BIBLIOGRAPHIE.

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Blois tient une grande place dans l'ouvrage; mais le critique devient
muet lorsqu'il réfléchit que, pendant la féodalité, les provinces n'avaient
pas de limites déterminées. Pour cette période, Fhistoire ne se localise
pas, elle se personnifie, et, du moment où l'on veut s'occuper des comtes
de Champagne, il faut nécessairement les suivre dans tous les grands fiefs
qu'ils ont possédés, dans les grandes luttes auxquelles ils ont pris part,
sans essayer de se borner à la Champagne même, dénomination territo-
riale aussi élastique dans son sens que le pays qu'elle désigne l'était dans
ses limites.
Notre collaborateur et confrère s'occupe aujourd'hui avec ardeur d'é-
tudes de philologie celtique. Faisons des vœux pour que ses conquêtes sur
ce nouveau terrain ue lui fassent pas oublier qu'il a encore beaucoup à
apprendre à ses lecteurs sur la Champagne ; je prêche pour mon clocher.
A. DH B.
L'Armorique au Ve siècle, par H. MomN, professeur à ta faculté des lettres
de Rennes. In-8 de 142 p., Rennes, 1867. .
Le Mémoire de M. F. Morin est la critique d'un système historique qui a
eu depuis quelques années une certaine autorité parmi les savants bre-
tons. Cette critique nous semble appuyée sur des arguments solides et bien
présentés. Les travaux de ce genre sont du nombre de ceux qui font faire
des progrès à l'histoire rrate.
En se basant sur d'antiques Vies des saints, des hommes dont nous
sommes les premiers à reconnaître, d'ailleurs, la profonde érudition,
étaient parvenus à imaginer une histoire bretonne quelque peu légen-
daire, nous n'osons dire fantastique. Ils y étaient poussés par un senti-
ment patriotique exagéré; ils croyaient à la nationalité bretonne, à son
indépendance séculaire; ils y croient peut-être encore.
Les recherches de M. E. Morin tendent à établir que la Bretagne a subi
les mêmes phases que les autres provinces qui forment aujourd'hui la na-
tionalité française. L'Armorique, d'abord indépendante jusqu'à la guerre
des Gaules; l'Armorique, soumise aux Romains, puis aux Francs, succes-
seurs de Rome; l'Armorique, prenant ensuite le nom de Bretagne à la
suite des migrations venues par-delà la Manche , et devenant un grand
tief relevant, quoi qu'on puisse dire, du roi de France, tels sont les points
principaux qui ressortent de la thèse soutenue par l'infatigable professeur
de la Faculté de Rennes. X.
Georges Cox. Lev DfeMÆ ef eoyute.s traduits de l'anglais
par F. Baudry et E. Déierot, avec une préface et Ces notes par F. Baudry, et 29 gra-
vures sur bois. Paris, librairie Hachette et C% 1867.
Nous annonçons ce livre avec grand plaisir; nous le recommandons
avec confiance. C'est la première fois que nous trouvons dans un ouvrage
destiné à devenir populaire la mythologie exposée de façon à en faire sentir
le charme, sans que les convenances ou la vérité se trouvent trop sérieu-
sement blessées. M. Cox a donc fait à la fois un livre agréable et un livre