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Mercier, Ernest: Les idées et les actes du maréchal Valée: d'aprés des documents nouveaux
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Le prince ne veut, pour rien au monde, que ce fait
imminent, inéluctable, soit la conséquence de son
voyage, et cependant, il désire beaucoup entreprendre
quelque chose. Valée, qui ne poursuit que son plan,
exploite ces dispositions contradictoires. Dans sa
lettre du 30 octobre, le fils du roi expose que son
hôte lui a offert de pousser une reconnaissance sur
Aïn-Sultan et il ajoute : « Je m'applaudis bien de
n'avoir pas donné dans le piège que m'a tendu
Valée ! »W
Quant au maréchal, il revient toujours à la même
idée : relier Alger à Constantine, en y allant par
Hamza ; mais le prince proteste que c'est le plus sûr
moyen de déchaîner la guerre. Un jour, tandis qu'ils
cheminaient, revenant de Douera, Valée apprend au
prince qu'il va expédier par mer à Philippeville, le
2e Léger, son meilleur régiment, un escadron de Chas-
seurs, des mulets, etc. « pour ne pas toucher aux
postes qui y sont établis »,2). Il fallait bien du monde
au prince pour se promener dans une province si
tranquille? Le duc d'Orléans est surpris qu'on règle
ainsi ses affaires sans le consulter, mais, au fond,
cela ne le contrarie pas trop.
La veille de son départ, le comte Guyot, directeur
de l'intérieur, l'arrache à son hôte, — ce qui n'a pas
dû être facile, — et lui fait visiter une autre partie de
la plaine, où la colonisation française se développe
rapidement. C'est une révélation pour le prince, qui
est frappé des efforts des colons, et rend justice à
leur courage et à leur persévérance. « Cependant, —
(1) Récits do campagne, p. 140. Ce point est sur la roule d'Alger à
Constantine.
(2) Récits de campagne, p. 131. Le 63" était déjà parti.
Le prince ne veut, pour rien au monde, que ce fait
imminent, inéluctable, soit la conséquence de son
voyage, et cependant, il désire beaucoup entreprendre
quelque chose. Valée, qui ne poursuit que son plan,
exploite ces dispositions contradictoires. Dans sa
lettre du 30 octobre, le fils du roi expose que son
hôte lui a offert de pousser une reconnaissance sur
Aïn-Sultan et il ajoute : « Je m'applaudis bien de
n'avoir pas donné dans le piège que m'a tendu
Valée ! »W
Quant au maréchal, il revient toujours à la même
idée : relier Alger à Constantine, en y allant par
Hamza ; mais le prince proteste que c'est le plus sûr
moyen de déchaîner la guerre. Un jour, tandis qu'ils
cheminaient, revenant de Douera, Valée apprend au
prince qu'il va expédier par mer à Philippeville, le
2e Léger, son meilleur régiment, un escadron de Chas-
seurs, des mulets, etc. « pour ne pas toucher aux
postes qui y sont établis »,2). Il fallait bien du monde
au prince pour se promener dans une province si
tranquille? Le duc d'Orléans est surpris qu'on règle
ainsi ses affaires sans le consulter, mais, au fond,
cela ne le contrarie pas trop.
La veille de son départ, le comte Guyot, directeur
de l'intérieur, l'arrache à son hôte, — ce qui n'a pas
dû être facile, — et lui fait visiter une autre partie de
la plaine, où la colonisation française se développe
rapidement. C'est une révélation pour le prince, qui
est frappé des efforts des colons, et rend justice à
leur courage et à leur persévérance. « Cependant, —
(1) Récits do campagne, p. 140. Ce point est sur la roule d'Alger à
Constantine.
(2) Récits de campagne, p. 131. Le 63" était déjà parti.