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REVUE ARCHEOLOGIQUE.

disions-nous, dans le dessin de M. Kiepert que dans celui de
M.Texier; elle a l’air plus assyrienne dans le premier, plus égyp-
tienne dans le second. Avec M. Kiepert, nous étions d’avis, en
dépit de l’assertion d’Hérodote, de ne point chercher ici un monu-
ment du passage d’un conquérant égyptien; les rapports frappants
que nous signalions entre cette figure et celles que l’on a trouvées,
sculptées de même sur le roc, en d’autres points de la pénin-
sule, nous faisaient reconnaître ici plus volontiers le cachet d’un
art propre à l’Asie Mineure, d’un art qui serait comme un rameau
détaché de l’art assyrien. Il nous manquait pourtant, pour appuyer
ce rapprochement sur une base solide, un élément des plus impor-
tants ; nous ne pouvions juger que des détails de l’ajustement, qui
étaient à peu près pareils dans les deux dessins; mais il nous était
impossible d’apprécier le style et les proportions, tant que nous n’au-
rions pas à notre disposition une copie qui pourrait nous inspirer
toute confiance, tant que nous serions forcés d’hésiter entre deux
interprétations aussi sensiblement différentes. Le regret que nous
exprimions à ce propos nous a valu une obligeante communication
de M. Ernest Renan; il a mis à notre disposition une photographie
du monument de Nymphi qu’il venait de recevoir de M. Hyde Clarke,
directeur du chemin de fer de Smyrneà Aïdin, membre de plusieurs
sociétés savantes, et l’un des hommes qui connaissent le mieux l’Asie
Mineure et qui en étudient les antiquités avec le plus de zèle et d’ar-
deur. M. Clarke avait réussi à faire prendre, par un habile photo-
graphe de Smyrne, M. Svoboda, un excellent cliché du bas-relief,
objet de tant de controverses. Nous venons aujourd’hui, avec l’auto-
risation de MM. Renan et Clarke, communiquer aux savants que
préoccupent ces délie,pies questions de style et d’origine une exacte
reproduction de l’épreuve qui nous a été confiée; le procédé iitlio-
photographique auquel la Revue a bien voulu .ecourir sur notre
demande réunit à la tidélité incontestable de l’image tracée par la
lumière la solidité et la durée de l’impression lithographique.

En étudiant avec quelque attention la planche ci-jointe, on recon-
naîtra que l’instrument au moyen duquel a été obtenu le cliché était
bien placé en face et au niveau du bas-relief, et que par suite toutes
les largeurs nous sont exactement données. Il n’en est pas tout à fait
de même des hauteurs ; la surface du rocher étant inclinée en talus,
il résulte de celle disposition une légère déformation. Étant donnée
la disposition des lieux, qui offre, à ce qu’il paraît, de très-grandes
difficultés à l’emploi de l’appareil photographique, il ôtait peut-être
bien difficile d’éviter ce petit défaut; M. Clarke, nous le savons, s’est