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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 24.1902

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Nr. 1-2
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Naville, Edouard: Les plus anciens monuments égyptiens, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12429#0121
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LES PLUS ANCIENS MONUMENTS ÉGYPTIENS 109

LES PLUS ANCIENS MONUMENTS ÉGYPTIENS1

PAR

Édouard Naville

II

Les fouilles d'Abyclos continuent à nous donner les résultats les plus inattendus.
Depuis que M. Amélineau a, le premier, mis à découvert cette région qu'on est convenu
d'appeler une nécropole royale, M. Pétrie a prouvé, par des fouilles plus méthodiques,
qu'il y avait encore beaucoup à trouver. Il a fait sortir du sable toute une moisson de
monuments d'importance inégale; et nous ne saurions lui être assez reconnaissants de
la promptitude avec laquelle il met le résultat de ses travaux à la disposition des égyp-
tologues. Si nous ajoutons à cela les fouilles si remarquables faites par M. Quibell à
Hiéraconpolis, et celles de M. de Morgan à Nagadeh, nous nous trouvons maintenant
en présence d'une somme déjà considérable de documents, qui viennent jeter une lumière
toute nouvelle sur cette période de l'histoire égyptienne que nous croyions naguère
vouée à un éternel oubli.

En premier lieu, il importe de distinguer soigneusement les faits eux-mêmes des
théories qu'on a cru pouvoir construire en prenant ces faits pour base, et aussi de
donner aux monuments leur valeur réelle. A cet égard, tout en répétant à M. Pétrie
combien les égyptologues admirent le résultat de ses fouilles, et le remercient de son
empressement à leur en faire part, nous n'hésitons pas à ajouter que nous nous séparons
de son système dans ses grandes lignes, pour les raisons que nous allons exposer.

D'abord, n'a-t-on pas fait abus de noms de rois? N'a-t-on pas voulu voir des noms
royaux dans des groupes qui se rapportaient à tout autre chose? Qu'on songe, par
exemple, qu'un des genres de monuments qui a fourni le plus d'inscriptions d'où l'on
a tiré ces noms royaux, ce sont des bouchons de jarres ou d'amphores, contenant du
vin ou d'autres liquides. Il peut arriver, et il arrive en effet que les marques imprimées
sur ces bouchons nous apportent des noms de rois; mais il va de soi que des inscriptions
de cette nature, qui concernent le contenu de ces jarres, peuvent parler de ce contenu
lui-même ou de sa provenance. J'en dirai autant de ce qui est gravé sur les fragments de
vases. Pourquoi, par exemple, le groupe , qui se trouve sur un grand nombre de
morceaux, serait-il nécessairement un nom de roi, et de même pour et d'autres
encore?

En outre, est-il bien certain que les constructions dont MM. Amélineau, de Morgan
et Pétrie nous donnent les plans soient des tombeaux? ou, pour s'en tenir à Abydos,
pouvons-nous affirmer qu'on a fouillé une nécropole royale? A première vue, il semble
bien qu'il doive en être ainsi; mais, sans vouloir nier le caractère funéraire de ces
édifices, on nous permettra de nous demander si ce sont vraiment des tombes. N'est-il

1. Recueil de Tracauœ, vol. XXI, p. 105.
 
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