MOSAÏQUE DE LA CATHÉDRALE DE LESCAR. 309
adroits pour ne pas placer sens dessus dessous les figures de la
mosaïque.
La mosaïque n'était pas carrée, puisque les deux parties n’ont
rien qui puisse faire croire qu’elles aient formé un tout; au contraire,
leurs bordures, de dessins variés, prouvent que ce sont des mor-
ceaux distincts.
M. Durand en parlant de la mosaïque (celle-là bien gallo-romaine)
du Pont-d’Oly, à Jurançon, rfavait pas sous les yeux celle qui
nous occupe; un coup d’œil jeté sur les deux planches coloriées
publiées dans l’ancien Bulletin des Comités, archéologie, tome II,
suffit pour faire tomber toute espèce d'assimilation d’époque et de
travail. Ceci est un fait que chacun peut vérifier et qui ne saurait
être contesté. Rien dans les détails n’est commun aux deux monu-
ments. Dans la mosaïque de Jurançon : luxe de motifs ornementés,
couronnes, rinceaux, combinaisons multipliées de courbes, feuil-
lages; laborieux travail où, comme le dit fort justement M. Durand,
la main du dessinateur est beaucoup supérieure à celle de l’ouvrier
mosaïste.
Dans la mosaïque de Lescar, un fond nu où se détachent des
figures bien animées, mais grossières, des ornements de bordures bien
simples, peu agréables à l’œil, et dont rien n’en relève la sécheresse,
pas de feuilles, de grappes ni de rinceaux, si maigres qu’ils soient.
On le voit, ce n’est pas d'un monument inédit qu’il sagit, et grand
est le nombre des écrivains qui en ont parlé.
Il nous reste à dire notre opinion.
Partant de ce point que la mosaïque n’est pas à sa place primitive,
fait acquis par la vue du plan (1), deux questions se présentent :
De quelle époque est cette œuvre?
D’où vient-elle ?
A la première nous répondons qu’elle est du commencement
du xn° siècle, nos preuves sont tirées 1° du costume des deux
personnages; 2° des bordures: celle de gauche représente l’entre-lacs
ornement propre à cette époque; 3° de l’inscription, qui ne saurait
s’appliquer qu’à l’évêque Gui ; car voici les noms des prélats qui ont
administré le diocèse jusqu’au xme siècle, époque au delà de laquelle
on ne peut placer cette mosaïque :
(1) Renversement du personnage coiffé d’un bonnet : le côté gauche de la mosaïque
dépasse en longueur de cinquante centimètres le côté droit vers la nef, et celui-ci
dépasse l’autre vers le fond de l’abside.
adroits pour ne pas placer sens dessus dessous les figures de la
mosaïque.
La mosaïque n'était pas carrée, puisque les deux parties n’ont
rien qui puisse faire croire qu’elles aient formé un tout; au contraire,
leurs bordures, de dessins variés, prouvent que ce sont des mor-
ceaux distincts.
M. Durand en parlant de la mosaïque (celle-là bien gallo-romaine)
du Pont-d’Oly, à Jurançon, rfavait pas sous les yeux celle qui
nous occupe; un coup d’œil jeté sur les deux planches coloriées
publiées dans l’ancien Bulletin des Comités, archéologie, tome II,
suffit pour faire tomber toute espèce d'assimilation d’époque et de
travail. Ceci est un fait que chacun peut vérifier et qui ne saurait
être contesté. Rien dans les détails n’est commun aux deux monu-
ments. Dans la mosaïque de Jurançon : luxe de motifs ornementés,
couronnes, rinceaux, combinaisons multipliées de courbes, feuil-
lages; laborieux travail où, comme le dit fort justement M. Durand,
la main du dessinateur est beaucoup supérieure à celle de l’ouvrier
mosaïste.
Dans la mosaïque de Lescar, un fond nu où se détachent des
figures bien animées, mais grossières, des ornements de bordures bien
simples, peu agréables à l’œil, et dont rien n’en relève la sécheresse,
pas de feuilles, de grappes ni de rinceaux, si maigres qu’ils soient.
On le voit, ce n’est pas d'un monument inédit qu’il sagit, et grand
est le nombre des écrivains qui en ont parlé.
Il nous reste à dire notre opinion.
Partant de ce point que la mosaïque n’est pas à sa place primitive,
fait acquis par la vue du plan (1), deux questions se présentent :
De quelle époque est cette œuvre?
D’où vient-elle ?
A la première nous répondons qu’elle est du commencement
du xn° siècle, nos preuves sont tirées 1° du costume des deux
personnages; 2° des bordures: celle de gauche représente l’entre-lacs
ornement propre à cette époque; 3° de l’inscription, qui ne saurait
s’appliquer qu’à l’évêque Gui ; car voici les noms des prélats qui ont
administré le diocèse jusqu’au xme siècle, époque au delà de laquelle
on ne peut placer cette mosaïque :
(1) Renversement du personnage coiffé d’un bonnet : le côté gauche de la mosaïque
dépasse en longueur de cinquante centimètres le côté droit vers la nef, et celui-ci
dépasse l’autre vers le fond de l’abside.