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Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique du Département de Constantine — Sér. 4,3=34.1900(1901)

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Mercier, Gustave: Les divinités libyques
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https://doi.org/10.11588/diglit.15037#0235
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— 192 —

Djebel Nefousa^ ; ouiier, lune'2'.

Or, il est bien certain que les gens du Djebel
Nefousa, les Touareg, les Chaouia et les habitants
de l'Ouarsenis, pour ne parler que de ceux-là, n'ont
pour ainsi dire pas eu de relations entre eux depuis
des siècles. De ce que des peuplades si différentes —
et si éloignées les unes des autres — emploient le
môme terme, tout au moins le même radical, pour
exprimer une même idée, il faut conclure que ce
terme remonte à l'époque de la formation même du
langage africain, c'est-à-dire à une époque dont rien
ne permet de fixer l'antiquité.

Que ce mot ait existé, sous sa forme actuelle ou
sous une forme voisine, au temps des Romains et
même bien avant, c'est ce qui est, je ne dirai pas
possible, mais probable a priori.

L'identité de ce nom avec le radical ierv, en
faisant abstraction de la désinence latine, n'est pas à
démontrer.

Ainsi se trouverait confirmée l'affirmation d'Héro-
dote, qui nous apprend que les peuplades primitives
de l'Afrique du nord sacrifiaient au soleil et à la lune.

Notons pour terminer que Corippe nous donne
encore les noms de deux ou trois divinités berbères
que les inscriptions ne nous ont point révélées :
Sinifere, le redoutable Mastimas, et enfin Gursil,

(1) Motylinski, op. cit., p. 139.

(2) On peut dire que d'une manière générale, en berbère, le mot propre
pour désigner la lune est bien ce radical 1ier, tiré de la racine 1er ou
GER (affaiblissement du G en I), qui signifie marcher, se mouooir.
Quelques dialectes emploient le mot tliasiri, qui signifie proprement
clair de lune, tiré de la racine ZER, voir
 
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