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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 7.1886

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Nr. 1
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Bsciai, A.: Peut-on trouver encore des mots nouveaux dans la langue copte?: lettre à M. Revillout
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https://doi.org/10.11588/diglit.12254#0026

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Peut-on trouvée encore

nuscrits du même genre conservés au musée de Naples et j'émis le vœu qu'on publiât un
nouveau dictionnaire renfermant tous les mots de cette langue. M. E. Revillout trouva que
l'œuvre serait inutile; il pensait que tous les mots coptes étaient contenus dans le diction-
naire de Peyron, et il ajouta à mon article quelques notes pour défendre sa manière de voir.
Lorsque je lus ces remarques, l'idée me vint de démontrer mon assertion, afin qu'on ne fût
pas tenté de croire que je me retractais; jusqu'ici l'occasion m'avait manqué, mais comme
elle se présente à moi, je la saisis et j'adresse cette lettre à M. Revillout.

Monsieur,

Je me garderais bien de vous adresser cette lettre, si, dans les notes que vous avez
un peu hâtivement ajoutées à ma publication, vous n'aviez semblé me défier. Je connais votre
force et j'avoue mon insuffisance; cependant l'amour de la science s'emporte en moi, je ne
voudrais pas que l'étude d'une langue qui doit m'être et qui m'est si chère pût souffrir de
vos assertions, et c'est pourquoi je vous adresse cette lettre. Que si vous me disiez que je
n'ai pas voix au chapitre, je vous renverrais aux louanges, imméritées d'ailleurs, que vous
avez bien voulu me donner; et de toute façon, vous seriez obligé d'écouter mon témoignage.
D'ailleurs qu'importe"? Le public savant jugera.

Il y a dix ans, je vous aurais concédé tout ce que vous avez nié; mais, depuis cette
époque, j'ai continuellement feuilleté les manuscrits de la Bibliothèque vaticane, j'ai comparé
les textes et les mots, j'ai même parfois copié des manuscrits entiers, et cette étude m'a con-
duit à un résultat emendiamétralt opposé au-vôtre. Je sais par vos publications que vous avez
lu et copié ces mêmes manuscrits; mais vous n'avez pas eu, pour les étudier, les mêmes loi-
sirs que moi, et beaucoup de choses vous ont échappé. Par exemple, avez-vous jamais observé
comment on faisait le point d'interrogation1? De même pour le nom de Dieu, <$-\: dans tous
les manuscrits memphitiques anciens au Vatican, excepté dans la vie de Jean le nouveau,
il est marqué d'un trait. Comme vous n'avez jamais fait observer ces détails, j'en conclus
qu'ils vous ont échappé et probablement d'autres encore avec eux.

J'ai lu les ouvrages de Kircher et de Wilkins : plus on corrige de fautes chez ces
auteurs, plus l'on en trouve. Le premier a voulu expliquer les mots coptes par l'arabe qu'il
connaissait, aussi ce qu'il a imprimé fourmille d'erreurs ; le second a réuni ensemble les fautes
de plusieurs manuscrits. Leurs œuvres peuvent-elles servir de pierre de touche pour le copte
après avoir lu l'ouvrage de Zoëga? Non, sans doute, et pour vous répondre point par point,
j'aurai recours aux manuscrits eux-mêmes.

quelques notes contre lesquelles Mgr. Bsciai protesta au nom de la science. Etant à Rome, au mois de
novembre 1884, j'eus l'occasion de voir Mgr. Bsciai et d'admirer ses connaissances; il me parla de cette
lettre, et je lui promis de la faire imprimer dans le Remeil, après l'avoir traduite du latin en français (E.
Amélineau).

1) Dans presque tous les manuscrits du Vatican le signe d'interrogation est ainsi formé C quand il
précède la phrase; il est écrit •/. quand il se trouve à la fin (cf. Cod. Vat., 68, fol. 122). Le signe O.se trouve

quelquefois seul avant l'interrogation : ainsi «c ncone nmoirssM liujHpi» (Cod. Vat., 68, fol. 168). Ce signe
se trouve quelquefois placé après l'interrogation : ainsi n&ujupi eutouj eÊoA epos c twotii, etc.

(Cod. Vat., 58, fol. 127). On le trouve aussi souvent à la marge avant l'interrogation. Le signe •/, n'est placé
qu'à la fin de la phrase interrogative. Ainsi : \iôyuj lipK^" ^"itAujonq epoi coi eT&qTcc^cKs Ç^poi oto<^
eqTtofio avmoi ■/. (Cod. Vat., 58, fol. 127). Ce signe indique aussi très souvent la fin de la phrase.
 
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