique un fragment d’inscription que nous
avons dessiné (le dessin manque), représente une grande chasse; on
y voit des lions, des oiseaux, des chevaux, des chiens, etc. En 1837,
en nivelant le carrelage du chœur, on fit disparaître le milieu de la
mosaïque, qui, nous a-t-on dit, représentait une rosace aux mille
couleurs aux armes de l’évêque Guido au centre, qui sont deux
cerfs. »