60 • Stèle
aide une corporation spéciale, celle des portefaix ou shayalîn. Pendant deux jours où l'on n'a
pas fait autre chose, nous sommes arrivés à des résultats tout à fait inattendus. Ainsi nous
sommes tombés sur le cartouche de Pepi Ier de la VF dynastie, qu'on connaissait déjà à San.
Là on avait pu se demander si le bloc ne venait point de quelque édifice de la Haute-Égypte
d'où il aurait été apporté par Ramsès IL Mais le fait qu'il a été trouvé aussi à Bubastis,
et même en deux exemplaires, montre que Pepi avait construit dans les villes du Delta
aussi bien qu'à Dendérah. Pepi se donne ici comme fils de Tum d'On, et d'une déesse qui ne
peut être qu'Hathor de Dendérah ; ces deux villes étant prises comme
signifiant la Haute et la Basse-Egypte. Pepi, qui fit des conquêtes au
Sinaï, doit avoir bâti des villes et des temples sur la frontière orien-
tale du pays. C'est le premier roi de l'Ancien En'ipire dont nous re-
trouvions le nom dans le Delta, au nord de Memphis. Un autre car-
touche intéressant est celui d'Usertesen III. Ce nom m'a révélé l'au-
teur de la construction du milieu du temple. Là ont été trouvées des colonnes qui sont parmi
les plus belles d'Egypte. Ce sont des monolithes de granit rose à chapiteaux de boutons de
lotus, de feuilles de palmier, ou avec la tête d'Hathor. Partout Ramsès II et Osorkon ont
gravé leur nom, mais comme ce nom coupe souvent l'ornement de la colonne, il est évident
que la gravure est plus récente que la colonne elle-même.
Ainsi le temple de Bubastis que l'on considérait comme entièrement disparu, non seule-
ment existe en ruines, mais nous a déjà fourni de précieux documents. Je ne puis m'em-
pêcher de croire que cet immense amas de blocs de granit a encore en réserve bien des
richesses.
Genève, le 12 janvier 1888.
DE LA
FAÇADE DU GRAND TEMPLE D'TPSAMBOUL
ET NOTE SUR LE SIGNE ^ OU [f.
pau
Paul Guieysse.
Cette stèle,2 dédiée par Ramsès II à Ammon, à Hor-Khuti et à Ilorus Nubien, seigneur
de Maha, est de forme rectangulaire, et contient des louanges du roi dans un style identique
à celui de la grande stèle de l'intérieur du temple, dédiée à Ptah-Totunen. Le texte est en
général bien conservé, mais contient manifestement dans la copie des Denkmaler plusieurs
inexactitudes, que la perte de la copie qu'a dû faire Champollion de cette inscription, ne
permet pas de contrôler pour savoir à qui elles sont redevables. La plupart d'entre elles,
ainsi que quelques mutilations du texte, peuvent cependant être rectifiées, et c'est ainsi que
je propose pour ce beau morceau littéraire le texte suivant, où toutes les parties modifiées
ou complétées sont entre crochets.
1) Pierre déposée au Musée de Boulaq.
2) Denkm., iii, pl. 195.
aide une corporation spéciale, celle des portefaix ou shayalîn. Pendant deux jours où l'on n'a
pas fait autre chose, nous sommes arrivés à des résultats tout à fait inattendus. Ainsi nous
sommes tombés sur le cartouche de Pepi Ier de la VF dynastie, qu'on connaissait déjà à San.
Là on avait pu se demander si le bloc ne venait point de quelque édifice de la Haute-Égypte
d'où il aurait été apporté par Ramsès IL Mais le fait qu'il a été trouvé aussi à Bubastis,
et même en deux exemplaires, montre que Pepi avait construit dans les villes du Delta
aussi bien qu'à Dendérah. Pepi se donne ici comme fils de Tum d'On, et d'une déesse qui ne
peut être qu'Hathor de Dendérah ; ces deux villes étant prises comme
signifiant la Haute et la Basse-Egypte. Pepi, qui fit des conquêtes au
Sinaï, doit avoir bâti des villes et des temples sur la frontière orien-
tale du pays. C'est le premier roi de l'Ancien En'ipire dont nous re-
trouvions le nom dans le Delta, au nord de Memphis. Un autre car-
touche intéressant est celui d'Usertesen III. Ce nom m'a révélé l'au-
teur de la construction du milieu du temple. Là ont été trouvées des colonnes qui sont parmi
les plus belles d'Egypte. Ce sont des monolithes de granit rose à chapiteaux de boutons de
lotus, de feuilles de palmier, ou avec la tête d'Hathor. Partout Ramsès II et Osorkon ont
gravé leur nom, mais comme ce nom coupe souvent l'ornement de la colonne, il est évident
que la gravure est plus récente que la colonne elle-même.
Ainsi le temple de Bubastis que l'on considérait comme entièrement disparu, non seule-
ment existe en ruines, mais nous a déjà fourni de précieux documents. Je ne puis m'em-
pêcher de croire que cet immense amas de blocs de granit a encore en réserve bien des
richesses.
Genève, le 12 janvier 1888.
DE LA
FAÇADE DU GRAND TEMPLE D'TPSAMBOUL
ET NOTE SUR LE SIGNE ^ OU [f.
pau
Paul Guieysse.
Cette stèle,2 dédiée par Ramsès II à Ammon, à Hor-Khuti et à Ilorus Nubien, seigneur
de Maha, est de forme rectangulaire, et contient des louanges du roi dans un style identique
à celui de la grande stèle de l'intérieur du temple, dédiée à Ptah-Totunen. Le texte est en
général bien conservé, mais contient manifestement dans la copie des Denkmaler plusieurs
inexactitudes, que la perte de la copie qu'a dû faire Champollion de cette inscription, ne
permet pas de contrôler pour savoir à qui elles sont redevables. La plupart d'entre elles,
ainsi que quelques mutilations du texte, peuvent cependant être rectifiées, et c'est ainsi que
je propose pour ce beau morceau littéraire le texte suivant, où toutes les parties modifiées
ou complétées sont entre crochets.
1) Pierre déposée au Musée de Boulaq.
2) Denkm., iii, pl. 195.